On se demandait ce que le Père François comptait mettre dans sa hotte de Noël. On le sait désormais : un communiqué du ministère du travail qui annonce fièrement que « l’inversion de la courbe du chômage est donc bel et bien engagée en ce quatrième trimestre de 2013 ».
Ainsi donc le gouvernement se réjouit que le chômage augmente moins vite en cette fin d’année qu’à son début ! A défaut de faire baisser le chômage, il aura au moins réussi à enrichir la langue française ! Au regard des sacrifices imposés à la quasi totalité de la population française – pouvoir d’achat en berne, baisse des dépenses publiques, augmentation injuste des impôts à commencer par la TVA, recul de l’âge de départ en retraite – ce résultat est plutôt digne du père Fouettard. Il démontre l’inefficacité de la politique de l’offre.
Car la réalité est que ce mois de novembre a vu repartir à la hausse le nombre de chômeurs sans aucune activité soit 17 000 en plus qu’en octobre. Depuis l’élection de François Hollande on en compte 391 000 de plus dans cette catégorie A, soit 725 par jour. Ce n’est pas mieux si l’on prend le chiffre toutes catégories avec 553 000 demandeurs d’emplois supplémentaires, soit 1025 par jour.
Autres chiffres inquiétants : on compte de plus en plus de demandeurs d’emplois de longue durée, soit + 0,4 % en novembre et +13,4 % sur un an. Enfin l’explosion des chômeurs de plus de 50 ans (+1,3 % en novembre, soit +11,7% en un an pour une augmentation brute de 5,9%) dit bien la stupidité d’une réforme de la retraite qui va contraindre un nombre grandissant de travailleurs en fin d’activité à chômer des années de plus avec un revenu dérisoire tout en augmentant les déficits des comptes sociaux.
Le chômage n’est pas soluble dans les vœux pieux d’un réveillon. Les faits sont en effet têtus. Ils disent le mensonge d’un pouvoir dont la politique d’austérité et de l’offre pénalise l’activité économique du pays. L’explosion des plans sociaux (+14 % par rapport à la même période il y a un an) est malheureusement un indicateur plus performant que la propagande du gouvernement.
2013 a été une année horribilis sur le front de l’emploi. Pour espérer que 2014 soit autre, il faut désormais s’opposer clairement à cette politique suicidaire au nom du partage des richesses et de la relance d’une activité socialement utile et écologiquement soutenable. Les électeurs auront deux fois l’occasion de le dire : aux municipales et aux européennes en votant à chaque fois pour les listes autonomes du Front de Gauche.
Eric Coquerel, secrétaire national de Parti de Gauche
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