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"Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel" (Jean Jaures/discours à la jeunesse)

"Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel" (Jean Jaures/discours à la jeunesse)

mercredi 10 octobre 2012

Un bon point pour Christophe Léonard !


Les Ardennes, traditionnelle terre de passage pour les envahisseurs souhaitant entrer en France, ont payé dans le passé un tribut très lourd aux guerres. Les massacres n’y ont pas manqué, les destructions non plus, pas plus d’ailleurs, hélas, que les périodes d’occupation ! Les traces de ce passé tumultueux sont innombrables, des fortifications en étoile de Rocroi à l’impressionnant monument aux morts de Haybes, en passant par le calvaire du maquis des Manises ou les églises fortifiées de la Thiérache. Dans ces conditions, soupçonner la population locale d’être viscéralement hostile à la construction européenne, dont tout le monde sait qu’elle permet à des peuples qui ont été si longtemps ennemis de se rapprocher, serait non seulement incongru, mais franchement stupide. Pour autant, les Ardennais, qui ont subi de plein fouet les conséquences économiques de l’ouverture à tout-va des frontières, ne sont pas des euro-béats. Ils l’ont montré dès 1992 en votant à une très légère majorité contre le traité de Maastricht (50,63 %) puis à nouveau en 2005 en se prononçant cette fois-ci très massivement contre le traité établissant une constitution européenne (62,79 %, soit 8 points de plus que la moyenne nationale).

A l’époque, c’était dans la vallée de la Meuse que le NON avait enregistré ses meilleurs scores, tout particulièrement dans la Pointe où il avait été plébiscité par plus de 71 % des électeurs, avec des scores impressionnants à Vireux-Molhain (78,15 %), Fépin (85,40 %) et surtout Montigny-sur-Meuse (93,48 %). Autant dire que les habitants des cantons de Fumay et de Givet l’avaient eu amer lorsque Nicolas Sarkozy avait contourné la vox populi en faisant adopter par la voie parlementaire un traité quasiment identique ! Une méthode reprise par son successeur François Hollande pour le traité budgétaire européen qui a ainsi été adopté hier par l’Assemblée Nationale avec 477 voix pour, 70 contre, 21 abstentions et 9 courageux ayant préféré ne pas prendre part au vote. Ce résultat, somme toute prévisible, a cependant donné lieu à quelques bonnes surprises. Parmi elles, les habitants de la Pointe ne manqueront pas de relever le vote de leur nouveau député, le socialiste Christophe Léonard, qui a pris ses distances avec les consignes pourtant strictes de son parti en se prononçant contre le traité. Une prise de position logique pour un homme qui n’a jamais caché avoir voté non en 2005 et qui avait invité lors de sa campagne législative plusieurs ténors socialistes ouvertement opposés au traité budgétaire européen, comme Henri Emmanuelli, Marie-Noëlle Lienemann et Benoît Hamon.

Pour le PG/La Pointe, cette décision cohérente, mais courageuse venant d’un jeune élu, mérite d’être saluée. Bravo donc à Christophe Léonard pour cette action qui lui a permis de relayer la volonté de ses électeurs ! Mieux qu’un bon point, elle lui vaut de notre part un satisfecit qui ne nous fait cependant pas oublier qu’il soutient par ailleurs fidèlement un gouvernement qui fait bien peu pour lutter contre les plans sociaux, qui s’est contenté d’une action a minima sur le prix du carburant, qui a raboté les dotations aux collectivités ou encore qui reste muet sur la situation en Syrie et au Mali...

Laurent Bouvier           

2 commentaires:

sanglier rouge a dit…

OK, Christophe Léonard a voté contre le traité européen, mais ça l'empeche pas de rester socialiste et de soutenir le gouvernement de Hollande. Moi, je n'attend rien de lui, il ne fera rien de bien utile pour la Valleye

Ophélie a dit…

Mais est-ce que l'on garde des "archives" en matière de discours prononcé par les hommes politiques? Non mais parce que si on réécoute les propos de François Hollande durant sa campagne, aussi puérile fut-elle, et les actes qu'il accomplit aujourd'hui, franchement y'a un gros souci! Soit on a tous compris ses phrases à l'envers, soit c'est lui qui dit le contraire de ce qu'il va faire.