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"Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel" (Jean Jaures/discours à la jeunesse)
lundi 30 septembre 2013
dimanche 29 septembre 2013
samedi 28 septembre 2013
Droit du travail (3) : peut-on être licencié pour refuser d'être sur la liste électorale de son patron ?
Madame X… secrétaire parlementaire de Monsieur Y… avait
donné son accord pour figurer sur la liste de candidats que ce dernier constituait
en vue des élections
municipales de la commune de Z… Elle s’est retirée de cette liste quelques
semaines avant le premier tour. Elle a été licenciée pour perte de confiance, l’employeur
lui faisant grief de comportements objectifs au cours desquels elle avait
ouvertement exprimé des désaccords politiques et politiciens à son encontre
s’étant traduits par l’annonce publique, faite avant même qu’il en soit avisé,
de son départ de la liste qu’il avait constituée, ce départ étant associé à
celui de trois autres candidats, lesquels ont publiquement fait connaître leur
désaccord avec l’engagement qu’il avait mis en œuvre, alors qu’elle avait en
outre envisagé publiquement de s’engager sur une nouvelle liste constituée en
remplacement de celle qu’il dirigeait, ce qui constitue également une
infraction aux dispositions contractuelles.
Elle a saisi la juridiction
prud’homale. Aux termes de l’article 10 de la Déclaration des droits
de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 « nul ne doit être inquiété
pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble
pas l’ordre public établi par la loi ». Selon l’article L. 120-2 du Code
du travail, nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés
individuelles et collectives de restrictions qui ne seraient pas justifiées par
la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché. Il en
résulte que si le secrétaire parlementaire peut être tenu de s’abstenir de
toute position personnelle pouvant gêner l’engagement politique de son
employeur, aucune autre restriction ne peut être apportée à sa liberté
d’opinion. En se retirant de la liste en préparation, la salariée n’a fait
qu’user de sa liberté d’opinion. (Cour de cassation, chambre sociale, 28 avril
2006, n°03-44527)
Éric Rocheblave, avocat spécialiste en droit du travail et
de la Sécurité
Sociale
vendredi 27 septembre 2013
Effacez ces chômeurs que je ne saurais voir
Le maquillage utilisé par le gouvernement pour travestir la
réalité économique est de plus en plus grossier ! Voilà qu’en août le
chômage aurait baissé de 62 700 demandeurs d’emplois. Sonnez hautbois résonnez
musettes : il s’agirait de la baisse la plus importante depuis novembre
2000, période de forte croissance ! Monsieur Irma qui voit la reprise
partout se serait-il transformé en magicien ? La recette s’apparente
malheureusement plus à l’attrape-nigaud : on constate tout simplement 77
500 radiations supplémentaires en un mois, soit une hausse de 38 %. C’est
historique : jamais aucun gouvernement n’avait osé utiliser à ce point-là
ce trucage. Hollande a donc trouvé l’astuce pour atteindre ses objectifs :
effacer les chômeurs ! Triste politique d’austérité qui développe la
misère et tente ensuite de la cacher. Les 5 millions de chômeurs que compte
notre pays à cause de la politique libérale du gouvernement apprécieront. Que
le Président de la République
y prenne garde : d’autres ont récolté la colère pour moins que cela.
jeudi 26 septembre 2013
mercredi 25 septembre 2013
Mamère claque la porte d'EELV, en pleine tourmente
Europe Ecologie-Les Verts, a perdu mercredi une de ses
figures, Noël Mamère, le jour où son numéro un Pascal Durand officialisait son
retrait, deux événements qui illustrent les affres d'un parti en crise. Après
des semaines d'éloignement progressif de la formation écologiste dont il
dénonçait sans relâche des renoncements, le député-maire de Bègles, 65 ans, a
franchi le pas. "J'ai décidé de quitter EELV parce que je ne reconnais pas
le parti que j'ai représenté à la présidentielle de 2002", a déclaré
l'ancien journaliste au Monde. "Notre parti ne produit plus rien: il est prisonnier
de ses calculs et de ses clans. Nous sommes devenus un syndicat d'élus". "J'ai
l'impression d'un sur-place qui nuit au rôle que nous pouvons jouer dans la
société", ajoute-t-il.
Ce moustachu aux yeux clairs, devenu avocat, est une des
figures les plus fameuses de l'écologie politique : parce qu'il a réalisé le
plus gros score jamais obtenu par un Vert dans la course présidentielle (5,25%
en 2002). Parce qu'il avait célébré, deux ans plus tard dans sa mairie
girondine, le premier "mariage" homosexuel, illégal et cassé
ultérieurement. Le geste fut jugé par les partisans de la réforme comme une
avancée audacieuse et prophétique. Le député a des mots durs contre la direction du parti qu'il
quitte et notamment le traitement subi par le secrétaire national :
"humiliant", juge-t-il à propos de celui qui, selon des écologistes,
à été contraint de jeter l'éponge pour avoir lancé un ultimatum au gouvernement
sur la transition écologiste. "Je n'aime pas ces méthodes", dit M.
Mamère. "Les vrais patrons sont ceux qu'on appelle « la firme »
: Cécile Duflot et ses amis".
Les critiques de M. Mamère ont trouvé écho chez une autre
"star" partie d'EELV, l'eurodéputé Daniel Cohn-Bendit, qui a dit
mercredi partager "le ras le bol sur le fonctionnement, le clanisme, les
couples terrifiants qui règnent sur EELV". "Cuisine interne"
dont se dit victime Pascal Durand, qui a officialisé dans une interview au
Nouvelobs.com le fait qu'il ne briguerait pas un deuxième mandat à l'occasion
du congrès d'EELV, en novembre à Caen. "Si j'avais trahi ou commis une faute, j'aurais pu
comprendre la violence des critiques. Mais là j'ai porté la ligne du mouvement,
je ne suis pas parti dans une dérive personnelle", estime-t-il. Pour le chef de file des écologistes, son ultimatum au
président de la République
était un "prétexte" pour l'évincer et "l'illustration d'une
certaine préférence pour le nombrilisme et la cuisine interne, les batailles de
congrès et les enjeux de pouvoir, plutôt que pour le dialogue avec la
société".
"Puisque je ne peux plus être le rassembleur que je
souhaitais être et que je ne veux surtout pas être un diviseur de l'écologie,
j'en tire les conséquences: je ne serai pas candidat au secrétariat
national", annonce celui qui pourrait être tête de liste en Ile-de-France
lors des prochaines élections européennes. Le nom d'Emmanuelle Cosse, une
proche de la ministre du Logement, est avancé pour succéder à M. Durand au
secrétariat national d'EELV. La formation avait été créée en 2010, succédant
aux Verts. Pour la première fois, un parti écologiste a trois groupes
parlementaires - Palais Bourbon avec 18 élus, Sénat sous la houlette de
Jean-Vincent Placé, parlement de Strasbourg - et deux ministres au
gouvernement, Cécile Duflot et Pascal Canfin. Ce qui fait dire à Denis Baupin,
député de Paris, vice-président de l'Assemblée - et compagnon de Mme Cosse:
"Cela a forcément une conséquence sur le parti", "certains ne se
retrouvent pas dans cette mutation".
La balance entre posture protestataire et "mains dans
le cambouis" a toujours agité et divisé les partis écologistes successifs.
Les voix très critiques contre la participation EELV au gouvernement n'ont
cessé de se faire entendre depuis des mois. Autre vedette écologiste, Nicolas
Hulot a engagé mercredi le parti à se "demander pourquoi il n'a pas réussi
à rencontrer la société". "Après la prise de distance d’Eva Joly, l’éviction
de Delphine Batho et le congédiement de Pascal Durand pour lèse-majesté, la
liste des victimes du règne de la muselière s’allonge", a ironisé Jean-Luc
Mélenchon, coprésident du Parti de gauche qui souhaite "la bienvenue au
club des sans muselière" à Noël Mamère.
(dépêche AFP, 25 septembre 2013)
Pour les européennes, le gouvernement ne fera pas un pli
On a appris il y a tout juste une semaine que le
gouvernement veut supprimer pour les élections européennes de 2014 l’envoi
papier de la propagande électorale. Pourtant, l’enveloppe électorale avec les
différentes professions de foi constitue pour les citoyens le seul moyen
d’accès égalitaire aux propositions de l’ensemble des listes.
Pris de panique par la déroute qu’annonce sa politique, le
gouvernement entend donc désormais cantonner l’information électorale à la
seule sphère médiatique aux ordres des partis du système. Après avoir renié ses
engagements sur une liste unique nationale, le gouvernement parie clairement
sur l’abstention et cherche à museler les voix qui pourraient porter plus haut
que la sienne. Sous couvert d’austérité, l’élection européenne s’ouvre déjà sur
un acte autoritaire qui marque un immense recul démocratique. Un seul choc de
simplification efficace : qu’ils dégagent ! Vite, la 6ème
République !
François Cocq, secrétaire national du Parti de Gauche
mardi 24 septembre 2013
De la prime de résultats du Dasen…
Comment faire pour que les fonctionnaires fassent preuve du
maximum de zèle dans l’application de la politique définie par le
gouvernement ? Voilà une question que beaucoup se sont posés depuis
longtemps et à laquelle le duo Sarkozy-Fillon a répondu à sa façon en décembre
2008 en mettant en place, pour certains agents de l’Etat relevant de la seule
filière administrative, une prime de fonctions et de résultats. Rompant avec le
système traditionnel des régimes indemnitaires liés exclusivement au grade et
au rang hiérarchique, cette PFR est constituée de deux parties distinctes et
chiffrées : une partie « fonctions » reconnaissant les
responsabilités et sujétions attachées à l’emploi de l’agent et une partie
« résultats » valorisant la performance individuelle dans l’atteinte
des objectifs préalablement définis.
Cumulables et modulables indépendamment l’une de l’autre par
application à un taux de référence d’un coefficient multiplicateur compris
entre 1 et 6, ces deux gratifications constituent pour ceux qui y ont droit une
bien jolie carotte puisqu’elle peut atteindre plusieurs dizaines de milliers
d’euros. Dans les Ardennes comme dans tous les autres départements de France et
de Navarre, c’est notamment le cas depuis l’arrêté du 23 juillet 2012 du Dasen,
le directeur académique des services de l’éducation nationale plus connu
autrefois sous l’appellation d’inspecteur d’académie. Avec un montant de
référence de 3.500 euros pour sa prime de fonctions et surtout de 5.200 euros pour
sa prime de résultats, il pouvait espérer dans le meilleur des cas recevoir l’an
dernier la bagatelle de 52.200 euros ([3.500 x 6] + [5.200 x 6 ]).
A l'heure où les salaires des fonctionnaires sont gelés depuis de nombreuses années, cela explique-t-il l’ardeur dont ce haut fonctionnaire a fait
preuve au cours de l’année scolaire 2012-2013 pour mettre en place entre plusieurs
établissements la mutualisation des moyens tellement souhaitée par les hautes
sphères éducatives ? Pour le PG/La Pointe , qui est bien conscient que les
motivations des fonctionnaires ne se limitent heureusement pas aux seuls
arguments sonnants et trébuchants, rien n’est moins sûr. Mais pour d’autres qui
ont une conception moins relevée de la fonction publique, cela ne fait aucun
doute ! Ils en sont convaincus, et si le Dasen devait dans les prochains
mois remettre l’ouvrage sur le métier, il y a fort à parier qu’ils expliqueront
sa volonté par le tout nouvel arrêté du 19 septembre 2013 qui a fait passer à
5.600 euros le montant de référence de sa prime de résultats…
lundi 23 septembre 2013
dimanche 22 septembre 2013
samedi 21 septembre 2013
Droit du travail (2) : un employeur peut-il consulter les mails de ses salariés ?
Les dossiers et fichiers créés par un salarié grâce à l’outil
informatique mis à sa disposition par son employeur pour l’exécution de son
travail sont présumés, sauf si le salarié les identifie comme étant personnels,
avoir un caractère professionnel de sorte que l’employeur peut y avoir accès
hors sa présence. Ainsi, un employeur a accédé, en dehors de la présence de son
salarié, aux courriels échangés entre ce dernier, et l’un de ses collègues à
partir de leurs adresses électroniques personnelles.
Éric Rocheblave, avocat spécialiste en droit du travail et de la
Sécurité Sociale
vendredi 20 septembre 2013
Electrolux : l'offre de reprise de Selni n'est pas acceptable en l'état !
Les points positifs : le maintien d'une activité industrielle importante à Revin
la reprise envisagée de 230 salariés
la garantie par la convention collective de la métallurgie des acquis sociaux
le pilotage du projet de reprise par une équipe mixte Ardam/Selni
Les points négatifs : 167 emplois supprimés, soit plus que lors de la fermeture de Porcher (142)
le flou sur le nombre exact de salariés repris ("230 personnes environ")
le risque de délocalisation à terme dans l'usine turque* (Manissa = Olawa)
le sort des salariés affectés à la fabrication des lave-linge après 2016
Notre conclusion : dans l'état actuel des choses, l'offre de Selni n'est pas satisfaisante ! Ce n'est qu'une demi-reprise à court terme qui laisse planer de grosses incertitudes à moyen terme. Plus que de vigilance, l'intersyndicale serait donc bien avisée de faire preuve de davantage de combativité afin de défendre au mieux les intérêts de TOUS les salariés actuels d'Ardam.
* Sur son site internet, Selni vante, entre autres, trois atouts de son implantation en Turquie : un salaire chargé inférieur à 600 euros/mois, une durée hebdomadaire de travail de 45 heures et un nombre de jours travaillés qui s'est élevé en 2013 à 302 contre 218 en France !
* Sur son site internet, Selni vante, entre autres, trois atouts de son implantation en Turquie : un salaire chargé inférieur à 600 euros/mois, une durée hebdomadaire de travail de 45 heures et un nombre de jours travaillés qui s'est élevé en 2013 à 302 contre 218 en France !
Laurent Bouvier
jeudi 19 septembre 2013
La lutte contre le FN nécessite de la clarté !
Le voyeurisme des médias a encore frappé. A écouter les JT
de France 2 on a l'impression que la
France est à feu et à sang. Après avoir consacré la moitié du
journal à tous les faits divers sanglants possibles, on a le droit à une ode au
FN et à sa présidente. A vomir. Et les dirigeants PS se précipitent de peur
d'être les derniers dans la dénonciation de la moindre agression. Or dans une
société toujours plus inégalitaire où le luxe ostentatoire côtoie la misère, la
montée de la délinquance n'a rien d'étonnant. Mais la panique règne à l'UMP
comme au PS : la droite coure comme des toutous derrière Marine Le Pen, le PS
somme l'ensemble des électeurs de gauche de se regrouper derrière son panache
social-libéral décomplexé et le président de la République et ses
ministres qui se vantent les uns après les autres d'être ceux qui diminuent le
plus les dépenses publiques.
Et certains s'étonnent ensuite que le FN monte dans les
sondages ? Mais qui le met en scène ? Alors quelle est la réponse à apporter
dans cette situation ? Se taire ? Appeler à l'unité de toutes les forces de
gauche ? Mais dans quel but et sur quelles bases ? Il arrive un moment où cette
incantation bien pratique pour tenter de faire oublier les politiques menées,
tourne à vide faute de sens. Elle n'a comme seule conséquence que le désintérêt
pour la politique et la déconsidération pour ceux qui lancent de tels appels.
Au moment où, rompant avec toute son histoire, le PS propose d'augmenter la
durée du temps de travail sous la forme de l'allongement de la durée de
cotisation, où les pensions de retraite vont poursuivre leur baisse, où les
jeunes sont cantonnés aux emplois précaires et les salariés âgés au chômage, où
les inégalités de revenus ne font que s'aggraver d'année en année, ses appels à
se regrouper derrière lui sous prétexte de danger FN, sont absurdes et
indécents.
Ceux qui divisent les électeurs de gauche aujourd'hui sont au gouvernement.
Le rassemblement ne peut se faire que sur une ligne claire de rupture avec les
politiques d'austérité menées par Jean-Marc Ayrault et François Hollande et
leurs conséquences pour le quotidien des français ainsi que dans les
collectivités locales. C'est le sens de l'appel du PG à constituer pour le
premier tour des municipales des listes du Front de Gauche, élargies aux forces
qui se retrouvent sur le rejet de l'austérité. C'est la meilleure façon de
lutter contre l'abstention et le vote FN et de redonner de l'espoir à toutes
celles et ceux qui veulent une autre société.
Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche
mercredi 18 septembre 2013
mardi 17 septembre 2013
Hollande ou la tentation du zapping
Dimanche soir, François Hollande a laborieusement commenté
la déroute diplomatique de la
France en Syrie. Porte-voix de la position Nord-américaine en
Europe, il a refait l’histoire en mettant les résultats de la diplomatie russe
au crédit des menaces d’attaques proférées hors de tout droit international. La
réalité c’est que si François Hollande peut aujourd’hui évoquer la possibilité
d’une « solution politique à la crise syrienne » c’est en en dépit de
ses déclarations hasardeuses, dangereuses et atlantistes. Pathétique pour la France.
Sur le reste, François Hollande a tenté de s’en sortir en
joueur de bonneteau qu’il est. A coup de promesses et de blabla techniques sur
les impôts, il n’a pu camoufler l’augmentation de la TVA et plus généralement la
cure d’austérité aggravée qui attend les français. A l’horizon, également, des
reculs sur les promesses faites aux à EE-Les Verts en matière de transition
énergétique. Ces derniers se contenteront-ils d’un crédit d’impôts éculé pour
la rénovation thermique ? Evoquant l’extrême-droite en fin
d’interview, il n’a malheureusement pas eu à répondre sur les responsabilités
de sa politique dans la progression de celle-ci.
L’événement du week-end n’était décidemment pas dans cet
enfumage élyséen mais à la Fête
de l’Humanité où le peuple du Front de Gauche a œuvré à la mobilisation contre
cette politique.
Communiqué de Eric Coquerel, secrétaire national du Parti de
Gauche
lundi 16 septembre 2013
dimanche 15 septembre 2013
samedi 14 septembre 2013
Droit du travail (1) : peut-on traiter son supérieur de dictateur ?
Monsieur X… a été licencié pour faute grave aux motifs
suivants : « Lors de la réunion après vente du 17 janvier
réunissant les compagnons et les membres de l’encadrement de l’atelier, vous
avez devant tous les participants, pris à partie Monsieur Y… en le traitant de "dictateur" et en faisant le salut nazi, deux doigts posés
au-dessus de la lèvre ».
Par conséquent, comme le Conseil de Prud’hommes d’Alès, la Cour d’appel de Nîmes a
requalifié le licenciement prononcé pour faute grave par l’employeur en cause
réelle et sérieuse. (Cour d’appel de Nîmes, 5 mars 2008 n° 06/04062)
Éric ROCHEBLAVE, Avocat spécialiste en Droit du Travail et
Droit de la Sécurité
Sociale
jeudi 12 septembre 2013
Nucléaire : EDF condamné pour « faute inexcusable » après la mort d’un salarié !
EDF vient d’être condamnée pour « faute
inexcusable » le 27 août dernier, suite à la mort d’un de ses employés en
2009. Jean-François Cloix, après avoir travaillé pendant 30 ans comme agent
chaudronnier à la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly et après avoir été
exposé à de faibles doses de rayonnements ionisants, est mort d’un cancer du
poumon à l’âge de 53 ans. Le tribunal des affaires de sécurité sociale
d’Orléans a jugé que « la maladie professionnelle dont était atteint
Jean-François Cloix ayant entraîné son décès est la conséquence d’une faute
inexcusable de la société EDF » et a estimé que la société n’apportait pas
la preuve que le cancer de son employé n’était pas lié aux doses de
radioactivité qu’il avait reçues, doses pourtant présentées par EDF comme
inoffensives.
EDF avait toujours refusé de reconnaître la moindre maladie
professionnelle, elle est cette fois mise par la justice face à sa
responsabilité. Mais persistant dans son déni, EDF a annoncé vouloir faire
appel de ce jugement. Pendant ce temps, invisible et inodore, sans que l’on en
connaisse les conséquences réelles à long terme, la contamination radioactive
continue de menacer quotidiennement de nombreux agents EDF et les 20 000
sous-traitants qui reçoivent 80% des doses. Ces travailleur-se-s, directement
affecté-e-s aux travaux sous rayonnements, absorbent une dose individuelle
moyenne par mois de présence en zone contrôlée 15 à 20 fois supérieure à celle
des agents EDF. La question de leur santé et de leur sécurité doit alors être
urgemment posée. La politique de dilution des doses et des responsabilités
derrière laquelle EDF se cache depuis des années doit cesser.
Le Parti de Gauche, entre autre dans sa contribution au
Débat National sur la
Transition Énergétique, attire depuis longtemps l’attention
sur le délabrement de la situation des employé-e-s de l’industrie
électronucléaire et ses conséquences sur la sûreté et la santé publiques. Il
demande qu’une enquête parlementaire fasse rapidement l’état des lieux des
conditions de travail dans l’industrie électronucléaire, particulièrement
celles des sous-traitants, et que l’État joue son rôle de garant de la sécurité
des travailleur-se-s et des populations. Le Parti de Gauche salue la mémoire de
Jean-François Cloix et le courage de sa famille. Il apporte son entier soutien
à toutes celles et ceux qui luttent dans ce combat pour la vérité et la
justice.
Cette première victoire est un espoir pour de nombreux-ses
travailleur-se-s qui non seulement souffrent de maladies liées à cette
industrie mensongère, mais aussi de l’humiliation d’être renvoyés à
l’indifférence. Elle est une alerte dont chacun doit prendre la mesure. Nier la
dangerosité du nucléaire aujourd’hui n’est plus une erreur mais une faute que
la justice doit punir.
Communiqué du Parti de Gauche, 10 septembre 2013
mercredi 11 septembre 2013
mardi 10 septembre 2013
lundi 9 septembre 2013
dimanche 8 septembre 2013
Revin : voilà qui est vraiment le repreneur de l'usine Electrolux !
(Vidéo réalisée par France 3 Bourgogne pour son journal télévisé du 15 mars 2013)
samedi 7 septembre 2013
Electrolux : une reprise en trompe-l’œil qui pose bien des questions !
Après l’annonce en octobre dernier, qui avait fait l’effet
d’un véritable coup de tonnerre dans toute la vallée de la Meuse , par la multinationale
suédoise Electrolux de sa volonté de se désengager du site industriel de Revin,
les 419 salariés concernés viennent d’être fixés sur leur sort. L’usine ne sera
pas fermée, comme beaucoup le craignait, mais très certainement reprise par l’entreprise
française Selni qui est spécialisée dans la fabrication de moteurs électriques
pour appareils électroménagers. Une bonne nouvelle dont il y a, a priori, tout
lieu de se réjouir ! Pourtant, à bien y regarder, même si ce transfert de
propriété qui deviendra effectif dès le 30 novembre de cette année permettra de
maintenir une activité industrielle sur le site, la situation est loin d’être
enthousiasmante. Très loin même, et ce pour au moins trois raisons.
La première, qui n’aura échappé à personne, est que cette
reprise ne concernera que 230 salariés ! Autrement dit, dans un bassin
d’emplois déjà très fortement sinistré, ce sont 189 personnes qui vont perdre
leur travail, soit sensiblement plus que les 146 salariés licenciés en 2011
lors de la fermeture d’Ideal Standard qui est encore dans la mémoire de tous
les Revinois. La deuxième raison est que l’on peut avoir des doutes légitimes
sur la solidité du repreneur, étant donné que Selni qui avait été placé en
redressement judiciaire en 2010 et qui compte aujourd’hui à peine plus de 150
salariés a connu au cours de son dernier exercice clos en mars 2013 une perte
d’exploitation d’environ 100.000 euros. Son résultat net, lui, a bien été
positif, mais ce n’est dû qu’à des opérations sur capital qui n’ont aucun
caractère récurrent ! Quant à la dernière raison, c’est qu’il est d’ores et
déjà acté que les derniers lave-linge sortiront de l’usine en 2016. D’ici là, le
nombre de moteurs à produire aura considérablement augmenté, mais rien ne dit
que leur fabrication sera suffisante pour donner du travail à tous les salariés
qui se retrouveront alors libres de tâche ?
Au-delà de la catastrophe sociale qui va se produire dans
les prochaines semaines, le risque à moyen terme d’une nouvelle réduction
drastique des effectifs, voire d’une fermeture pure et simple du site, est donc
bien réel. Dans ces conditions, le PG/La Pointe demande aux pouvoirs publics d’utiliser
tous les moyens à leur disposition afin qu’une solution de reclassement pérenne
soit proposée à tous les salariés qui ne seront pas repris. Nous souhaitons
également, afin qu’Electrolux ne soit pas déchargé de ses responsabilités
premières en cas de fermeture du site à moyen terme, que la multinationale
mette en place un fonds qui garantira aux salariés repris de bénéficier de
conditions financières convenables s’ils devaient être licenciés au cours des
cinq prochaines années. Enfin, nous appelons à la plus grande prudence dans
l’octroi au repreneur de subventions ou d’avances remboursables, de façon à ce
que les collectivités territoriales qui ont tant de fois été échaudées dans un
passé récent ne connaissent pas une nouvelle désillusion.
Laurent Bouvier
Laurent Bouvier
vendredi 6 septembre 2013
jeudi 5 septembre 2013
Voilà la photo du chef de l'Etat que l'on cherche à cacher aux Français !
Mardi dernier, à l’occasion de la rentrée des classes,
François Hollande s’est rendu dans une école de Denain (Nord) afin d’y faire
l’éloge de la réforme des rythmes scolaires. Cette initiative en soi tout à
fait louable a été couverte, entre autres, par un photographe de l’Agence
France Presse qui a immortalisé le Président de la République en train
d’afficher un large sourire tout ce qu’il y a de plus béat devant un tableau
noir sur lequel étaient écrits soigneusement calligraphiés en lettres cursives
quelques mots de circonstance. Un cliché particulièrement gênant pour l’image
du chef de l’Etat qui a été enlevé fissa du stock de photos de l’AFP !
A en croire les dirigeants de l’agence de presse, ce retrait aurait été dicté
uniquement par le respect de la ligne éditoriale qui refuse toute diffusion
d’images pouvant générer du ridicule. Mais cette explication n’a pas suffit à
faire disparaître les soupçons de censure sur ordre de l’Elysée. Dans le doute,
à l’image de ce qu’ont fait certains journaux comme Le Parisien et de nombreux
internautes, il nous semble donc nécessaire de publier la photo (auto)censurée dont
il faut bien reconnaître qu’elle n’est pas vraiment flatteuse pour celui qui
s’y trouve…
mercredi 4 septembre 2013
Une rentrée scolaire à la carte… bancaire
Hier, les élèves ont repris le chemin de l’école. Le ministre
Peillon a réussi à trouver un des rares établissements appliquant sa réforme
des rythmes scolaires pour faire venir presse et caméra et y convier le chef de
l’état pour se voir décerné un bon point. Gageons qu’il ne fera pas grand bruit
du poids financier que cela représente pour les familles ! En cette
rentrée 2013, le principe fondamental à l’école de la république qu’est la
gratuité est encore plus remis en question. Les familles sont sollicitées à
tous les niveaux : fournitures scolaires, cantines, transports… et
désormais activités périscolaires se substituant aux savoirs enseignés pour
ceux qui vivent dans les communes amies du ministre qui sont venues à sa
rescousse.
En cet an II du gouvernement Ayrault, l’école, axe de
priorité du quinquennat Hollande, se trouve être moins universelle et plus
chère. Loin de répondre aux effets de manche sur la lutte contre les ruptures
scolaires, les solfériniens accentuent les ruptures sociales et géographiques ! Il est grand temps que s’impose l’école
de la 6eme république, une école du peuple, émancipatrice, gratuite et laïque.
Une école égalitaire où ce n’est pas la carte bancaire ni le lieu d’habitation
qui définissent l’apprentissage des savoirs et des savoir-faire.
Magali Escot, responsable nationale éducation du Parti de
Gauche
mardi 3 septembre 2013
lundi 2 septembre 2013
dimanche 1 septembre 2013
Réforme pénale : qui n’avance pas recule !
Suppression des peines-plancher, création d’une
"contrainte pénale" en lieu et place de l’incarcération, limitation
des sorties sèches de prison : les premiers arbitrages dévoilés sur la réforme
pénale vont dans le bon sens. Les alertes du Parti de Gauche sur la dérive
idéologique du ministre de l’intérieur commenceraient-elles à porter ?
Cependant, ces avancées seraient gommées par l’abaissement du seuil
d’emprisonnement susceptible d’un aménagement de peine : dans une posture qui
lui est familière, le gouvernement donnerait d’une main et reprendrait de
l’autre.
Pourquoi faut-il que Christiane Taubira déclare ce jour sur
France-Info : "Je n’ai jamais dit que j’étais contre le
tout-carcéral" ? Le discours "coup de menton" très en vogue au
gouvernement crée un climat délétère. Plus grave : le projet de loi n’est
toujours pas inscrit à l’ordre du jour du Parlement et aucune loi de
programmation budgétaire n’est prévue pour rattraper le retard criant de moyens
des services judiciaires, en particulier en matière d’application des peines. La
résistance à l’austérité est donc plus que jamais nécessaire pour sortir de
l’impasse sécuritaire. Le temps perdu, avec un taux d’incarcération qui reste
record, est en soi un recul inacceptable !
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