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"Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel" (Jean Jaures/discours à la jeunesse)

"Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel" (Jean Jaures/discours à la jeunesse)

samedi 28 septembre 2013

Droit du travail (3) : peut-on être licencié pour refuser d'être sur la liste électorale de son patron ?

Madame X… secrétaire parlementaire de Monsieur Y… avait donné son accord pour figurer sur la liste de candidats que ce dernier constituait en vue des élections municipales de la commune de Z… Elle s’est retirée de cette liste quelques semaines avant le premier tour. Elle a été licenciée pour perte de confiance, l’employeur lui faisant grief de comportements objectifs au cours desquels elle avait ouvertement exprimé des désaccords politiques et politiciens à son encontre s’étant traduits par l’annonce publique, faite avant même qu’il en soit avisé, de son départ de la liste qu’il avait constituée, ce départ étant associé à celui de trois autres candidats, lesquels ont publiquement fait connaître leur désaccord avec l’engagement qu’il avait mis en œuvre, alors qu’elle avait en outre envisagé publiquement de s’engager sur une nouvelle liste constituée en remplacement de celle qu’il dirigeait, ce qui constitue également une infraction aux dispositions contractuelles. 

Elle a saisi la juridiction prud’homale. Aux termes de l’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 « nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi ». Selon l’article L. 120-2 du Code du travail, nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives de restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché. Il en résulte que si le secrétaire parlementaire peut être tenu de s’abstenir de toute position personnelle pouvant gêner l’engagement politique de son employeur, aucune autre restriction ne peut être apportée à sa liberté d’opinion. En se retirant de la liste en préparation, la salariée n’a fait qu’user de sa liberté d’opinion. (Cour de cassation, chambre sociale, 28 avril 2006, n°03-44527)

Éric Rocheblave, avocat spécialiste en droit du travail et de la Sécurité Sociale

vendredi 27 septembre 2013

Effacez ces chômeurs que je ne saurais voir

Le maquillage utilisé par le gouvernement pour travestir la réalité économique est de plus en plus grossier ! Voilà qu’en août le chômage aurait baissé de 62 700 demandeurs d’emplois. Sonnez hautbois résonnez musettes : il s’agirait de la baisse la plus importante depuis novembre 2000, période de forte croissance ! Monsieur Irma qui voit la reprise partout se serait-il transformé en magicien ? La recette s’apparente malheureusement plus à l’attrape-nigaud : on constate tout simplement 77 500 radiations supplémentaires en un mois, soit une hausse de 38 %. C’est historique : jamais aucun gouvernement n’avait osé utiliser à ce point-là ce trucage. Hollande a donc trouvé l’astuce pour atteindre ses objectifs : effacer les chômeurs ! Triste politique d’austérité qui développe la misère et tente ensuite de la cacher. Les 5 millions de chômeurs que compte notre pays à cause de la politique libérale du gouvernement apprécieront. Que le Président de la République y prenne garde : d’autres ont récolté la colère pour moins que cela.

Communiqué d’Eric Coquerel, Guillaume Etievant, Mathias Tavel



jeudi 26 septembre 2013

Magotteaux : la situation tarde à se redresser !

résultat d'exploitation : gain ou perte résultant de l'activité habituelle de l'entreprise
résultat net : gain ou perte après prise en compte du résultat financier et du résultat exceptionnel 

mercredi 25 septembre 2013

Mamère claque la porte d'EELV, en pleine tourmente


Europe Ecologie-Les Verts, a perdu mercredi une de ses figures, Noël Mamère, le jour où son numéro un Pascal Durand officialisait son retrait, deux événements qui illustrent les affres d'un parti en crise. Après des semaines d'éloignement progressif de la formation écologiste dont il dénonçait sans relâche des renoncements, le député-maire de Bègles, 65 ans, a franchi le pas. "J'ai décidé de quitter EELV parce que je ne reconnais pas le parti que j'ai représenté à la présidentielle de 2002", a déclaré l'ancien journaliste au Monde. "Notre parti ne produit plus rien: il est prisonnier de ses calculs et de ses clans. Nous sommes devenus un syndicat d'élus". "J'ai l'impression d'un sur-place qui nuit au rôle que nous pouvons jouer dans la société", ajoute-t-il.

Ce moustachu aux yeux clairs, devenu avocat, est une des figures les plus fameuses de l'écologie politique : parce qu'il a réalisé le plus gros score jamais obtenu par un Vert dans la course présidentielle (5,25% en 2002). Parce qu'il avait célébré, deux ans plus tard dans sa mairie girondine, le premier "mariage" homosexuel, illégal et cassé ultérieurement. Le geste fut jugé par les partisans de la réforme comme une avancée audacieuse et prophétique. Le député a des mots durs contre la direction du parti qu'il quitte et notamment le traitement subi par le secrétaire national : "humiliant", juge-t-il à propos de celui qui, selon des écologistes, à été contraint de jeter l'éponge pour avoir lancé un ultimatum au gouvernement sur la transition écologiste. "Je n'aime pas ces méthodes", dit M. Mamère. "Les vrais patrons sont ceux qu'on appelle « la firme » : Cécile Duflot et ses amis".

Les critiques de M. Mamère ont trouvé écho chez une autre "star" partie d'EELV, l'eurodéputé Daniel Cohn-Bendit, qui a dit mercredi partager "le ras le bol sur le fonctionnement, le clanisme, les couples terrifiants qui règnent sur EELV". "Cuisine interne" dont se dit victime Pascal Durand, qui a officialisé dans une interview au Nouvelobs.com le fait qu'il ne briguerait pas un deuxième mandat à l'occasion du congrès d'EELV, en novembre à Caen. "Si j'avais trahi ou commis une faute, j'aurais pu comprendre la violence des critiques. Mais là j'ai porté la ligne du mouvement, je ne suis pas parti dans une dérive personnelle", estime-t-il. Pour le chef de file des écologistes, son ultimatum au président de la République était un "prétexte" pour l'évincer et "l'illustration d'une certaine préférence pour le nombrilisme et la cuisine interne, les batailles de congrès et les enjeux de pouvoir, plutôt que pour le dialogue avec la société".

"Puisque je ne peux plus être le rassembleur que je souhaitais être et que je ne veux surtout pas être un diviseur de l'écologie, j'en tire les conséquences: je ne serai pas candidat au secrétariat national", annonce celui qui pourrait être tête de liste en Ile-de-France lors des prochaines élections européennes. Le nom d'Emmanuelle Cosse, une proche de la ministre du Logement, est avancé pour succéder à M. Durand au secrétariat national d'EELV. La formation avait été créée en 2010, succédant aux Verts. Pour la première fois, un parti écologiste a trois groupes parlementaires - Palais Bourbon avec 18 élus, Sénat sous la houlette de Jean-Vincent Placé, parlement de Strasbourg - et deux ministres au gouvernement, Cécile Duflot et Pascal Canfin. Ce qui fait dire à Denis Baupin, député de Paris, vice-président de l'Assemblée - et compagnon de Mme Cosse: "Cela a forcément une conséquence sur le parti", "certains ne se retrouvent pas dans cette mutation".

La balance entre posture protestataire et "mains dans le cambouis" a toujours agité et divisé les partis écologistes successifs. Les voix très critiques contre la participation EELV au gouvernement n'ont cessé de se faire entendre depuis des mois. Autre vedette écologiste, Nicolas Hulot a engagé mercredi le parti à se "demander pourquoi il n'a pas réussi à rencontrer la société". "Après la prise de distance d’Eva Joly, l’éviction de Delphine Batho et le congédiement de Pascal Durand pour lèse-majesté, la liste des victimes du règne de la muselière s’allonge", a ironisé Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche qui souhaite "la bienvenue au club des sans muselière" à Noël Mamère. 

(dépêche AFP, 25 septembre 2013)

Pour les européennes, le gouvernement ne fera pas un pli

On a appris il y a tout juste une semaine que le gouvernement veut supprimer pour les élections européennes de 2014 l’envoi papier de la propagande électorale. Pourtant, l’enveloppe électorale avec les différentes professions de foi constitue pour les citoyens le seul moyen d’accès égalitaire aux propositions de l’ensemble des listes.

Pris de panique par la déroute qu’annonce sa politique, le gouvernement entend donc désormais cantonner l’information électorale à la seule sphère médiatique aux ordres des partis du système. Après avoir renié ses engagements sur une liste unique nationale, le gouvernement parie clairement sur l’abstention et cherche à museler les voix qui pourraient porter plus haut que la sienne. Sous couvert d’austérité, l’élection européenne s’ouvre déjà sur un acte autoritaire qui marque un immense recul démocratique. Un seul choc de simplification efficace : qu’ils dégagent ! Vite, la 6ème République !

François Cocq, secrétaire national du Parti de Gauche

mardi 24 septembre 2013

De la prime de résultats du Dasen…

Comment faire pour que les fonctionnaires fassent preuve du maximum de zèle dans l’application de la politique définie par le gouvernement ? Voilà une question que beaucoup se sont posés depuis longtemps et à laquelle le duo Sarkozy-Fillon a répondu à sa façon en décembre 2008 en mettant en place, pour certains agents de l’Etat relevant de la seule filière administrative, une prime de fonctions et de résultats. Rompant avec le système traditionnel des régimes indemnitaires liés exclusivement au grade et au rang hiérarchique, cette PFR est constituée de deux parties distinctes et chiffrées : une partie « fonctions » reconnaissant les responsabilités et sujétions attachées à l’emploi de l’agent et une partie « résultats » valorisant la performance individuelle dans l’atteinte des objectifs préalablement définis.

Cumulables et modulables indépendamment l’une de l’autre par application à un taux de référence d’un coefficient multiplicateur compris entre 1 et 6, ces deux gratifications constituent pour ceux qui y ont droit une bien jolie carotte puisqu’elle peut atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros. Dans les Ardennes comme dans tous les autres départements de France et de Navarre, c’est notamment le cas depuis l’arrêté du 23 juillet 2012 du Dasen, le directeur académique des services de l’éducation nationale plus connu autrefois sous l’appellation d’inspecteur d’académie. Avec un montant de référence de 3.500 euros pour sa prime de fonctions et surtout de 5.200 euros pour sa prime de résultats, il pouvait espérer dans le meilleur des cas recevoir l’an dernier la bagatelle de 52.200 euros ([3.500 x 6] + [5.200 x 6 ]).

A l'heure où les salaires des fonctionnaires sont gelés depuis de nombreuses années, cela explique-t-il l’ardeur dont ce haut fonctionnaire a fait preuve au cours de l’année scolaire 2012-2013 pour mettre en place entre plusieurs établissements la mutualisation des moyens tellement souhaitée par les hautes sphères éducatives ? Pour le PG/La Pointe, qui est bien conscient que les motivations des fonctionnaires ne se limitent heureusement pas aux seuls arguments sonnants et trébuchants, rien n’est moins sûr. Mais pour d’autres qui ont une conception moins relevée de la fonction publique, cela ne fait aucun doute ! Ils en sont convaincus, et si le Dasen devait dans les prochains mois remettre l’ouvrage sur le métier, il y a fort à parier qu’ils expliqueront sa volonté par le tout nouvel arrêté du 19 septembre 2013 qui a fait passer à 5.600 euros le montant de référence de sa prime de résultats…

samedi 21 septembre 2013

Droit du travail (2) : un employeur peut-il consulter les mails de ses salariés ?

Les dossiers et fichiers créés par un salarié grâce à l’outil informatique mis à sa disposition par son employeur pour l’exécution de son travail sont présumés, sauf si le salarié les identifie comme étant personnels, avoir un caractère professionnel de sorte que l’employeur peut y avoir accès hors sa présence. Ainsi, un employeur a accédé, en dehors de la présence de son salarié, aux courriels échangés entre ce dernier, et l’un de ses collègues à partir de leurs adresses électroniques personnelles.

La Cour d’appel de Versailles a considéré que cet accès effectué par l’employeur, en dehors de la présence du salarié qui n’a pas été dûment appelé ou de ses représentants, constituait une atteinte au respect de sa vie privée et de ce fait un mode de preuve illicite. Mais la Cour de cassation a estimé que des courriels et fichiers intégrés dans le disque dur de l’ordinateur mis à disposition du salarié par l’employeur ne sont pas identifiés comme personnels du seul fait qu’ils émanent initialement de la messagerie électronique personnelle du salarié. Elle a donc cassé la décision de la Cour d’appel de Versailles et reconnu que l'employeur était dans son bon droit. (Cour de cassation, 19 juin 2013, n° 12-12138)

Éric Rocheblave, avocat spécialiste en droit du travail et de la Sécurité Sociale

vendredi 20 septembre 2013

Electrolux : l'offre de reprise de Selni n'est pas acceptable en l'état !


Les points positifs : le maintien d'une activité industrielle importante à Revin
                               la reprise envisagée de 230 salariés
                               la garantie par la convention collective de la métallurgie des acquis sociaux
                               le pilotage du projet de reprise par une équipe mixte Ardam/Selni

Les points négatifs : 167 emplois supprimés, soit plus que lors de la fermeture de Porcher (142)
                                 le flou sur le nombre exact de salariés repris ("230 personnes environ")
                                 le risque de délocalisation à terme dans l'usine turque* (Manissa = Olawa)
                                 le sort des salariés affectés à la fabrication des lave-linge après 2016

Notre conclusion : dans l'état actuel des choses, l'offre de Selni n'est pas satisfaisante ! Ce n'est qu'une demi-reprise à court terme qui laisse planer de grosses incertitudes à moyen terme. Plus que de vigilance, l'intersyndicale serait donc bien avisée de faire preuve de davantage de combativité afin de défendre au mieux les intérêts de TOUS les salariés actuels d'Ardam.

* Sur son site internet, Selni vante, entre autres, trois atouts de son implantation en Turquie : un salaire chargé inférieur à 600 euros/mois, une durée hebdomadaire de travail de 45 heures et un nombre de jours travaillés qui s'est élevé en 2013 à 302 contre 218 en France !  

Laurent Bouvier

jeudi 19 septembre 2013

La lutte contre le FN nécessite de la clarté !

Le voyeurisme des médias a encore frappé. A écouter les JT de France 2 on a l'impression que la France est à feu et à sang. Après avoir consacré la moitié du journal à tous les faits divers sanglants possibles, on a le droit à une ode au FN et à sa présidente. A vomir. Et les dirigeants PS se précipitent de peur d'être les derniers dans la dénonciation de la moindre agression. Or dans une société toujours plus inégalitaire où le luxe ostentatoire côtoie la misère, la montée de la délinquance n'a rien d'étonnant. Mais la panique règne à l'UMP comme au PS : la droite coure comme des toutous derrière Marine Le Pen, le PS somme l'ensemble des électeurs de gauche de se regrouper derrière son panache social-libéral décomplexé et le président de la République et ses ministres qui se vantent les uns après les autres d'être ceux qui diminuent le plus les dépenses publiques.

Et certains s'étonnent ensuite que le FN monte dans les sondages ? Mais qui le met en scène ? Alors quelle est la réponse à apporter dans cette situation ? Se taire ? Appeler à l'unité de toutes les forces de gauche ? Mais dans quel but et sur quelles bases ? Il arrive un moment où cette incantation bien pratique pour tenter de faire oublier les politiques menées, tourne à vide faute de sens. Elle n'a comme seule conséquence que le désintérêt pour la politique et la déconsidération pour ceux qui lancent de tels appels. Au moment où, rompant avec toute son histoire, le PS propose d'augmenter la durée du temps de travail sous la forme de l'allongement de la durée de cotisation, où les pensions de retraite vont poursuivre leur baisse, où les jeunes sont cantonnés aux emplois précaires et les salariés âgés au chômage, où les inégalités de revenus ne font que s'aggraver d'année en année, ses appels à se regrouper derrière lui sous prétexte de danger FN, sont absurdes et indécents.

Ceux qui divisent les électeurs de gauche aujourd'hui sont au gouvernement. Le rassemblement ne peut se faire que sur une ligne claire de rupture avec les politiques d'austérité menées par Jean-Marc Ayrault et François Hollande et leurs conséquences pour le quotidien des français ainsi que dans les collectivités locales. C'est le sens de l'appel du PG à constituer pour le premier tour des municipales des listes du Front de Gauche, élargies aux forces qui se retrouvent sur le rejet de l'austérité. C'est la meilleure façon de lutter contre l'abstention et le vote FN et de redonner de l'espoir à toutes celles et ceux qui veulent une autre société.

Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche

mardi 17 septembre 2013

Hollande ou la tentation du zapping

Dimanche soir, François Hollande a laborieusement commenté la déroute diplomatique de la France en Syrie. Porte-voix de la position Nord-américaine en Europe, il a refait l’histoire en mettant les résultats de la diplomatie russe au crédit des menaces d’attaques proférées hors de tout droit international. La réalité c’est que si François Hollande peut aujourd’hui évoquer la possibilité d’une « solution politique à la crise syrienne » c’est en en dépit de ses déclarations hasardeuses, dangereuses et atlantistes. Pathétique pour la France.

Sur le reste, François Hollande a tenté de s’en sortir en joueur de bonneteau qu’il est. A coup de promesses et de blabla techniques sur les impôts, il n’a pu camoufler l’augmentation de la TVA et plus généralement la cure d’austérité aggravée qui attend les français. A l’horizon, également, des reculs sur les promesses faites aux à EE-Les Verts en matière de transition énergétique. Ces derniers se contenteront-ils d’un crédit d’impôts éculé pour la rénovation thermique ? Evoquant l’extrême-droite en fin d’interview, il n’a malheureusement pas eu à répondre sur les responsabilités de sa politique dans la progression de celle-ci.

L’événement du week-end n’était décidemment pas dans cet enfumage élyséen mais à la Fête de l’Humanité où le peuple du Front de Gauche a œuvré à la mobilisation contre cette politique.

Communiqué de Eric Coquerel, secrétaire national du Parti de Gauche

dimanche 15 septembre 2013

samedi 14 septembre 2013

Droit du travail (1) : peut-on traiter son supérieur de dictateur ?

Monsieur X… a été licencié pour faute grave aux motifs suivants : « Lors de la réunion après vente du 17 janvier réunissant les compagnons et les membres de l’encadrement de l’atelier, vous avez devant tous les participants, pris à partie Monsieur Y… en le traitant de "dictateur" et en faisant le salut nazi, deux doigts posés au-dessus de la lèvre ».

La Cour d’appel de Nîmes a considéré que la matérialité des faits est établie par les différentes attestations produites, Monsieur X… a ouvertement assimilé Monsieur Y… à Adolf Hitler en lui adressant un salut nazi et mimant le port de petites moustaches et a refusé ensuite de lui serrer la main à la demande de l’employeur afin de clore l’incident. Cependant pour la Cour d’appel de Nîmes, la gravité des faits reprochés au salarié devait s’apprécier au regard de leur contexte et être tempérée par le comportement habituel de Monsieur Y… à l’égard de l’ensemble des salariés de l’entreprise qui dénoncent son excès d’autoritarisme. Par ailleurs, en près de cinq ans d’ancienneté Monsieur X… n’avait fait l’objet d’aucune sanction.

Par conséquent, comme le Conseil de Prud’hommes d’Alès, la Cour d’appel de Nîmes a requalifié le licenciement prononcé pour faute grave par l’employeur en cause réelle et sérieuse. (Cour d’appel de Nîmes, 5 mars 2008 n° 06/04062)

Éric ROCHEBLAVE, Avocat spécialiste en Droit du Travail et Droit de la Sécurité Sociale

jeudi 12 septembre 2013

Présentation en vidéo de l'atout n°1 de Givet !


(Pour visionner la vidéo, cliquez sur l'image ci-dessus puis sur la même image située en haut à droite de la page qui s'affichera) 

Nucléaire : EDF condamné pour « faute inexcusable » après la mort d’un salarié !

EDF vient d’être condamnée pour « faute inexcusable » le 27 août dernier, suite à la mort d’un de ses employés en 2009. Jean-François Cloix, après avoir travaillé pendant 30 ans comme agent chaudronnier à la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly et après avoir été exposé à de faibles doses de rayonnements ionisants, est mort d’un cancer du poumon à l’âge de 53 ans. Le tribunal des affaires de sécurité sociale d’Orléans a jugé que « la maladie professionnelle dont était atteint Jean-François Cloix ayant entraîné son décès est la conséquence d’une faute inexcusable de la société EDF » et a estimé que la société n’apportait pas la preuve que le cancer de son employé n’était pas lié aux doses de radioactivité qu’il avait reçues, doses pourtant présentées par EDF comme inoffensives.

EDF avait toujours refusé de reconnaître la moindre maladie professionnelle, elle est cette fois mise par la justice face à sa responsabilité. Mais persistant dans son déni, EDF a annoncé vouloir faire appel de ce jugement. Pendant ce temps, invisible et inodore, sans que l’on en connaisse les conséquences réelles à long terme, la contamination radioactive continue de menacer quotidiennement de nombreux agents EDF et les 20 000 sous-traitants qui reçoivent 80% des doses. Ces travailleur-se-s, directement affecté-e-s aux travaux sous rayonnements, absorbent une dose individuelle moyenne par mois de présence en zone contrôlée 15 à 20 fois supérieure à celle des agents EDF. La question de leur santé et de leur sécurité doit alors être urgemment posée. La politique de dilution des doses et des responsabilités derrière laquelle EDF se cache depuis des années doit cesser.

Le Parti de Gauche, entre autre dans sa contribution au Débat National sur la Transition Énergétique, attire depuis longtemps l’attention sur le délabrement de la situation des employé-e-s de l’industrie électronucléaire et ses conséquences sur la sûreté et la santé publiques. Il demande qu’une enquête parlementaire fasse rapidement l’état des lieux des conditions de travail dans l’industrie électronucléaire, particulièrement celles des sous-traitants, et que l’État joue son rôle de garant de la sécurité des travailleur-se-s et des populations. Le Parti de Gauche salue la mémoire de Jean-François Cloix et le courage de sa famille. Il apporte son entier soutien à toutes celles et ceux qui luttent dans ce combat pour la vérité et la justice.

Cette première victoire est un espoir pour de nombreux-ses travailleur-se-s qui non seulement souffrent de maladies liées à cette industrie mensongère, mais aussi de l’humiliation d’être renvoyés à l’indifférence. Elle est une alerte dont chacun doit prendre la mesure. Nier la dangerosité du nucléaire aujourd’hui n’est plus une erreur mais une faute que la justice doit punir.

Communiqué du Parti de Gauche, 10 septembre 2013

samedi 7 septembre 2013

Electrolux : une reprise en trompe-l’œil qui pose bien des questions !

Après l’annonce en octobre dernier, qui avait fait l’effet d’un véritable coup de tonnerre dans toute la vallée de la Meuse, par la multinationale suédoise Electrolux de sa volonté de se désengager du site industriel de Revin, les 419 salariés concernés viennent d’être fixés sur leur sort. L’usine ne sera pas fermée, comme beaucoup le craignait, mais très certainement  reprise par l’entreprise française Selni qui est spécialisée dans la fabrication de moteurs électriques pour appareils électroménagers. Une bonne nouvelle dont il y a, a priori, tout lieu de se réjouir ! Pourtant, à bien y regarder, même si ce transfert de propriété qui deviendra effectif dès le 30 novembre de cette année permettra de maintenir une activité industrielle sur le site, la situation est loin d’être enthousiasmante. Très loin même, et ce pour au moins trois raisons.

La première, qui n’aura échappé à personne, est que cette reprise ne concernera que 230 salariés ! Autrement dit, dans un bassin d’emplois déjà très fortement sinistré, ce sont 189 personnes qui vont perdre leur travail, soit sensiblement plus que les 146 salariés licenciés en 2011 lors de la fermeture d’Ideal Standard qui est encore dans la mémoire de tous les Revinois. La deuxième raison est que l’on peut avoir des doutes légitimes sur la solidité du repreneur, étant donné que Selni qui avait été placé en redressement judiciaire en 2010 et qui compte aujourd’hui à peine plus de 150 salariés a connu au cours de son dernier exercice clos en mars 2013 une perte d’exploitation d’environ 100.000 euros. Son résultat net, lui, a bien été positif, mais ce n’est dû qu’à des opérations sur capital qui n’ont aucun caractère récurrent ! Quant à la dernière raison, c’est qu’il est d’ores et déjà acté que les derniers lave-linge sortiront de l’usine en 2016. D’ici là, le nombre de moteurs à produire aura considérablement augmenté, mais rien ne dit que leur fabrication sera suffisante pour donner du travail à tous les salariés qui se retrouveront alors libres de tâche ?

Au-delà de la catastrophe sociale qui va se produire dans les prochaines semaines, le risque à moyen terme d’une nouvelle réduction drastique des effectifs, voire d’une fermeture pure et simple du site, est donc bien réel. Dans ces conditions, le PG/La Pointe demande aux pouvoirs publics d’utiliser tous les moyens à leur disposition afin qu’une solution de reclassement pérenne soit proposée à tous les salariés qui ne seront pas repris. Nous souhaitons également, afin qu’Electrolux ne soit pas déchargé de ses responsabilités premières en cas de fermeture du site à moyen terme, que la multinationale mette en place un fonds qui garantira aux salariés repris de bénéficier de conditions financières convenables s’ils devaient être licenciés au cours des cinq prochaines années. Enfin, nous appelons à la plus grande prudence dans l’octroi au repreneur de subventions ou d’avances remboursables, de façon à ce que les collectivités territoriales qui ont tant de fois été échaudées dans un passé récent ne connaissent pas une nouvelle désillusion.    

Laurent Bouvier

jeudi 5 septembre 2013

Voilà la photo du chef de l'Etat que l'on cherche à cacher aux Français !

Mardi dernier, à l’occasion de la rentrée des classes, François Hollande s’est rendu dans une école de Denain (Nord) afin d’y faire l’éloge de la réforme des rythmes scolaires. Cette initiative en soi tout à fait louable a été couverte, entre autres, par un photographe de l’Agence France Presse qui a immortalisé le Président de la République en train d’afficher un large sourire tout ce qu’il y a de plus béat devant un tableau noir sur lequel étaient écrits soigneusement calligraphiés en lettres cursives quelques mots de circonstance. Un cliché particulièrement gênant pour l’image du chef de l’Etat qui a été enlevé fissa du stock de photos de l’AFP ! A en croire les dirigeants de l’agence de presse, ce retrait aurait été dicté uniquement par le respect de la ligne éditoriale qui refuse toute diffusion d’images pouvant générer du ridicule. Mais cette explication n’a pas suffit à faire disparaître les soupçons de censure sur ordre de l’Elysée. Dans le doute, à l’image de ce qu’ont fait certains journaux comme Le Parisien et de nombreux internautes, il nous semble donc nécessaire de publier la photo (auto)censurée dont il faut bien reconnaître qu’elle n’est pas vraiment flatteuse pour celui qui s’y trouve…

Laurent Bouvier


mercredi 4 septembre 2013

Une rentrée scolaire à la carte… bancaire

Hier, les élèves ont repris le chemin de l’école. Le ministre Peillon a réussi à trouver un des rares établissements appliquant sa réforme des rythmes scolaires pour faire venir presse et caméra et y convier le chef de l’état pour se voir décerné un bon point. Gageons qu’il ne fera pas grand bruit du poids financier que cela représente pour les familles ! En cette rentrée 2013, le principe fondamental à l’école de la république qu’est la gratuité est encore plus remis en question. Les familles sont sollicitées à tous les niveaux : fournitures scolaires, cantines, transports… et désormais activités périscolaires se substituant aux savoirs enseignés pour ceux qui vivent dans les communes amies du ministre qui sont venues à sa rescousse.

En cet an II du gouvernement Ayrault, l’école, axe de priorité du quinquennat Hollande, se trouve être moins universelle et plus chère. Loin de répondre aux effets de manche sur la lutte contre les ruptures scolaires, les solfériniens accentuent les ruptures sociales et géographiques ! Il est grand temps que s’impose l’école de la 6eme république, une école du peuple, émancipatrice, gratuite et laïque. Une école égalitaire où ce n’est pas la carte bancaire ni le lieu d’habitation qui définissent l’apprentissage des savoirs et des savoir-faire.

Magali Escot, responsable nationale éducation du Parti de Gauche

dimanche 1 septembre 2013

Réforme pénale : qui n’avance pas recule !

Suppression des peines-plancher, création d’une "contrainte pénale" en lieu et place de l’incarcération, limitation des sorties sèches de prison : les premiers arbitrages dévoilés sur la réforme pénale vont dans le bon sens. Les alertes du Parti de Gauche sur la dérive idéologique du ministre de l’intérieur commenceraient-elles à porter ? Cependant, ces avancées seraient gommées par l’abaissement du seuil d’emprisonnement susceptible d’un aménagement de peine : dans une posture qui lui est familière, le gouvernement donnerait d’une main et reprendrait de l’autre.

Pourquoi faut-il que Christiane Taubira déclare ce jour sur France-Info : "Je n’ai jamais dit que j’étais contre le tout-carcéral" ? Le discours "coup de menton" très en vogue au gouvernement crée un climat délétère. Plus grave : le projet de loi n’est toujours pas inscrit à l’ordre du jour du Parlement et aucune loi de programmation budgétaire n’est prévue pour rattraper le retard criant de moyens des services judiciaires, en particulier en matière d’application des peines. La résistance à l’austérité est donc plus que jamais nécessaire pour sortir de l’impasse sécuritaire. Le temps perdu, avec un taux d’incarcération qui reste record, est en soi un recul inacceptable !

Communiqué du Parti de Gauche, 30 août 2013