Le 25 novembre n’évoque peut-être pas grand-chose pour vous,
sauf peut-être la Sainte-Catherine, patronne des filles à marier. C’est
pourtant la date choisie par les Nations Unies pour célébrer la Journée
internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Comme pour la Journée Internationale des Femmes le
8 mars, le mouvement « ni putes ni soumises » appelle toutes les femmes à porter à
cette occasion la jupe avec le slogan « en jupe et pas soumises ». En
effet, au travail, la jupe est aussi une source de violences à l’égard des
femmes…
Ainsi, il résulte de l’attestation de Madame C… que Monsieur
J… voulait contraindre Madame V… à porter des mini-jupes pour attirer la
clientèle et qu’il la poussait à bout par des remarques désobligeantes. Pour la
Cour d’appel de Grenoble, ces faits ne permettaient pas la poursuite d’une
relation de travail dans des conditions normales. L’employeur a donc été jugé
responsable de la rupture et le fait que d’autres personnes n’aient pas eu à se
plaindre du comportement de Monsieur J… est sans incidence sur son attitude à
l’égard de Madame V… qui n’a jamais exprimé une volonté claire et non équivoque
de démissionner, mais a seulement refusé de travailler dans de telles conditions,
ce qui est justifié (Cour d’appel de Grenoble, 2 mai 2000 n° 97/04771).
Dans une autre affaire, Madame A… a soutenu que Monsieur B…
a eu un comportement à son égard caractérisant un harcèlement moral lui causant
un préjudice dont elle a demandé réparation. Elle a versé aux débats diverses
attestations de nature à établir ce comportement caractérisant le harcèlement
moral dont celle de Madame D… (« si tu avais mis une mini-jupe comme je te
l’avais demandé, tu ne serais pas obligée de nettoyer le parc toute seule »).
Pour la Cour d’appel de Dijon, le comportement de Monsieur B… à l’égard de
Madame A…, bien que contesté, n’en est pas moins établi par les diverses pièces
produites aux débats. La nature de ce comportement a eu pour conséquence de
dégrader les conditions de travail de Madame A… et de porter atteinte à sa
dignité. Au vu des éléments de ce dossier, la Cour d’appel de Dijon a alloué à
Madame A… une somme de 2000 € à titre de dommages-intérêts (Cour d’appel de
Dijon, 18 mars 2004 n° 03/00691).
Éric Rocheblave, avocat en droit du travail et de la sécurité sociale
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