"Nous avons livré un combat dans des conditions d’asphyxie
financière inouïes pour aboutir à un accord viable qui mènerait à terme le
mandat que nous avons reçu du peuple. Or on nous a demandé d’appliquer les
politiques mémorandaires comme l’avaient fait nos prédécesseurs. Après cinq
mois de négociations, nos partenaires en sont venus à nous poser un ultimatum,
ce qui contrevient aux principes de l’UE et sape la relance de la société et de
l’économie grecque. Ces propositions violent absolument les acquis européens.
Leur but est l’humiliation de tout un peuple, et elles manifestent avant tout
l’obsession du FMI pour une politique d’extrême austérité.
L’objectif
aujourd’hui est de mettre fin à la crise grecque de la dette publique. Notre
responsabilité dans l’affirmation de la démocratie et de la souveraineté
nationale est historique en ce jour, et cette responsabilité nous oblige à
répondre à l’ultimatum en nous fondant sur la volonté du peuple grec. J’ai
proposé au conseil des ministres l’organisation d’un référendum, et cette
proposition a été adoptée à l’unanimité. La question qui sera posée au référendum dimanche prochain sera de savoir si
nous acceptons ou rejetons la proposition des institutions européennes. Je
demanderai une prolongation du programme de quelques jours afin que le peuple
grec prenne sa décision.
Je vous invite à prendre cette décision souverainement et
avec la fierté que nous enseigne l’histoire de la Grèce. La Grèce, qui a vu
naître la démocratie, doit envoyer un message de démocratie retentissant. Je
m’engage à en respecter le résultat quel qu’il soit. La Grèce est et restera
une partie indissoluble de l’Europe. Mais une Europe sans démocratie est une
Europe qui a perdu sa boussole. L’Europe est la maison commune de nos peuples,
une maison qui n’a ni propriétaires ni locataires. La Grèce est une partie
indissoluble de l’Europe, et je vous invite toutes et tous à prendre, dans un
même élan national, les décisions qui concernent notre peuple."
(allocution d'Alexis Tsipras annonçant la tenue d'un référendum en Grèce sur la façon de sortir de la crise financière)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire