"Hugo Chávez Frias n’est plus. Il a fait couler beaucoup
d’encre. Cette dernière a permis d’écrire des vérités et aussi beaucoup de
mensonges, en général par omission. Ainsi, on n’a guère souligné que la Constitution du Venezuela donne des
pouvoirs au peuple en cours de mandat des élus, comme le référendum révocatoire
utilisé une fois contre Hugo Chávez Frias. Une idée pour la France ? A-t-on souligné qu’en 13 ans, il a remporté 15 scrutins sur 16, dans des
scrutins dont aucun observateur international n’a suspecté la rigueur ? La campagne d’alphabétisation Robinson I a appris à lire, écrire et compter à
1,5 millions d’habitants. Il n’y a plus d’illettrisme au Venezuela. Le taux de
scolarisation est aujourd’hui de plus de 92 % et en 13 ans, le nombre d’élèves
scolarisés est passé de 6 à 13 millions. Le taux de scolarité dans le
secondaire est de plus de 73 %. Le nombre d’étudiants est passé de près de
900.000 à 2,3 millions.
Grâce à l’accord avec Cuba « pétrole contre médecins », le
nombre de médecins a quadruplé pour arriver à 80 médecins pour 100.000
habitants avec accès aux soins gratuit. Le taux de mortalité infantile est
passé de 19,1 pour mille à 10 pour mille. Un million et demi de Vénézuéliens
ont retrouvé une vue correcte. Le taux de pauvreté est passé de 42,8 % à 26,5
%. Les inégalités ont diminué : l’indice Gini est passé de 0,46 à 0,39 %.
L’accès à l’eau potable est passé de 82 à 95 %. Avec 60 % de dépenses sociales
supplémentaires, le nombre de retraités est passé de 387.000 à 2,1 millions. La consommation d’aliments a augmenté de 81 %, la production
agricole locale correspond à 71 % des aliments consommés au lieu de 51 % à
l’arrivée au pouvoir de Hugo Chávez Frias, la consommation de viande a augmenté
de 75 %, le nombre d’enfants qui mangent gratuitement à l’école est passé de
250.000 à 5 millions, la malnutrition est passé de 21 % à 3 %, le taux de
chômage est passé de 15,2 % à 6,4 %.
Le salaire minimum, aujourd’hui le plus
élevé d’Amérique latine, est passé de 16 dollars touchés par 65 % de la
population à 330 dollars touchés par 21,2 % de la population, les femmes seules
et les handicapés touchent 80 % du salaire minimum, les retraités n’ayant
jamais travaillé 60 % de ce salaire minimum, le temps de travail est passé à 36
heures hebdomadaires et 6 heures par jour sans diminution de salaire. La dette est passé de 45 % du PIB à 20 %. Avec un taux de
croissance de 5,5 %, le PIB est passé de 4 100 dollars par habitant à 10 810 et
internet et les télécommunications sont présents sur tout le territoire avec
ses propres satellites. De plus, il distribue pour 90 millions de personnes à
l’étranger du pétrole subventionné. Les mauvaises langues diront que c’est grâce aux hydrocarbures. Mais pourquoi,
avant Chávez, le peuple n’avait-il pas le droit d’en bénéficier ? A ce
moment-là, les médias néolibéraux ne parlaient pas du Venezuela.
Il est vrai
que la rente pétrolière n’a pas aujourd’hui créé un fort développement
industriel autocentré aux fins de permettre, à terme, de la création de
richesse hors hydrocarbures. Eh bien, cela reste à faire. Mais enfin, comment se fait-il que les « grands médias » n’aient pas la même
vigueur pour protester contre les politiques néolibérales en Grèce, au
Portugal, en Espagne, et… en France ?"
(ReSPUBLICA, n° 713, chronique d’Evariste)