Evènement devenu hélas banal dans la Pointe des Ardennes en général et à Givet en particulier, une entreprise a été mise mise en liquidation judiciaire le 17 mars dernier. Son nom ? Est Réfractaires, qui avait été créée en 2013 pour continuer l'activité de la société Gema consistant à transformer de la magnésie importée (la noire, dont la stabilité lui permet d'être employée comme revêtement interne des creusets utilisés en métallurgie, et non la blanche qui sert à améliorer les performances des mains des gymnastes !). Peu connue de la population locale du fait de la poignée seulement de salariés qu'elle comptait, cette entreprise n'en était pas moins importante puisqu'elle contribuait au trafic du port de Givet. Sa disparition n'est donc pas anodine, d'autant que son ancien dirigeant vient de me faire parvenir un courrier, dont vous trouverez l'essentiel ci-dessous, dans lequel il incrimine directement la Communauté de communes contre laquelle il a engagé une procédure judiciaire portant sur un préjudice de 1,7 millions d'euros ! Dans d'autres documents - dont le rapport d'activité déposé auprès du tribunal de commerce de Sedan - il pointe du doigt les responsabilités du Président d'Ardenne Rives de Meuse et celle du maire de Givet dans l'échec de sa société. Des accusations graves, mais qui méritent d'être lues. C'est édifiant...
Extraits du rapport d'activité et de l'historique de la société :
"Les éléments à charges sont tels que nous rejetons la possibilité que la
CCARM ne soit pas condamnée. Le préjudice encouru est chiffré à 1.5M€ environ.
Il est vraisemblable de penser que le cabinet parisien chargé de défendre les
intérêts de la CCARM n’hésitera pas à épuiser tous les recours possibles, le
coût de ses honoraires étant dans tous les cas à la charge des contribuables." (rapport d’activité : page 2 /7)
Extraits du rapport d'activité et de l'historique de la société :
"Pour convaincre en 2008 l’entreprise de s’installer à Givet
pour y développer son projet, la Communauté de Communes Ardenne Rives de Meuse
(CCARM) s’est proposée de lui vendre la friche industrielle appelée CELLATEX
pour l’euro symbolique dès la fin des travaux de démolition et dépollution
engagés au moment de notre arrivée. Je me suis laissé séduire par ce qui est
rapidement devenu un miroir aux alouettes." (rapport d’activité : page 1/7)
"Les règles du jeu imposées par la CCARM, toute puissante sur
le site, a rapidement fait perdre à l’entreprise toute maitrise de son
développement puis de son avenir. En refusant sans cesse à l’entreprise la
possibilité d’acquérir le site, elle lui refusait tout accès aux solutions de
financement qui lui étaient nécessaires pour pouvoir se développer." (rapport
d’activité : page 6/7)
"La cité de la Soie est régulièrement inondée. La solution
mise en œuvre en 2011 par la CCARM fut d’installer une pompe et une
canalisation faite de tubes en plastiques, déployés au travers du site, pour
évacuer l’excédent d’eau de pluie dans un regard situé au milieu de la voie de
circulation, à proximité immédiate de la seule porte utilisable pour le
chargement des camions. […] la voie de circulation a été bloquée devant le
regard au moyen de rochers bloquant ainsi les camions dans un "cul de
sac" d’où il leur était difficile de s’extirper en marche arrière sur
plusieurs centaines de mètres. […] Ce n’est que lors de notre entretien du
15/02/2013 que Monsieur WALLENDORFF a enfin autorisé le déplacement de ces
rochers, confirmant en outre que les travaux d’enfouissement de la canalisation
était prévus pour avril 2013. Rien n’a encore été fait à ce jour." (historique
de la société : page 4/23 et 5/23)
"Ce n’est que le
27/12/2013, soit 48 mois plus tard que l’Assemblée Communautaire vota la
décision de vendre le site à EST REFRACTAIRES, décision remise en question par
un simple courrier du Président de la CCARM, reçu 19 jours plus tard. Ce
dernier s’était entretemps laissé convaincre et acceptait de vendre le site à M
PETIN, sur la base de différents projets que n’importe qui d’autre aurait
qualifié de fantaisiste." (rapport d’activité : page 1/7)
"Quelles que soient les réelles motivations du Président de
la communauté de Communes, il aura fallu moins de 19 jours à Monsieur PETIN
pour lui faire perdre tout sens de l’éthique. D’un simple courrier recommandé,
il a pris la décision de balayer 6 années de travail et d’efforts dans des
conditions particulièrement difficiles et de provoquer la mise en liquidation
judiciaire d’EST REFRACTAIRES sans état d’âmes et encore moins
éprouver le besoin de s’en expliquer." (historique de la société : page
16/23)
"En acceptant d’engager une négociation en parallèle de celle
qu’EST REFRACTAIRES tentait à ce moment de mener avec FCGS, les élus se sont
rendus coupables de collusion et compromis la Communauté de Commune qui était
soumis au respect de l’éthique." (historique de la société : page
23/23)
2 commentaires:
Rien de neuf sur la pointe. Ces faits sont tellement courants que les relater en fait presque des poncifs.
Pauvre pointe...
FL
Courants, je ne sais pas, étant donné qu'ils ne sont jamais relatés, du moins à ma connaissance ! Par contre, ce que je sais, c'est qu'il n'y a pas de précédent de ce type avec un préjudice d'une telle ampleur...
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