Avant-hier, le Ministère de l'Education Nationale a rendu
public les indicateurs permettant de classer les quelques 2.300 lycées
généraux et technologiques et 2.000 lycées professionnels que
compte la France, les fameux "IVAL". Pour ceux, nombreux je n'en doute
pas, à ne pas maîtriser les acronymes en vogue dans la grande maison chargée de
l'éducation de nos chères têtes blondes, il s'agit
des Indicateurs de Valeurs Ajoutées des Lycées.
Calculés depuis maintenant près d’un quart de siècle, ils sont constitués de
plusieurs dizaines de données, parmi lesquelles 3 sont plus spécialement mises
en avant : le taux de réussite au bac, qui n'est que la partie
émergée de l'iceberg sur laquelle se focalisent hélas beaucoup trop de
parents d'élèves ; le taux d'accès au bac, qui est la proportion
d'élèves de seconde qui obtiennent le diplôme en restant dans le même
établissement, qui a pour objectif de voir si ce dernier opère une sélection
afin de doper son taux de réussite ; le pourcentage de bacheliers ayant
obtenu une mention, qui permet de déterminer les chances de réussite de ces
derniers dans le supérieur.
Des données jugées complexes et inutiles par tous
ceux qui considèrent qu'un bon lycée est tout simplement un établissement
qui approche ou qui atteint 100 % de réussite au bac, mais pas pour
le Ministère de l'Education Nationale qui estime que chaque établissement
doit pouvoir évaluer avec précision ses atouts, mais surtout
ses faiblesses afin de pouvoir y remédier. C'est pourquoi, à partir de
ces données, il attribue à chaque lycée des objectifs
chiffrés qui varient en fonction du public scolaire qu'il
accueille (âge, origine sociale, proportion filles-garçons, part des enfants
d'immigrés, ...). Cela permet de dégager, à partir des résultats effectivement
obtenus lors du bac, la "valeur ajoutée" des
établissements, c'est-à-dire l'écart (positif ou négatif) entre
ce qui était attendu et ce qui a été réellement obtenu. En affectant
un coefficient 1 au taux de réussite au bac pour conserver
l'indicateur chéri des parents d'élèves, un coefficient 2 à la valeur
ajoutée du taux de réussite au bac qui tient compte des caractéristiques des
élèves accueillis et, de façon à pénaliser les pratiques trop sélectives,
un coefficient 2 à la valeur ajoutée du taux d'accès des élèves au
bac, voilà le classement des lycées ardennais cuvée 2018 :
5 remarques :
- Les 2 lycées privés des Ardennes occupent les 2 premières places, sans faire preuve de sélectivité entre les classes de Seconde et de Terminale pour doper leur taux de réussite...
- Le lycée Monge de Charleville-Mézières occupe la dernière place, bien qu'il soit l'établissement le plus sélectif des Ardennes !
- Le lycée Bazin de Charleville-Mézières, malgré un taux de réussite au bac de 83 %, est celui qui a la valeur ajoutée la plus faible du département puisqu'on attendait de lui un taux de 90 % ...
- Le lycée de Revin confirme son bon classement de l'an dernier, grâce à une politique active de conservation des élèves de Seconde jusqu'au bac !
- Le lycée de Givet, malgré sa remarquable performance pour le taux d'accès des élèves de Seconde au bac, rechute du fait de résultats à l'examen final très inférieurs aux attentes...
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