La liberté de la presse est l'un des plus grands acquis républicains qui a été acté, entre autres, par la loi du 29 juillet 1881. Pour moi, elle est sacrée et j'ai déjà agi publiquement à plusieurs reprises lorsqu'il est arrivé qu'elle soit remise en cause, que ce soit dans les Ardennes en général ou dans la Pointe en particulier. Sur ce sujet, ma position est claire et elle ne changera pas ! Mais cela ne signifie absolument pas que je prends pour argent comptant tout ce qu'elle publie. Je lis les articles qui portent sur les sujets qui m'intéressent, je mets en relation les informations que j'y trouve avec celles provenant d'autres sources et je me fais ma propre opinion. Une façon de procéder qui m'a été inculquée par mes maîtres universitaires, et que je conseille à tous de suivre...
Hier, j'ai donc pris connaissance de l'article publié dans L'Ardennais en page Givet par la localière de service. Normal, puisqu'il y était question d'insultes proférées contre des élèves par une personne s'étant introduite dans une classe du lycée de Givet, établissement où j'enseigne. J'ai ensuite consulté la page Facebook "t'es un vrai givetois si..." pour lire les réactions suscitées par cet article et j'ai enfin discuté avec plusieurs parents d'élèves. Cela m'a permis de me forger une opinion claire et nette : l'action révélée est totalement inadmissible et son auteur devra être traité avec toute la rigueur prévue par les textes en vigueur ! Mais certains propos dont j'ai pu prendre connaissance m'amènent à me poser quelques questions.
D'abord, pourquoi a-t-il fallu attendre cet incident pour que le journal local daigne enfin informer ses lecteurs de la confirmation par la Rectrice de la décision du conseil de discipline du lycée d'exclure 3 élèves ? De la part d'une gazette ayant fait plusieurs gros titres sur la remise en cause par un quarteron de parents d'élèves de cette décision, on pouvait légitimement attendre une plus grande réactivité ! Ensuite, puisque la personne qui a fauté est rentrée dans l'établissement pour un motif on ne peut plus valable et en suivant les procédures existantes, pourquoi certains élus (au conseil municipal et/ou au conseil d'administration) parlent-ils d'intrusion et de laxisme de la part du lycée ? Ce qui s'est passé n'est tout de même pas comparable avec l'entrée il y a 3 jours de 22 militants de Greenpeace dans la centrale nucléaire de Cruas-Meysse, un site supposé ultra-protégé ! Une véritable intrusion, c'est cela...
Enfin, comment est-il possible de s'offusquer de la remise en cause de l'autorité de l'établissement lorsque plusieurs semaines durant on s'est échiné, par tous les moyens possibles et imaginables, à la contester ? L'autorité étant un tout, il fallait être bien naïf (doux euphémisme pour ne froisser personne) pour imaginer qu'après avoir ouvert la boîte de Pandore, cela n'aurait aucune conséquence. Qui sème le vent récolte la tempête, dit-on ! Il ne reste plus qu'à espérer que celle-ci gardera des proportions raisonnables, mais rien n'est moins sûr, hélas...