C’est à un vrai coup de force auquel François Hollande s’est
livré contre l’Etat social et contre la République. Il supprime toute unité
territoriale en introduisant la structuration à la carte pouvant aller jusqu’à
la disparition de départements et en transférant des pouvoirs réglementaires au
niveau local. Cette orientation libérale ne conçoit l’aménagement du territoire
qu’en termes de concurrence. Tout son discours n’avait qu’un objectif,
s’attirer les bonnes grâces des grands patrons. Pas un mot pour les salariés,
pour tous les privés d’emploi et précaires de notre pays. Avec les 50 milliards
de réduction de dépenses publiques et l’exigence de réduction des dépenses des
collectivités, François Hollande vient de déclarer l’état d’austérité générale.
Outre les 30 milliards d’euros de cotisations familiales qui vont être
transférés des entreprises vers les ménages, le Medef peut se féliciter des
autres annonces. Le Medef qui aime tant les chartes, les pactes et les Hauts
comités de régulation va adorer le pacte de responsabilité, il n’y aura pas de
contreparties obligatoires, tout juste un observatoire de plus.
Silence dans les rangs, telle est la devise du président de
la République qui annonce l’engagement de la responsabilité du gouvernement.
Ceux qui croyaient qu’ils pourraient discuter du contenu du pacte de
responsabilité ont la réponse : c’est à prendre ou à laisser. D'ailleurs
un Conseil stratégique de la dépense usurpera le rôle attribué par la
Constitution aux commissions des finances et à la Cour des Comptes. François
Hollande se soumet une fois de plus à la vision de Monsieur Barroso et de
Madame Merkel d’un fédéralisme européen qui nie la souveraineté populaire. La
convergence européenne est pour lui un nivellement vers le bas de la
fiscalité des entreprises au niveau allemand. Face à ce social-libéralisme
assumé, nous appelons tous ceux qui refusent cette politique jusque dans les
rangs du PS et EELV à construire avec nous l’opposition de gauche aujourd’hui
indispensable. Le temps est à la résistance, au parlement, dans les urnes et
dans la rue.
Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche
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