Avant-hier soir, à défaut d’essayer de répondre aux
préoccupations principales des Français que sont l’emploi et le pouvoir
d’achat, François Hollande a communiqué aux médias les détails de la réforme
territoriale qu’il avait annoncée en début d’année. Le nombre de régions en
France métropolitaine passera donc de 22 à 14, avec notamment la fusion de la
Champagne-Ardenne et de la Picardie qui donnera naissance à une nouvelle entité
de 45.000 km2 (7,1 % du territoire national) peuplée par 3.254.208
habitants (5 % de la population française) et produisant 4,1 % de la richesse
de la France, soit 82,8 milliards d’euros par an. De quoi peser d’un poids
respectable face aux autres régions métropolitaines, même si les points communs
entre ses deux extrémités que sont le plateau de Langres et la baie de Somme
sont très loin de sauter aux yeux, y compris des géographes les plus
avertis !
Mais au-delà de la réduction du nombre des régions, la
communication présidentielle a aussi porté sur un autre sujet qui a été largement
occulté par les médias. Lequel ? Les intercommunalités qui deviendront,
dans le respect de l’identité communale, la structure de proximité et
d’efficacité de l’action locale ! Pour cela, il faudra qu’elles disposent
d’une force de frappe conséquente, et c’est pourquoi François Hollande a
annoncé qu’elles devront regrouper au moins 20.000 habitants à partir du 1er
janvier 2017. Une refonte de la carte intercommunale va donc voir le jour, dans
le prolongement de celle qui est entrée en vigueur au 1er janvier de
cette année et qui avait déjà fait passer la population minimale des
intercommunalités à 5.000 habitants. Dans les Ardennes, l’ouvrage sera donc
remis à nouveau sur le métier et affectera quatre communautés de communes :
l’Argonne ardennaise, au sud du département, qui compte presque 19.000
habitants et qui ne sera par conséquent modifiée qu’à la marge ; Ardennes
Thiérache, Porte de France et Meuse et Semoy, au nord du département, qui ne
comptent respectivement que 10.000, 13.000 et 14.000 habitants et qui seront
donc profondément remaniées.
Avec quel sort à l’arrivée ? Bien malin qui pourrait le
dire aujourd’hui, puisque plusieurs hypothèses existent : une fusion de
ces trois intercommunalités pour former une entité conséquente qui ferait la
liaison entre la communauté d’agglomération Charleville-Mézières/Sedan et
la communauté de communes Ardenne Rives de Meuse ; une réunion des deux
premières dans une nouvelle communauté de communes qui occuperait l’angle
nord-ouest du département tandis que Meuse et Semoy verrait son vieux rêve
exaucé en rejoignant la richissime mais ô combien peu partageuse Ardenne Rives de Meuse ; à moins que Meuse et Semoy
ne se tourne vers le sud et renforce le poids déjà écrasant de la communauté
d’agglomération Charleville-Mézières/Sedan. Vous le voyez, les scénarii ne
manquent pas et ils ne manqueront pas de donner lieu à des débats passionnés.
Mais d’ores et déjà, une chose est sûre : la décision sera prise par une
nouvelle C.D.C.I. (commission départementale de coopération intercommunale) de
42 membres dont la constitution a été fixée, comme vous pouvez le voir sur le
document ci-dessous, par un arrêté du Préfet en date du 19 mai 2014…
(pour une meilleure lecture du document, vous pouvez l'agrandir en faisant un clic gauche dessus)
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