Samedi après-midi, à l'initiative de l'association des amis du château de Hierges, a eu lieu au Manège de Givet une conférence particulièrement intéressante ! Donnée par deux universitaires venus de Lyon et de Reims, elle s'est divisée en trois temps. Le premier a été consacré à l'énoncé des diverses activités organisées par la fondation d'Arenberg. C'est ainsi que les quelques 70 personnes présentes ont pu apprendre que cette "institution"était d'abord chargée d'exploiter les 2.000 mètres linéaires d'archives de la célèbre famille (conservées pour moitié dans un fond privé à Enghien et pour l'autre moitié dans les archives générales du Royaume de Belgique). Mais pas seulement, puisqu'elle décerne 4 prix d'histoire, présente des expositions, organise le festival de Nordkirchen ainsi que le trophée d'Arenberg et des colloques sur l'histoire et l'actualité.
A cela s'ajoute la publication d'ouvrages, dont le dernier en date (un pavé rédigé par 5 universitaires, 2 archivistes, 2 chercheurs et 5 membres de la famille d'Arenberg) porte sur "la maison d'Arenberg en France". Une transition toute trouvée avec le thème de la conférence, qui a permis d'apprendre que la branche française de la famille est plutôt récente puisqu'elle remonte à 1803, date à laquelle Louis-Engelbert d'Arenberg a fait le choix de prendre la nationalité française pour récupérer ses biens français et belges placés sous séquestre depuis 1794. Renonçant ainsi à ses possessions allemandes, le duc aveugle a alors donné naissance à une lignée qui n'a pas tardé à contracter un mariage avec la fille d'un riche banquier français dans une logique de diversification patrimoniale. Une stratégie gagnante, puisque la famille dirigea, entre autres, la compagnie du canal de Suez...
Quant au troisième temps de la conférence, celui que l'auditoire attendait impatiemment, il fut consacré aux possessions de la famille d'Arenberg dans les Ardennes. Remontant à 1299 et longtemps cantonnées près de Sedan et Bouillon, elles se sont considérablement agrandies lors du mariage avec la famille Croÿ-Chimay qui a permis aux d'Arenberg d'obtenir les terres de Revin et de Fumay. S'ajouta ensuite la baronnie de Hierges et sa haute cour de justice seigneuriale, qui fut acquise par le duc Léopold-Philippe d'Arenberg en 1752 après de longues péripéties judiciaires. Une détention qui fut marquée par une réaffirmation des droits des nouveaux propriétaires en matière de justice, ce qui suscita bien des tensions avec les habitants et n'est peut-être pas étranger à l'incendie du château en 1793. La propriété perdit alors son intérêt et fut abandonnée par les d'Arenberg en 1863.
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