Lorsque l'état d'urgence a été décrété le soir même des attentats du 13 novembre, puis prolongé de trois mois, c'était une mesure indispensable. Mais l’état d’urgence n’est pas une procédure de prévention, c'est une procédure de gestion de crise que l’Etat doit utiliser pour faire face à un « péril imminent » ou une « calamité nationale ». Le péril imminent, tel qu'évoqué dans la loi de 1955 qui a créé l'état d'urgence, ne se confond pas avec le risque même très élevé d’attaques terroristes. Leur prévention doit reposer sur le travail policier et judiciaire dans le cadre du droit ordinaire. Si le droit ordinaire ne suffit pas, malgré l’accumulation de lois anti-terroristes depuis trente ans, il faudrait le renforcer plutôt que de songer à proroger pour trois mois encore l'état d'urgence, en attendant certainement trois mois de plus dans la perspective de l’Euro 2016. A moins, bien sûr, que le gouvernement et François Hollande ne poursuivent d'autres buts moins avouables...
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