Suppression des peines-plancher, création d’une
"contrainte pénale" en lieu et place de l’incarcération, limitation
des sorties sèches de prison : les premiers arbitrages dévoilés sur la réforme
pénale vont dans le bon sens. Les alertes du Parti de Gauche sur la dérive
idéologique du ministre de l’intérieur commenceraient-elles à porter ?
Cependant, ces avancées seraient gommées par l’abaissement du seuil
d’emprisonnement susceptible d’un aménagement de peine : dans une posture qui
lui est familière, le gouvernement donnerait d’une main et reprendrait de
l’autre.
Pourquoi faut-il que Christiane Taubira déclare ce jour sur
France-Info : "Je n’ai jamais dit que j’étais contre le
tout-carcéral" ? Le discours "coup de menton" très en vogue au
gouvernement crée un climat délétère. Plus grave : le projet de loi n’est
toujours pas inscrit à l’ordre du jour du Parlement et aucune loi de
programmation budgétaire n’est prévue pour rattraper le retard criant de moyens
des services judiciaires, en particulier en matière d’application des peines. La
résistance à l’austérité est donc plus que jamais nécessaire pour sortir de
l’impasse sécuritaire. Le temps perdu, avec un taux d’incarcération qui reste
record, est en soi un recul inacceptable !
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