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"Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel" (Jean Jaures/discours à la jeunesse)

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vendredi 27 juin 2014

Du changement en perspective dans la gouvernance des comcom...

Salbris, vous connaissez ? Pour la plupart d’entre vous, je suppose que la réponse est non ! Pourtant, cette commune du Loir-et-Cher, puisque c’est d’une commune dont il s’agit et non d’une personne, a toutes les chances de voir sa notoriété se renforcer considérablement dans les semaines et dans les mois à venir. Pourquoi donc, êtes-vous certainement en train de vous demander ? Parce que cette petite ville de 5.704 habitants a saisi la célèbre institution de la rue de Montpensier – je veux parler bien sûr du Conseil constitutionnel – d’une question prioritaire de constitutionnalité sur les dispositions de la loi de réforme des collectivités territoriales du 16 décembre 2010 qui permettent aux communes des communautés de communes et d’agglomération de déterminer par un accord entre elles le nombre de leurs délégués communautaires.

Cette faculté, utilisée l’an dernier par environ 90 % des communautés de communes et d’agglomération qui maillent le pays, avait amené la communauté de communes de la Sologne des Rivières et ses 12.160 habitants à se doter de 23 délégués : 7 pour Salbris, 3 pour Theillay (1.293 habitants)  ainsi que pour Selles-Saint-Denis (1.256 habitants) et Souesmes (1.119 habitants) et le solde pour les 4 communes restantes. Une répartition qui respectait l’obligation pour les organes délibérants des EPCI d’être désignés sur « des bases essentiellement démographiques », mais qui aboutissait à ce qu’un électeur de Salbris (un délégué pour 815 habitants) pèse 2,2 fois moins lourd dans la décision intercommunale qu’un électeur de Souesmes (un délégué pour 373 habitants) ! Cet écart de représentativité, nettement supérieur au rapport de 1 à 1,35 auquel aurait donné lieu l’application des règles de droit commun, a été considéré par le Conseil constitutionnel comme « manifestement disproportionné » par rapport au principe général de proportionnalité en fonction de la population.

En conséquence, au nom du « principe d’égalité devant le suffrage », les Sages ont donné raison à la commune de Salbris et décidé de censurer la faculté de fixer par accord la répartition des conseils communautaire. Cette décision, prise il y a tout juste une semaine, est applicable à toutes les répartitions à venir des sièges de conseillers communautaires. Cela signifie que, sans attendre les élections municipales de 2020, ce sera le cas si le conseil municipal de l’une des communes membres de l’intercommunalité est renouvelé. Ce sera aussi le cas pour les communautés de communes qui seront appelées à fusionner avec d’autres dans le cadre de la réforme territoriale afin de dépasser le nouveau seuil des 20.000 habitants. Dans les Ardennes seront donc concernées les communautés de communes de l’Argonne ardennaise, de Meuse et Semoy, de Portes de France et de la Thiérache ardennaise. Une liste à laquelle se rajoutera, dans l’hypothèse très probable où son périmètre viendrait à être modifié, Ardenne Rives de Meuse dont le conseil communautaire accorde autant de poids (deux délégués) au petit village de Charnois (87 habitants) qu’à la ville de Haybes (2.110 habitants)… 

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