Avant 1988, aux yeux de la loi et dans l'esprit de beaucoup d'électeurs, les partis politiques étaient censés ne vivre que des seules contributions de leurs militants. Mais, en réalité, pour faire face aux coûts de plus en plus élevés des campagnes électorales, ils avaient presque tous mis en place des mécanismes de financement consistant, entre autres, à recevoir des dons des entreprises en contrepartie d'avantages tels que des autorisations administratives ou des contrats d'équipement. Une pratique parfaitement légale, mais pouvant aboutir à des dérives préjudiciables aux contribuables comme l'octroi par les élus de marchés à des entreprises ayant contribué à leur élection, sans être pour autant les moins chères ou les plus qualifiées dans leur domaine !
C'est pourquoi l'Etat a mis en place progressivement depuis 1988 un financement public des partis politiques en échange d'un plafonnement des contributions privées et d'une interdiction des dons des entreprises et de toute autre personne morale. En 2013, ce financement, basé sur le nombre de voix obtenu au 1er tour des dernières élections législatives et sur le nombre des parlementaires élus, s'était élevé à très exactement 70.083.332,15 euros. En 2014, austérité oblige, il a été réduit de 10 % et a ainsi été ramené à 63.099.073,55 euros. Une somme non négligeable dont on connait parfaitement la ventilation entre les partis politiques puisque ceux-ci sont désormais tenus de déposer leurs comptes auprès de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques qui les publient chaque année au mois de janvier.
Ainsi, on peut tout connaître aujourd'hui sur les finances des partis politiques français pour l'année 2014, notamment sur celles du Front National, désormais 1er parti de France en nombre d'électeurs et prétendant de ce fait à la gestion de nombreuses collectivités, voire à celle du pays dans son entier. Une information intéressante, que vous trouverez dans les documents ci-dessous qui montrent que ce parti a encore de très gros progrès à faire pour apparaître comme un gestionnaire crédible des deniers qui lui sont alloués ou qu'il pourrait être amené à gérer...
(pour une meilleure lecture des documents, vous pouvez les agrandir en faisant un clic gauche dessus)
Quelques éléments pour mieux comprendre :
1) la 1ère fraction du financement public provient du nombre de voix obtenues lors du 1er tour des élections législatives de 2012, soit 3.524.268
2) la 2ème fraction du financement public provient du nombre de parlementaires rattachés au FN
3) le financement public représente presque la moitié des recettes du FN, un parti dit anti-système qui profite en fait grassement du système
4) les frais de déplacement s'approchent de 1,3 million d'euros, soit 3 fois le montant des contributions versées par les élus
5) les frais de personnel dépassent les 3,1 millions d'euros, soit plus que tout ce qui est versé par les adhérents, les élus et les donateurs réunis
6) malgré le financement public, l'année 2014 s'est soldée par une perte supérieure à 1,1 millions d'euros
7) Les autres réserves, en perte de plus de 4 millions d'euros, correspondent au cumul des résultats (déficitaires) des années précédentes.
Conclusion : confier la gestion du pays au FN, ce serait comme confier la gestion du budget de sa famille à un assisté qui ne sait pas maîtriser ses dépenses !
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