"Les résultats des élections en Italie sont pleins
d'enseignements. Il ne suffit pas d'avoir un candidat intègre et un programme à
la hauteur des enjeux de la crise actuelle pour entraîner les masses derrière
soi. Certes, les médias en Italie, comme dans la quasi totalité des pays, sont
organisés pour exclure ceux qui portent un programme de rupture avec le
système. Antonio Ingrioa, leader du rassemblement Révolution civique, a donc
été particulièrement boycotté par les télés et stigmatisé par des adjectifs divers.
C'est ce que subissent tous les dirigeants politiques qui remettent en cause
les pouvoirs en place. Nous le vivons au quotidien en France avec les insultes
régulières à l'encontre de Jean-Luc Mélenchon.
Mais les peuples ne supportent plus les potions d'austérité
qui leur sont imposées par l'oligarchie de chaque pays relayée par des pouvoirs
politiques serviles. Ils n'aspirent plus qu'à une chose : qu'ils s'en aillent
tous ! Et selon le pays, ils saisissent l'offre politique du moment qui leur
semble être la plus à même de réaliser cette exigence de changement. C'est donc
là où il y a danger. Si ce ne sont pas des forces de gauche qui portent fort
cet engagement de rupture, alors la porte est ouverte à toutes les aventures :
extrême-droite dans certains pays ou homme politique populiste au mauvais sens
du terme comme Bepe Grillo en Italie. Voilà pourquoi dans un tel moment
politique, le temps n'est pas à la délicatesse.
Quand la crise économique est là, que les injustices
sociales explosent, que les riches continuent à s'en mettre plein les poches
pendant que les immenses majorités ne savent comment boucler leur fin de mois
ou si elles auront encore du travail demain, quand les institutions
apparaissent comme seulement au service des puissants, il n'est plus l'heure de
se lamenter et d'ergoter en espérant retarder le moment fatidique. Il faut
oser, être à l'offensive, ne rien laisser passer. Donc pas question de baisser
d'un ton. Les menaces répétées des dirigeants du PS et les déclarations
d'allégeance à leur égard de certains communistes ne nous feront pas taire car
notre responsabilité est grande vis-à-vis de toutes celles et ceux qui
subissent la politique mise en œuvre par ce gouvernement social-libéral. Nous
ne lâchons rien. Nous avons arraché la loi d'amnistie, maintenant continuons en
mobilisant contre la transposition de l'accord made in Medef. Tous dans la rue
le 5 mars."
Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche
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