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"Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel" (Jean Jaures/discours à la jeunesse)
lundi 31 mars 2014
dimanche 30 mars 2014
samedi 29 mars 2014
Droit du travail (28) : peut-on faire un poisson d'avril au travail ?
Un « poisson d’avril » est une
plaisanterie, voire un canular, que l’on fait le 1er avril à ses
connaissances ou à ses amis. Pour les enfants, il consiste à accrocher un poisson de papier dans le dos de
personnes dont on veut se gausser. « Poisson d’avril ! » est aussi l’exclamation que l’on pousse
une fois qu’une des plaisanteries est découverte. Un salarié peut-il faire à cette occasion un canular à ses collègues de
travail, à son employeur ou aux clients de ce dernier ?
Monsieur X… a été licencié aux motifs d’un canular au
détriment d’un client, dont la profession est animateur de soirée, auprès
duquel il s’est fait passer par téléphone pour un directeur de discothèque lui
donnant un rendez-vous pour une éventuelle embauche, rendez-vous imaginaire
auquel le client, Monsieur Y…, s’est présenté, le directeur de la discothèque
lui ayant alors dit qu’il n’était pas à l’origine de ce rendez-vous, et le
client ayant ultérieurement protesté auprès de la société Z…
La preuve des griefs allégués par l’employeur à l’appui d’un
licenciement pour faute grave incombe à celui-ci, et les faits doivent être
suffisamment graves pour ne pas permettre la poursuite du contrat de travail. La Cour d’appel de Poitiers a considéré que le grief du
canular dont a été victime un client est reconnu, mais c’est à juste titre que
le conseil de prud’hommes a jugé qu’il ne revêtait pas un caractère
suffisamment sérieux pour fonder le licenciement, d’autant que Monsieur X… a
présenté des excuses au client, qu’il connaissait, pour ce canular douteux et
que celui-ci se borne à indiquer qu’il n’est pas certain de conserver sa
clientèle à la société, sans qu’il soit avéré qu’il ait mis ce projet à
exécution. (Cour d’appel de Poitiers, 14 novembre 2012 n° 891,11/02865)
Eric Rocheblave, avocat en droit du travail et de la sécurité sociale
vendredi 28 mars 2014
200 personnalités appellent à la marche du 12 avril !
Deux cent personnalités, responsables syndicaux,
associatifs, politiques, ont signé un appel à une grande marche
nationale le 12 avril à Paris « Maintenant ça suffit ! ». Voici bien longtemps qu’une telle diversité ne s’était pas
retrouvée dans un appel : responsables de la CGT, Solidaires, FSU, Unef,
FO ; représentants du DAL, CNDF, CADAC, Femmes Egalité, CADTM, UNRPA, MRAP,
fondation Copernic, Convergence pour la défense des Services Publics, engagés
dans la lutte pour les hôpitaux de proximité etc…
Côté politique l’ensemble du
Front de Gauche, le NPA, Alternative Libertaire, des députés européens comme le
socialiste Liem Hong Noc ou Françoise Castex (Nouvelle Donne). Enfin une
soixantaine de personnalités se joignent à l’appel tels Paul Ariès, Christophe
Alévêque, Bernard Cassen, Aurélie Trouvé, Suzanne George, Henri Pena Ruiz,
Gérard Mordillat, les Pinçon-Charlot, l’écologiste Stéphan Lhomme ou encore les
économistes Jacques Généreux, Michel Husson, Jean Gadrey, Jean-Marie Harribey,
ou Christophe Ramaux.
Une liste d’organisations soutenant cet appel sera publiée
dans les jours à venir tandis que d’autres ont déjà dit qu’elles appelleront
sur leurs propres bases. Pour le PG, représenté dans cet appel par Jean-Luc
Mélenchon, Martine Billard, la candidate à la Mairie de Paris Danielle
Simonnet, Elisa Martin, N°2 sur la liste « Grenoble une ville pour
tous » et Gabriel Amard, Président de l’association des élus « la
gauche par l’exemple », cette marche du Ras le Bol de Gauche sera une
nouvelle occasion de donner de la voix contre la politique d’un gouvernement
déjà lourdement sanctionné lors de ces municipales.
jeudi 27 mars 2014
mercredi 26 mars 2014
mardi 25 mars 2014
lundi 24 mars 2014
dimanche 23 mars 2014
samedi 22 mars 2014
Droit du travail (27) : attention à la délivrance de certificats médicaux de complaisance
Il arrive que des médecins établissent des certificats
médicaux mentionnant une relation de cause à effet entre les troubles constatés
et l’origine que leur patient leur impute. Souvent, ces certificats médicaux sont rédigés à partir des seuls
dires des patients qu’ils ne font que reprendre sans rien constater dans les
entreprises (« dépression réactionnelle à des problèmes au travail »,
« syndrome anxio-dépressif réactionnel à un harcèlement moral au
travail »,…). Certains salariés cherchent ensuite à tirer avantages de ces
certificats médicaux à l’encontre de leurs employeurs notamment dans le cadre
d’instances judiciaires.
Pourtant, l’article 76 alinéa 1er du Code de
déontologie médicale dispose que « l’exercice de la médecine
comporte normalement l’établissement par le médecin, conformément aux
constatations médicales qu’il est en mesure de faire, des certificats,
attestations et documents dont la production est prescrite par les textes
législatifs et réglementaires ». L’article R 4127-28 du Code de la santé
publique précise que « la délivrance d’un rapport tendancieux ou d’un
certificat de complaisance est interdite ». Dans le Code Pénal, l’article 441-7 stipule « qu’est
puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende le fait d’établir une
attestation ou un certificat faisant état de faits matériellement inexacts »
et l’article 441-8 prévoit « qu’est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75000
euros d’amende toute personne exerçant une profession médicale ou de santé qui
rédige une attestation faisant état de fait inexacts, dissimulant ou certifiant
faussement l’existence d’une maladie, d’une infirmité ou d’un état de
grossesse, ou fournissant des indications mensongères sur l’origine d’une
maladie ou d’une infirmité ou sur la cause d’un décès ».
Ainsi, en rédigeant des certificats médicaux tendancieux ou
de complaisance, un médecin s’expose tout à la fois à des sanctions pénales et
disciplinaires et peut être condamné à réparer sur le plan civil le dommage que
son intervention fautive a causé ou favorisé. Le médecin ne doit
certifier que ce qu’il a lui-même constaté. Si le certificat
rapporte les dires de l’intéressé ou d’un tiers, le médecin doit s’exprimer sur
le mode conditionnel et avec la plus grande circonspection. Le rôle du
médecin est en effet d’établir des constatations médicales, non de recueillir
des attestations ou des témoignages et moins encore de les reprendre à son
compte. Il ne peut donc attester d’une relation causale entre les
difficultés professionnelles et l’état de santé présenté par le patient. Il
n’a pas non plus à « authentifier » en les notant dans le certificat sous forme
de « dires » du patient les accusations de celui-ci contre un employeur.
Eric Rocheblave, avocat spécialiste en droit du travail et
de la sécurité sociale
vendredi 21 mars 2014
jeudi 20 mars 2014
Municipales : il n'y aura pas besoin de titre d'identité dans les communes de moins de 1.000 habitants !
"Un décret modifiant le décret du 18 octobre 2013 portant application de la loi du 17 mai 2013 sur les élections locales va être publié au Journal Officiel de demain. Afin de favoriser la participation électorale dans les petites communes, ce décret supprime la nécessité de présenter un titre d’identité pour prendre part au scrutin dans les communes de moins de 1000 habitants. Les préfets ont reçu des instructions pour en informer immédiatement les communes concernées."
Communiqué de presse du ministère de l'Intérieur, mercredi 19 mars 2014
mardi 18 mars 2014
Un grand syndicaliste, libre et indépendant, vient de nous quitter...
L'ancien secrétaire général de Force ouvrière Marc Blondel
est mort à l'âge de 75 ans. Né le 2 mai 1938 à Courbevoie
(Hauts-de-Seine), Marc Blondel, fils de militaire et petit-fils de
mineurs, a passé son enfance à Hénin-Liétard, dans le Pas-de-Calais. Après son
adhésion à FO en 1958, il devient dès 1960 secrétaire du Syndicat des
organismes sociaux de la région parisienne, puis permanent de l'Union syndicale
des employés de la région parisienne. En 1974, il accède au poste de secrétaire
général de la fédération des employés et cadres avant de faire, six ans plus
tard, son entrée au bureau confédéral.
En 1989, à l'issue d'un congrès houleux, il l'emporte d'une
courte majorité sur Claude Pitous (53,6% des voix) à la tête de FO. Tribun hors pair, il est
réélu à une majorité écrasante (98%) en 1992, puis en 1996 avec 85% des voix,
avant d'être ovationné lors de sa réélection pour un dernier mandat en 2000.
Quatre ans plus tard, Jean-Claude Mailly, considéré comme l'héritier de la
ligne Blondel, lui succède. Militant laïque, Marc Blondel avait été élu en 2007
président de la Fédération nationale de la libre pensée (FNLP).
lundi 17 mars 2014
dimanche 16 mars 2014
samedi 15 mars 2014
Droit du travail (26) : dire « tu es trop conne » à une collègue n’est pas fautif
La société Y… a reproché à Monsieur Z… d’avoir tenu des
propos injurieux et sexistes à l’encontre de Madame X…, responsable
commerciale, propos constitutifs selon elle d’une faute grave. Elle souligne que la teneur
des propos n’est pas contestée par Monsieur Z…, qu’ils sont injurieux et
méprisants, à connotation sexiste, qu’ils ont été proférés en présence
d’un autre salarié nouvellement embauché, ce qui est de nature à décrédibiliser
la destinataire, et ajoute que Madame X… a démissionné de son poste à la suite
de cet incident. La lettre de licenciement était ainsi motivée : « En
guise de réponse, vous lui avez rétorqué que de toute manière "elle ne
comprendrait jamais rien" tout en poursuivant immédiatement après "tu es trop
conne". Ces propos injurieux et sexistes, tenus envers une collègue
placée en position d’autorité devant un nouvel embauché, ont eu pour effet de
lui porter un discrédit définitif, ainsi que de produire une image déplorable
de la hiérarchie de l’entreprise ».
La Cour d’appel de Poitiers a jugé que la teneur des propos
n’est pas contestée ; que leur caractère méprisant et insultant est
indubitable, mais qu’ils sont en revanche dépourvus de tout caractère
sexiste contrairement à ce que soutient l’employeur, aucune référence
n’étant faite au sexe de l’intéressée alors que les mêmes paroles auraient pu
être exactement prononcées, avec correction de l’accord de genre, à destination
d’une personne de sexe masculin ; que, certes ces propos ont été tenus
devant un salarié nouvellement embauché mais de la part d’un collègue placé sur
un pied d’égalité de sorte que le jugement de valeur apporté n’engage que son
auteur et ne porte aucun discrédit définitif à son destinataire contrairement à
ce que soutient l’employeur ce qui aurait été le cas dans l’hypothèse où
Monsieur Z… aurait été le supérieur hiérarchique de Madame X… ; que pas
davantage et pour la même raison, ils ne produisent une image déplorable de la
hiérarchie de l’entreprise et qu’en conséquence la gravité de la faute n’est
pas établie.
Pour la Cour d’appel de Poitiers, le caractère isolé de
l’incident survenu entre collègues de travail sur un pied d’égalité, et alors
qu’il n’est pas établi, contrairement à ce qu’affirme l’employeur, que Madame X…
ait quitté l’entreprise à la suite de cette altercation, ajouté à l’absence
totale d’avertissement antérieur, justifient que le licenciement soit qualifié
sans cause réelle et sérieuse en confirmation du jugement (Cour d’appel de
Poitiers, 26 juin 2013 n° 11/04918).
vendredi 14 mars 2014
jeudi 13 mars 2014
mercredi 12 mars 2014
Ligne Charleville/Givet : le temps de parcours est à nouveau rallongé !
La nouvelle est tombée il y a quelques jours, très exactement le 07 mars ! Suite à la constatation d'une dégradation des parois dans 2 ouvrages d'art, notamment dans le tunnel de Laifour, la SNCF a décidé de mettre en place à compter de hier "des mesures préventives de sécurité" sur la ligne Charleville/Givet. En clair, il s'agit de deux zones de limitation temporaire de vitesse qui rallongeront le temps de parcours d'environ 10 minutes, et ce jusqu'à la finalisation des travaux nécessaires. C'en est donc déjà fini du petit gain de temps qui avait été obtenu grâce aux travaux réalisés cet été. Quant à l'adaptation des horaires des trains - dont vous trouverez la grille complète sur les deux documents ci-dessous - il y a hélas fort à craindre, au vu des difficultés bien connues à mobiliser des financements pour l'entretien de cette ligne, que leur durée soit bien plus longue que ne le laisse entendre la compagnie ferroviaire nationale...
(pour une meilleure lecture des documents, vous pouvez les agrandir en faisant un clic gauche dessus)
mardi 11 mars 2014
lundi 10 mars 2014
dimanche 9 mars 2014
samedi 8 mars 2014
Droit du travail (25) : peut-on « prendre un pot » d’anniversaire au boulot ?
Monsieur X… a été licencié pour faute grave pour avoir
consommé de l’alcool sur son lieu de travail. L’employeur a fait grief à la
Cour d’appel de Metz de le condamner au paiement des indemnités légales et
conventionnelle de rupture et de dommages-intérêts pour licenciement sans cause
réelle et sérieuse. Saisie, la Cour de cassation a cependant rejeté le pourvoi
de l’employeur.
Ayant relevé que le salarié avait, à la fin de sa journée
de travail, participé à un « pot » d’anniversaire organisé dans
l’entreprise sans autorisation de l’employeur et qu’il avait bien consommé des boissons alcoolisées, mais en
quantité limitée, elle a constaté que son état d’ébriété n’a pas été démontré. Elle a donc suivi la Cour d’appel de Metz en
décidant que le fait reproché à ce salarié, qui en trente-huit années au
service de l’employeur n’avait fait l’objet d’aucune sanction, ne constituait
pas une faute grave et que le licenciement était dépourvu de cause réelle et
sérieuse (Cass. Soc. 15 décembre 2011 n° 10-22713).
Eric Rocheblave, avocat en droit du travail et de la sécurité sociale
vendredi 7 mars 2014
Fumay : quand la forme l'emporte hélas sur le fond !
Pour visionner le clip officiel de campagne électorale de la liste "vivre autrement à Fumay", il vous suffit de cliquer sur le titre figurant au-dessus de l'image : vous verrez alors un très bel exemple de communication moderne, dénué hélas de toute information de fond !
jeudi 6 mars 2014
mercredi 5 mars 2014
mardi 4 mars 2014
lundi 3 mars 2014
dimanche 2 mars 2014
Logement : la Pointe est pleine de logements vides !
Selon le journal anglais The Guardian, il y aurait
11 millions de logements vides en Europe alors que 4,5 millions de
personnes sont sans-abris. Un gâchis scandaleux auquel la France
n’échappe pas puisqu’elle compterait 2 millions de logements vacants. Cela
représente 7,1 % des logements de l’Hexagone, soit 0,2 % de plus qu’en 1999
malgré l’adoption entre temps de la loi sur la réquisition des logements vides.
La part de ces logements vacants varie de 3,9 % en Corse à 10,8 % en Auvergne,
en passant par 6 % en Ile-de-France et 8,5 % en Champagne-Ardenne. Dans la
Pointe où bien des communes se sont lancées dans la construction de
lotissements, on pourrait s’attendre à ce que le taux de vacance soit très bas,
et en tout cas inférieur à la moyenne nationale. Hélas, il n’en est rien,
puisqu’il s’élève globalement à 12,57 % avec, comme vous pouvez le voir dans le
tableau ci-dessous, un plus bas remarquable de 0 % dans le petit village de
Charnois et un plus haut très inquiétant de 17,29 % à Revin…
samedi 1 mars 2014
Droit du travail (24) : un lieu de travail ne sert pas à animer un blog !
Animer un blog pendant son temps de travail est une faute
grave. En sa qualité de salariée, Madame X… devait pendant les heures de
travail se consacrer exclusivement aux tâches prescrites par son employeur. Or,
son employeur a découvert sur son poste de travail des applications et des
travaux extraprofessionnels réalisés pendant le temps et sur les lieux du
travail. La matérialité des faits reprochés ressort des captures d’écran
opérées par l’employeur.
La salariée n’a opposé que des dénégations de principe, qui
ne s’étayent sur aucun élément précis et sérieux. Madame X… passait un temps
important à créer et animer des sites internet relatifs à des animaux et particulièrement
à des chats. Pareillement elle se consacrait longuement à un blog d’actualité
sur des animaux. Elle sacrifiait ainsi une partie de son temps de travail à des
activités privées et au détriment de l’employeur. Cette série de faits fautifs
a été considéré comme constitutifs d’une faute grave. L’employeur était donc fondé à rompre le
contrat de travail immédiatement et sans observer le délai-congé de deux mois (Cour
d’appel de Lyon, 4 décembre 2013 n° 12/04724).
Eric Rocheblave, avocat en droit du travail et de la sécurité sociale
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