Hier, c’était le centième anniversaire de l’attentat qui
coûta la vie à l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône
d’Autriche-Hongrie, et à son épouse dans la ville austro-hongroise de Sarajevo.
Cette action terroriste, menée par un étudiant certes d’origine serbe mais de
nationalité austro-hongroise répondant au nom de Princip - sans « e »
à la fin, bien entendu – n’était donc qu’une affaire interne à l’empire
d’Autriche-Hongrie ! Seulement, les séquelles laissées par les deux guerres
balkaniques qui avaient eu lieu en 1912 et 1913, l’impérieuse nécessité pour
l’empire d’Autriche-Hongrie de redorer son image afin de calmer les agitations
nationalistes intérieures et le jeu des systèmes d’alliance finalisés en 1907
en ont décidé autrement et ont fait de cet événement le point de départ d’un
engrenage qui a abouti à la Première Guerre Mondiale. Un conflit terrible de
plus de quatre ans qui a été la première guerre totale de l’Histoire, avec à
son issue près de 9 millions de morts dont plus de 1,4 millions de soldats
français...
Pour la France qui s’est jetée à corps perdu dans ce conflit,
ça a été un véritable traumatisme dont elle ne s’est jamais vraiment remise. Un
traumatisme présent sur tout le territoire comme le montre la mise en place d’un
culte du souvenir, incarné entre autres par la construction de monuments aux
morts, mais qui a été tout particulièrement fort dans les régions où les
combats se sont déroulés ! Parmi elles, on trouve bien sûr les Ardennes,
où le choc a été encore plus profond qu’ailleurs étant donné qu’elles ont été
le seul et unique département à avoir été occupé en totalité par les Allemands.
Une particularité qui a laissé des traces et qui se traduit cette année par un
programme de commémorations du centenaire du déclenchement de la Grande Guerre
particulièrement riche, avec pas moins de 24 projets labellisés par la mission
Centenaire. Dans la liste, on trouve les incontournables expositions
didactiques, souvent consacrées aux civils d’ailleurs, comme celles organisées
par les deux plus grandes villes du département qui traiteront de « la vie
quotidienne à Charleville » et de « Sedan sous l’occupation
allemande ». Mais pas seulement !
Il y aura aussi parmi les activités proposées la
commémoration de faits d’armes locaux (par exemple la bataille du Tourteronnais
et celle de la Fosse à l’eau) et la mise
en valeur de personnages célèbres comme le fameux sergent américain York, que
les cinéphiles connaissent bien, et l’as de l’aviation Roland Garros abattu
près de Vouziers. Sans oublier le rappel des destructions subies par des lieux
civils (« Donchery : ville martyre ») et quelques actions
insolites parmi lesquelles les plus spectaculaires seront la sonnerie le 02
août dans tout le département du tocsin et des sirènes, pour rappeler la façon
dont s’est déroulée l’appel à la mobilisation générale, et la plantation dans
la forêt d’Ariéthal, en Argonne, de 564 chênes rouges entourés de 5.625 douglas
verts pour reproduire l’écusson de la 1ère division d’infanterie
américaine. A son échelle, la Pointe participera aussi à cette fièvre commémorative,
avec trois projets labellisés : la reconstitution des événements
qui ont touché Haybes en août 1914 dont le point d’orgue sera la projection
d’un film qui sera ensuite diffusé sur une chaîne nationale ; la
valorisation de l’action du roi des Belges Albert 1er à Givet ;
la présentation à Hargnies d’une exposition sur le destin des habitants civils
et militaires de cette commune.
Un beau programme en perspective, avec des activités variées
susceptibles de satisfaire le plus grand nombre, qu’il serait franchement
dommage de rater ! Ne serait-ce que pour rendre hommage au courage et à
l’héroïsme des poilus qui n’ont pas hésité à sacrifier leur vie pour nous
permettre de vivre dans la liberté…
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