Le voyeurisme des médias a encore frappé. A écouter les JT
de France 2 on a l'impression que la
France est à feu et à sang. Après avoir consacré la moitié du
journal à tous les faits divers sanglants possibles, on a le droit à une ode au
FN et à sa présidente. A vomir. Et les dirigeants PS se précipitent de peur
d'être les derniers dans la dénonciation de la moindre agression. Or dans une
société toujours plus inégalitaire où le luxe ostentatoire côtoie la misère, la
montée de la délinquance n'a rien d'étonnant. Mais la panique règne à l'UMP
comme au PS : la droite coure comme des toutous derrière Marine Le Pen, le PS
somme l'ensemble des électeurs de gauche de se regrouper derrière son panache
social-libéral décomplexé et le président de la République et ses
ministres qui se vantent les uns après les autres d'être ceux qui diminuent le
plus les dépenses publiques.
Et certains s'étonnent ensuite que le FN monte dans les
sondages ? Mais qui le met en scène ? Alors quelle est la réponse à apporter
dans cette situation ? Se taire ? Appeler à l'unité de toutes les forces de
gauche ? Mais dans quel but et sur quelles bases ? Il arrive un moment où cette
incantation bien pratique pour tenter de faire oublier les politiques menées,
tourne à vide faute de sens. Elle n'a comme seule conséquence que le désintérêt
pour la politique et la déconsidération pour ceux qui lancent de tels appels.
Au moment où, rompant avec toute son histoire, le PS propose d'augmenter la
durée du temps de travail sous la forme de l'allongement de la durée de
cotisation, où les pensions de retraite vont poursuivre leur baisse, où les
jeunes sont cantonnés aux emplois précaires et les salariés âgés au chômage, où
les inégalités de revenus ne font que s'aggraver d'année en année, ses appels à
se regrouper derrière lui sous prétexte de danger FN, sont absurdes et
indécents.
Ceux qui divisent les électeurs de gauche aujourd'hui sont au gouvernement.
Le rassemblement ne peut se faire que sur une ligne claire de rupture avec les
politiques d'austérité menées par Jean-Marc Ayrault et François Hollande et
leurs conséquences pour le quotidien des français ainsi que dans les
collectivités locales. C'est le sens de l'appel du PG à constituer pour le
premier tour des municipales des listes du Front de Gauche, élargies aux forces
qui se retrouvent sur le rejet de l'austérité. C'est la meilleure façon de
lutter contre l'abstention et le vote FN et de redonner de l'espoir à toutes
celles et ceux qui veulent une autre société.
Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche
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