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"Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel" (Jean Jaures/discours à la jeunesse)

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mercredi 14 mai 2014

Européennes : boycotter, c'est résister !

L’élection le 25 mai du Parlement européen dans les 28 pays de l’Union européenne entre dans la dernière ligne droite. C’est le moment qu’a choisi l’Union européenne pour mener à grand coup de millions d’euros une opération de propagande destinée à vendre les « mérites » de l’institution. Pour ce faire, elle utilise essentiellement trois moyens :

1) Faire oublier 2005 et 2007 : en 2005, lors du referendum sur le traité constitutionnel européen (TCE), 73% du temps de parole avait été accordé aux partisans du « oui » par les médias. Tout le temps que dura la campagne, les élites répétèrent à l’infini leurs injonctions à voter en faveur du TCE, traitant inlassablement les partisans du « non » d’irresponsables, voire de populistes et de nationalistes. Pourtant, malgré ce matraquage infantilisant, le peuple vota « non ». Les mêmes élites contournèrent alors ce vote en inscrivant en 2007 le TCE - rebaptisé pour l’occasion « traité de Lisbonne » - dans la Constitution française. Le Parlement européen, censé représenter les intérêts des peuples, ne broncha pas. Cet épisode a démontré que le projet d’ « Union européenne » n’était pas celui des peuples d’Europe.
La méthode a cependant écorné l’image démocratique dont la belle Europe du libre-marché voulait s’auréoler, au point que les élections au Parlement européen qui suivirent en 2009 connurent un taux d’abstention record de 59,5% en France. Depuis, les pro-européens essaient de re-badigeonner leur joujou technocratique de vernis démocratique. La mise en scène de l’élection des eurodéputés au Parlement européen vise cet objectif. Le spectacle de la démocratie – en lieu et place de la démocratie - est le moyen choisi pour faire oublier 2005 et 2007.

2) Instrumentaliser les commémorations de 1914-1918 : le centenaire de la Première guerre mondiale est l’occasion pour les européistes de renforcer le mythe selon lequel « l’Europe, c’est la paix ». Documentaires télévisés et articles en tous genres répètent sans cesse la thèse bien connue des eurolâtres, à savoir que la Grande Guerre aurait été provoquée par l’égoïsme et l’antagonisme des nations. Oubliée la crise du capitalisme libéral de la fin du XIXe siècle, une crise qui conduisit pourtant les grands industriels à convertir leur outil industriel en une juteuse industrie d’armement à l’échelle européenne ! Oubliées les guerres coloniales qui se déroulèrent durant la construction européenne ! Oubliée la guerre des Malouines, celle du Koweït, celles de Yougoslavie et du Kosovo ! Oubliée la guerre en Libye !
Pour les eurolâtres, l’Histoire doit enseigner que les nations c’est la guerre et que l’Union européenne c’est la paix. Ainsi, en Seine-et-Marne, le maire (PS) de Vaux-le-Pénil organise une commémoration de la guerre de 14 durant laquelle on fera chanter l’hymne européen aux enfants des écoles. Quel rapport avec la Grande Guerre ? Aucun, si ce n’est la volonté de manipuler l’Histoire ! Cerise sur le gâteau, au cours de la même cérémonie, les enfants de la République laïque chanteront le « God save the queen » (« Dieu préserve la reine »)…

3) Décréter la mobilisation générale contre l’abstention : pour essayer de l’endiguer, Yoan Hadadi, secrétaire fédéral du PS, délégué à la Mobilisation et aux Campagnes du Parti affirme que l’abstention est le « soutien officiel de l’extrême droite ». Sur son site (http://abstention.wesign.it/fr) on peut lire : « Quel citoyen éclairé de notre République pourrait soutenir le FN sans états d’âme, fusse indirectement en s’abstenant ? ». De son côté, Le FN ne cache pas qu’il souhaite faire de ces élections la démonstration qu’il est le premier parti de France, et que plus le taux de participation sera élevé, plus probante sera la démonstration.
L’abstention est également la hantise de l’association Européens sans frontières (ESF), financée par la Charles Léopold Meyer Foundation for Human Progress, fondation de droit suisse dont les fonds sont placés en Bourse et dont le capital s’élève à 225 millions d’euros. Pour la contrer, elle mobilise « des personnalités de la culture » comme Olivier Duhamel, Dany Boon, Plantu ou encore Virginie Efira afin de nous inviter à « voter pour que ça change » !

Les Français qui souffrent au quotidien de la mainmise de l’eurolibéralisme sur leur vie - réduction des services publics, désindustrialisation, chômage, précarité, destruction progressive de la protection sociale, mise en concurrence des salariés des pays de l’Union, réduction du pouvoir d’achat - ne doivent pas se laisser impressionner par les arguments de bazar qui leur sont déversés en continu. L’armada propagandiste de l’Union européenne le démontre : le 25 mai, boycotter ce sera résister !

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