Un nuton, vous savez ce que c’est ? Si vous êtes
originaires des Ardennes, la réponse est très probablement oui. Par contre, si
vous venez d’ailleurs, c’est très peu probable. Aussi, afin de mettre sur un
pied d’égalité les Ardennais de souche et les Ardennais d’adoption comme on se
plait à dire par ici, nous allons préciser ! Un nuton (ou nûton, voire
lûton) est une petite créature, issue des croyances populaires des Ardennes
françaises et de la Wallonie ,
qui est très proche du lutin avec lequel il partage la même origine
linguistique. Il s’en différencie cependant par son habitat qui est formé,
comme celui du nain germanique, par des grottes, des cavernes et des
souterrains. D’après la tradition, si on lui déposait le soir des objets
endommagés, avec un peu de nourriture, on les retrouvait réparés le lendemain
matin. De bien braves êtres donc, mais attention gentil n’a qu’un œil
puisque lorsqu’un nuton prenait la parole, ce qui était très rare, c’était
toujours pour livrer des messages désagréables. A l’occasion, il leur arrivait
aussi de lancer des sortilèges qui étaient particulièrement craints.
Pour le Conseil général des Ardennes, qui a tendance à ne
voir que le bon côté des choses, cette créature taciturne dont le nom est depuis
longtemps un synonyme local de misanthrope est devenue depuis le Salon de
l’Agriculture de 2011 Nuto, un sympathique lutin aux couleurs vives censé
donner une image attractive et gaie de notre département. Récemment, il a été
dessiné sur des panneaux d’informations placés sur l’ensemble du réseau routier
départemental afin de faire la promotion d’un nouveau mode de gestion des
accotements : le fauchage raisonné ! De quoi s’agit-il ? Tout
simplement d’une méthode d’entretien des bords de route qui consiste à relever
la hauteur de fauche, à limiter la largeur de coupe aux seules bordures des
chaussées et à repousser le débroussaillage des fossés et des talus à l’automne
afin de permettre la reproduction des espèces vivant sur ces milieux. Une façon
de préserver la faune, la flore et donc l’environnement comme on peut le lire
sur les panneaux du Conseil général, mais pas seulement puisque cette méthode entraîne une économie de carburant de 20 % et une multiplication par 3 de
la durée de vie du matériel de fauchage tout en garantissant la sécurité des
usagers de la route. C’est donc pour le PG/La Pointe , comme nous en sommes certains pour tout
ceux qui ont compris qu’une route entretenue n’est pas synonyme de végétation
rasée, une bonne illustration de ce que l’on peut faire en matière de
développement durable…
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