Si Gandhi vivait encore, préférerait-il rester en Inde, son
pays bien-aimé qu’il a mené à l’indépendance, ou déciderait-il le cœur plein
d’enthousiasme de s’installer dans la
Pointe des Ardennes ? Cette question, en apparence
totalement incongrue, peut légitimement être posée ! Pourquoi ? Parce
que ce grand homme avait l’habitude de dire que "l’on reconnaît le degré
de civilisation d’un peuple à la façon dont il traite ses animaux". Or,
dans la Pointe ,
il faut bien reconnaître que nos amies les bêtes sont particulièrement choyées,
à tel point qu’une clinique vétérinaire flambant neuve vient d’ouvrir ses
portes à Givet, dans un endroit très facile d’accès puisque situé à deux pas du
centre aqualudique Rivéa et en face de la zone commerciale Rives d’Europe.
Certes, ce n’est pas un centre hospitalier vétérinaire, comme son propriétaire
le docteur Peeters l’avait annoncé dans un premier temps, mais c’est tout de
même un superbe établissement de 1.500 m2 qui est équipé de 3 systèmes
d’imagerie permettant de réaliser des radios, des échographies ainsi que des
endoscopies, et qui dispose d’un service d’urgence accessible 7 jours sur 7 et
24 heures sur 24.
De quoi permettre, pour un investissement estimé à 1,7
millions d’euros, une prise en charge optimale des petits bobos et des grosses
maladies de nos animaux de compagnie et, pourquoi pas, de ceux des fermes. Une
excellente chose dont on ne peut que se réjouir et que le Mahatma aurait à
n’en pas douter appréciée ! Mais là où le bât blesse, c’est que dans le même
temps l’offre de soin destinée à la population s’est considérablement dégradée
depuis 2003. C’est tout particulièrement le cas pour les urgences qui ne sont
plus assurées à Givet, mais seulement à l’hôpital de Fumay. Et encore, puisque
depuis la suppression au début de cette année de 4 postes d’infirmiers sur les
12 que comptait l’antenne du SMUR, laquelle n’est d’ailleurs pas officiellement
un vrai service d’urgence mais seulement une structure d’accueil de patients
souhaitant bénéficier de soins non programmés, les personnes victimes la nuit
ou le week-end de problèmes imprévus de santé n’ont pour tout interlocuteur
qu’un panneau leur annonçant "SMUR sorti, pas de médecin, faire le
15". Pour le PG/La Pointe ,
qui n’a rien contre les animaux mais qui considère qu’il faut faire passer "l’humain d’abord", cette situation est une véritable honte, un
scandale absolu qu’il convient de résorber au plus vite...
Laurent Bouvier
(le panneau de la honte dénoncé par les syndicalistes Patrick Borek et Jean-François Derriennic)
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