L’élection le 25 mai du Parlement européen dans les 28 pays
de l’Union européenne entre dans la dernière ligne droite. C’est le moment qu’a
choisi l’Union européenne pour mener à grand coup de millions d’euros une
opération de propagande destinée à vendre les « mérites » de
l’institution. Pour ce faire, elle utilise essentiellement trois moyens :
1) Faire oublier 2005 et 2007 : en 2005, lors du
referendum sur le traité constitutionnel européen (TCE), 73% du temps de parole
avait été accordé aux partisans du « oui » par les médias. Tout le temps
que dura la campagne, les élites répétèrent à l’infini leurs injonctions à
voter en faveur du TCE, traitant inlassablement les partisans du « non »
d’irresponsables, voire de populistes et de nationalistes. Pourtant, malgré ce
matraquage infantilisant, le peuple vota « non ». Les mêmes élites
contournèrent alors ce vote en inscrivant en 2007 le TCE - rebaptisé pour
l’occasion « traité de Lisbonne » - dans la Constitution française.
Le Parlement européen, censé représenter les intérêts des peuples, ne broncha
pas. Cet épisode a démontré que le projet d’ « Union européenne »
n’était pas celui des peuples d’Europe.
La méthode a cependant écorné l’image démocratique dont la
belle Europe du libre-marché voulait s’auréoler, au point que les élections au
Parlement européen qui suivirent en 2009 connurent un taux d’abstention record
de 59,5% en France. Depuis, les pro-européens essaient de re-badigeonner leur
joujou technocratique de vernis démocratique. La mise en scène de l’élection des
eurodéputés au Parlement européen vise cet objectif. Le spectacle de la
démocratie – en lieu et place de la démocratie - est le moyen choisi pour faire
oublier 2005 et 2007.
2) Instrumentaliser les commémorations de 1914-1918 :
le centenaire de la Première guerre mondiale est l’occasion pour les
européistes de renforcer le mythe selon lequel « l’Europe, c’est la
paix ». Documentaires télévisés et articles en tous genres répètent sans
cesse la thèse bien connue des eurolâtres, à savoir que la Grande Guerre aurait
été provoquée par l’égoïsme et l’antagonisme des nations. Oubliée la crise du
capitalisme libéral de la fin du XIXe siècle, une crise qui conduisit pourtant les
grands industriels à convertir leur outil industriel en une juteuse industrie
d’armement à l’échelle européenne ! Oubliées les guerres coloniales qui se
déroulèrent durant la construction européenne ! Oubliée la guerre des
Malouines, celle du Koweït, celles de Yougoslavie et du Kosovo ! Oubliée
la guerre en Libye !
Pour les eurolâtres, l’Histoire doit enseigner que les
nations c’est la guerre et que l’Union européenne c’est la paix. Ainsi, en
Seine-et-Marne, le maire (PS) de Vaux-le-Pénil organise une commémoration de la
guerre de 14 durant laquelle on fera chanter l’hymne européen aux enfants des
écoles. Quel rapport avec la Grande Guerre ? Aucun, si ce n’est la volonté
de manipuler l’Histoire ! Cerise sur le gâteau, au cours de la même
cérémonie, les enfants de la République laïque chanteront le « God save
the queen » (« Dieu préserve la reine »)…
3) Décréter la mobilisation générale contre l’abstention :
pour essayer de l’endiguer, Yoan Hadadi, secrétaire fédéral du PS, délégué à la
Mobilisation et aux Campagnes du Parti affirme que l’abstention est le
« soutien officiel de l’extrême droite ». Sur son site (http://abstention.wesign.it/fr) on
peut lire : « Quel citoyen éclairé de notre République pourrait soutenir
le FN sans états d’âme, fusse indirectement en s’abstenant ? ». De
son côté, Le FN ne cache pas qu’il souhaite faire de ces élections la
démonstration qu’il est le premier parti de France, et que plus le taux de
participation sera élevé, plus probante sera la démonstration.
L’abstention est également la hantise de l’association
Européens sans frontières (ESF), financée par la Charles Léopold Meyer
Foundation for Human Progress, fondation de droit suisse dont les fonds sont
placés en Bourse et dont le capital s’élève à 225 millions d’euros. Pour la
contrer, elle mobilise « des personnalités de la culture » comme Olivier
Duhamel, Dany Boon, Plantu ou encore Virginie Efira afin de nous inviter à
« voter pour que ça change » !
Les Français qui souffrent au quotidien de la mainmise de l’eurolibéralisme
sur leur vie - réduction des services publics, désindustrialisation, chômage,
précarité, destruction progressive de la protection sociale, mise en
concurrence des salariés des pays de l’Union, réduction du pouvoir d’achat - ne
doivent pas se laisser impressionner par les arguments de bazar qui leur sont
déversés en continu. L’armada propagandiste de l’Union européenne le
démontre : le 25 mai, boycotter ce sera résister !
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