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"Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel" (Jean Jaures/discours à la jeunesse)

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vendredi 29 mars 2013

Belgique : le nouveau paradis fiscal des groupes du CAC 40 !


C’est le magazine Capital, pourtant peu suspect d’un quelconque gauchisme ou d’un penchant antilibéral, qui vient de révéler l’information : les groupes du CAC 40 ont économisé en pratiquant l’exil fiscal en Belgique la coquette somme de 2,2 milliards d’euros uniquement pour les années 2010 et 2011 ! Pour se faire, ils se sont contentés d’y utiliser la niche fiscale dite des « intérêts notionnels » qui réduit depuis 2005 les impôts sur les bénéfices de certaines activités à 1,8 % contre plus de 33 % en France. Un véritable aspirateur à capitaux qui a incité des groupes du monde entier à implanter des filiales en Belgique dans lesquelles environ 500 milliards d’euros auraient déjà été déposés. Cette aubaine n’a évidemment pas échappé aux grands groupes du CAC 40 qui ont été nombreux à l’utiliser.

Parmi eux, celui qui arrive en tête de cette pratique, qui relève pour les uns de l’optimisation fiscale et pour les autres de la fraude pure et simple aux impôts, est ArcelorMittal qui, en plaçant 46 milliards d’euros dans une filiale belge, a pu bénéficier de 997 millions d’euros d’économie d’impôts pour les années 2010 et 2011. Une somme que les salariés de Florange, le PG/La Pointe n’en doute pas, sauront apprécier à sa juste valeur ! Vient ensuite GDF Suez qui a fait passer sur la même période au nez et à la barbe du fisc français 422 millions d’euros, suivi par EDF, Carrefour et Danone dont les économies d’impôts se sont élevées respectivement à 205, 129 et 112 millions d’euros. Derrière, on trouve encore plusieurs fleurons du CAC 40 comme Schneider Electric dont l’exil fiscal lui a permis de ne pas débourser 59 millions d’euros, ce qui ne l’a pas empêché d’annoncer au début du mois de février la fermeture à l’horizon 2015 de son usine de Montpellier, Véolia (45 millions d’euros d’économie), LVMH (43 millions), Vinci (34 millions) et d’autres grands groupes dont la fraude a été plus limitée puisque le suivant, Air Liquide, n’a bénéficié « que » de 13 millions d’euros d’économie d’impôts. 

Des chiffres choquants, surtout à un moment où nos dirigeants n’hésitent pas à faire les fonds de poches des retraités pour récupérer quelques sous, qu’il convient de faire connaître le plus largement possible et de dénoncer avec la plus grande fermeté…

Laurent Bouvier

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