Ce qu’il y a de bien lorsque l’on a quelques connaissances,
c’est que cela permet d’accéder à des informations destinées à rester
confidentielles. Ainsi, Jean-Charles Van Bervesseles, le trublion de la gauche
carolomacérienne que l’on ne présente plus et qui possède un carnet
d’adresses particulièrement bien fourni, a réussi à se procurer une note
récente rédigée à l’attention de Jean-Paul Bachy, le Président de la région
Champagne-Ardenne, qui fait le point sur les interventions économiques de la
région ! Voilà ce qu’il en ressort :
1) La Région
a validé en 2007 des dispositifs d'exonérations fiscales pour les entreprises.
Ces dispositifs concernent surtout la zone franche ardennaise et ne font pas
l'objet d'une compensation par l'Etat. Ainsi, en 2012, ils ont entraîné un
manque à gagner pour le budget de la
Région qui s’est élevé très précisément à 436.370 euros pour
le seul département des Ardennes ! Quant à la perte de CVAE (cotisation sur la valeur
ajoutée des entreprises, l’ex taxe professionnelle), elle est estimée pour 2013 à 568.911 euros. Des chiffres qui placent la Champagne-Ardenne
largement en tête des autres régions pour le montant des exonérations non compensées,
sans que l’on en voit l’efficacité économique sur le terrain.
2) Les avances remboursables pratiquées par la
région pour aider certaines entreprises connaissent un « taux de
casse » de plus en plus lourd. Ainsi, de 900.000 euros en 2010, il est
passé à 1,8 millions en 2011, puis à 2,4 millions en 2012 ! Une progression
particulièrement inquiétante qui est due au fait que la région ne fait pas
partie des créanciers privilégiés, ce qui lui laisse très peu de chances de
récupérer son argent en cas de défaillance de l'entreprise emprunteuse. Pour
le département des Ardennes par exemple, la mise en redressement judiciaire de Drumel
outillage risque de coûter à la région, donc aux contribuables, la coquette
somme de 230.000 euros, alors que la liquidation de Jeantils Gillet lui a déjà coûté
70.313 euros, celle d’Ardenn Metal 40.000 euros ou encore celle d’ASCOTT'S 98.500
euros...
Des chiffres édifiants que nos dirigeants prennent bien soin
de ne pas mettre sur la place publique, mais que les citoyens-contribuables que
nous sommes sont en droit de connaître et qui devraient amener à s’interroger
sur l’efficacité économique et sociale des fonds publics généreusement octroyés
aux entreprises en lieu et place des banques dont il s’agit pourtant du métier.
Laurent Bouvier
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