Tous les ans, le ministère de l’Education nationale publie
au mois de juin une analyse détaillée de la situation scolaire en France sous
le nom de « Géographie de l’école ». Comme d’habitude, la mouture
2014 montre une coupure du pays en deux, avec d’un côté des espaces dynamiques
(grosso modo la Normandie, l’arc atlantique, le Midi-Pyrénées, le quart sud-est
et l’essentiel du basin parisien) où les résultats aux examens généraux sont
supérieurs à la moyenne, et de l’autre côté la France davantage frappée par la
crise économique où les résultats scolaires sont moins bons. Mais cette année,
et c’est une première, la publication ministérielle permet aussi de voir le
risque de décrochage scolaire !
Pour ce faire, une synthèse académique, canton par canton,
des risques sociaux d’échec scolaire a été réalisée à partir de quelques
facteurs contribuant à créer un plus ou moins bon climat de réussite
scolaire : le revenu de la famille, le chômage et le niveau de diplôme du
ou des parents, la structure familiale (dans une famille monoparentale, le
parent a moins de temps pour aider l’enfant à faire ses devoirs), le nombre
d’enfants dans la fratrie et les conditions de logement (l’entassement dans un
appartement peut nuire au travail scolaire).
Il en ressort un découpage des cantons en 5 catégories plus
ou moins risquées (les cantons urbains qui cumulent les difficultés
économiques, familiales et culturelles ; les cantons moins urbanisés ou
ruraux qui ont le même profil ; les cantons urbains où la population vit
plus souvent en HLM que la moyenne française ; les cantons hors grandes
agglomérations où les ouvriers sont nombreux ; les cantons ruraux avec un
faible accès à la culture) et une catégorie favorisée, tant sur le plan
économique que culturel, qui représente un canton sur quatre et rassemble 1/5ème
de la population française.
Sans grande surprise, comme vous pouvez le voir sur la carte
ci-dessous, le risque de décrochage scolaire est plus important dans les
Ardennes qu’à l’échelle nationale puisque seulement 6 cantons sur 37 – tous
situés dans l’agglomération carolomacérienne et dans la zone d’influence de
Reims - entrent dans la catégorie des cantons favorisés. Dans le même temps, ce
ne sont pas moins de 20 cantons qui entrent dans la catégorie des zones très ou
moyennement risquées, essentiellement dans la vallée économiquement sinistrée
de la Meuse. Triste constat pour la jeunesse ardennaise qui mériterait, dans ces conditions, d'être plus aidée que la moyenne des jeunes Français...
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