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"Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel" (Jean Jaures/discours à la jeunesse)

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mardi 9 octobre 2012

PSPG : l’inconséquence devrait avoir des limites !


S’il est bien un sigle qui a fait couler beaucoup d’encre et certainement autant de salive dans la Pointe ces derniers temps, c’est celui de PSPG ! Signifiant Peloton Spécialisé de Protection de la Gendarmerie, il s’agit d’un nouveau genre d’unité créé le 1er septembre 2009 à la demande d’EDF afin d’assurer 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 la surveillance de ses centrales nucléaires. Celle de Chooz n’échappant pas à la règle générale, un PSPG devait s’installer à proximité. Toute la question était de savoir où ! Comme le critère pour pouvoir prétendre accueillir cette unité de 38 militaires était d’être situé à moins de 10 minutes de la centrale, 4 communes avaient fait acte de candidatures : Chooz, Givet, Aubrives et Vireux-Wallerand. Un premier tri ayant permis d’éliminer rapidement les deux dernières, pour des raisons d’ailleurs différentes, il ne restait plus en lice que les deux premières qui avaient chacune un argument de poids à faire valoir : la proximité immédiate de la centrale pour Chooz, dirigé par la socialiste Michèle Marquet, et l’engagement de l’Etat d’implanter en priorité à Givet, mené d’une main de maître par l’UMP Claude Wallendorff, tout nouveau service public qui verrait le jour dans la Pointe afin de compenser le traumatisme économique causé par la fermeture du CEC.    

La lutte s’annonçait donc des plus serrées, à tel point qu’il a fallu attendre 20 mois pour connaître l’heureux bénéficiaire de l’implantation du PSPG. Et le vainqueur fut, dans un courrier en date du 20 avril 2011 signé par le Ministre de l’Intérieur Claude Guéant, la ville de Givet. Un choix politiquement tout sauf neutre, qui a été justifié officiellement par le fait qu’il permettait de concilier au mieux "les critères opérationnels, immobiliers et territoriaux mis en exergue lors de l’examen du dossier". Entendez par là qu’il avait le double avantage de donner à l’Etat la possibilité de tenir ses engagements vis-à-vis de la ville de Givet tout en refourguant à cette dernière la partie urbaine des bâtiments du CEC dont il ne savait que faire. Bien sûr, cette décision a fait le bonheur de Claude Wallendorff  qui s’est empressé, avec la réactivité qu’on lui connaît, de faire acheter par la ville afin de loger les futurs gendarmes un lotissement autrefois occupé par les militaires pour la coquette somme de 900.000 euros. A l’inverse, elle a provoqué l’ire de Michèle Marquet, qui a crié non sans raison à la manipulation politique, ainsi que le mécontentement moins bruyant mais tout aussi fort des dirigeants de la centrale et de la gendarmerie qui ont estimé que le critère opérationnel n’avait pas été assez pris en compte.

L’Etat s’étant officiellement engagé, le dossier paraissait alors définitivement clos. Mais c’était sans compter avec le changement de gouvernement qui a abouti la semaine dernière à un rebondissement totalement inattendu : le PSPG a été retiré par le nouveau Ministre de l’Intérieur Manuel Valls à la cité de Méhul pour être implanté à Chooz ! Une décision qui, d’un point de vue strictement opérationnel, peut se comprendre puisque l’installation des militaires à proximité immédiate de la centrale leur permettra certainement d’intervenir plus rapidement en cas d’urgence. Mais ce revirement, dont les motivations politiques n’auront échappé à personne, pose un problème qu’il est impossible d’évacuer d’un revers de la main : que va-t-il advenir des sommes déjà dépensées par la ville de Givet, qui dépassent maintenant le million d’euros, pour accueillir des gendarmes qui ne viendront pas ? Peu importe, diront certains, mais pas le PG/La Pointe qui a bien conscience qu’il s’agit de l’argent des contribuables givetois qui figurent parmi les moins fortunés du canton. Une véritable gabegie, absolument inacceptable en ces temps de crise économique, qui montre une fois encore que les intérêts politiciens, de droite comme de gauche, font bien mauvais ménage avec une gestion efficace des deniers publics au profit de la population...      

Laurent Bouvier

2 commentaires:

lulu a dit…

C'est plus logique que le PSPG soit installé à Chooz, mais ça aurait été mieux de le faire avant que la ville de Givet dépense 1 million d'euro. Avec la crise, il n'y a aps d'argent à perdre. Ce serait bien que nos dirigenats le comprennent

Ophélie a dit…

Non mais on est dans un film de science fiction là! Ok, c'était peut être pas la meilleure solution d'implanter le PSPG à Givet, mais la décision étant prise et les dépenses étant ce qu'elles sont, il est absolument INADMISSIBLE de changer de lieu, comme ça!
Le combat de coq PS/UMP va finir par nous coûter la peau des fesses. Faut arrêter le délire! On nous parle de faire des économies, et on prend ce genre de décision en contrepartie? Le PS marche sur la tête, réellement! C'est quoi ces conflits d'intérêts? Mais a-t-on à la conscience que l'activité politique est définie comme étant au service de l'intérêt général?
S'ils veulent que l'on voit rose au PS, ils se trompent, en fait nous voyons rouge depuis le mois de mai. ça ne nous change pas beaucoup, vous me direz, nous les ardennais, on voit rouge depuis longtemps, rouge sang, rouge négatif pour le compte courant de bon nombres d'habitants, rouge colère, rouge alarmant...
Quelle bande de guignols!