"Le retour du loup dans le département des Ardennes pourrait
être traité comme un cas d’école représentatif des processus de dispersion du
loup au niveau national. Entre le moment où le sauvage engage une dispersion
sur un département français où sa présence reste totalement invisible et le
moment ou son omniprésence est enfin reconnue, officiellement, il se passe,
trop souvent, de nombreuses années. […]
La rumeur de la présence du loup dans le département des
Ardennes courre depuis le début des années 2000 ! Cette rumeur, classée comme
infondée, bien sûr, il faut toutefois remarquer que le loup est présent
officiellement dès 1994 dans le département des Vosges […] Dix ans plus tard il
est toujours présent sur ce département de Lorraine, pourquoi n’aurait-il pas
dispersé à plusieurs reprises dans le département des Ardennes, pour le moins,
tout à fait propice, à ce prédateur naturel, le plus souvent invisible, quand
il se nourrit exclusivement d’ongulés sauvages? […]
Le premier fait de présence connu du loup date du 29 mai
2013, il y a presque 5 ans. Un veau semble avoir fait les frais du sauvage,
mais comme souvent et particulièrement sur les bovins (budget ou omerta
oblige?) les faits sont classés « loup exclu », alors que les
techniciens chargés de faire les constats ne sont pas formés à la biologie ou à
la prédation du loup. Alors que le canidé passe dans le département de l’Aisne
l’année suivante, tout comme dans la Marne, de nouveaux indices sont relevés en mars 2014 au nord du
département ardennais. […]
Toutefois, tous les indices relevés entre 2014 et
2016 sont classés invérifiables, dans le département des Ardennes, alors que
certains sont collectés au cœur de la zone vitale actuelle du loup. En exemple,
le 24 septembre 2014 sur la commune de « La Neuville-à-Maire », là
même, curieusement, où des veaux vont faire l’objet de prédations suspectes en
2016, sans que personne n’en parle officiellement, par ailleurs.
Les faits se poursuivent inlassablement, le loup est aperçu
dans le nord du département le 22 août 2016. L’animal est en recherche de territoire et après avoir dispersé seul ou pas,
sur une surface de 150
000 ha , de manière officiellement invisible, il
s’installe sur une zone vitale de près de 39 000 ha à compter du
mois de mars 2016 (qui correspond à plusieurs individus), justement où un
relevé d’empreintes est fait en forêt non loin d’un indice visuel établi en
juillet 2017 entre les communes de Tanay et la Besace.
Une louve, qui a été photographiée le 9 mai 2018 sur une
zone vitale comprise entre Stenay et Charleville-Mézières, prouve que le canidé
pourrait être mâture. D’après les relevés effectués sur le terrain, et
l’analyse des différentes photographies, elle ferait entre 65 et 70 cm au garrot pour une
longueur de 110 à 115 cm de la naissance de la queue, au museau ! Un canidé
donc qui pourrait approcher le poids de 20 kg , tout au plus. La présence d’une ligne
sombre sur les antérieurs confirme que le canidé est de la sous espèce
« italicus ».
Il faut noter que depuis 2016 le loup semble ici assurer son
rôle de prédateur uniquement sur la faune sauvage et en particulier le chevreuil.
Comme l’atteste une seconde photographie où le canidé chasse."
(article paru sur le site internet de l'Observatoire du loup)
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