Au 1er janvier 2012, la France comptait très
exactement 2.358 communautés de communes qui regroupaient 31.230 communes et
rassemblaient pas moins de 27.169.292 habitants. Parmi elles, une des plus
anciennes, créée dès 1988 sous la dénomination de district de la région de
Chooz, a été la communauté de communes Ardenne Rives de Meuse. Forte
aujourd’hui de 17 communes et d’environ 22.000 habitants, elle n’est ni la plus
vaste ni la plus peuplée. Pourtant, elle est l’une des plus riches au point
d’avoir fait l’an dernier l’objet de nombreuses convoitises lors du redécoupage
du schéma départemental de coopération intercommunal. L’explication, connue de
tous, est bien sûr les retombées fiscales générées par la présence sur son territoire des 2 réacteurs
de la centrale nucléaire de Chooz B, qui sont d’autant plus importantes que la
commune de Chooz a accepté que les 50 % de l’IFER (imposition forfaitaire sur
les entreprises de réseau) auxquels elle avait droit soient perçus par
l’intercommunalité. Le prix à payer pour l’obtention d’une vice-présidence,
n’hésitent pas à affirmer certaines mauvaises langues de ma connaissance !
Pour utiliser cette manne, la communauté de communes Ardenne
Rives de Meuse s’est dotée de nombreuses compétences. Parmi elles, certaines sont
exercées à titre obligatoire, à savoir l’aménagement de l’espace et la conduite
d’actions économiques intéressant l’ensemble du
territoire, comme par exemple la création de zones industrielles et
artisanales d’une superficie supérieure à 9,5 hectares . D’autres
le sont à titre optionnel, ce qui est notamment le cas de la protection et la
mise en valeur de l’environnement, de la politique du logement et du cadre de
vie, de la création et de l’entretien de la voirie dans les communes de plus de
2.000 habitants ainsi que de la construction et du fonctionnement des piscines.
Enfin, certaines sont effectuées à titre facultatif comme le versement d’une
aide aux études supérieures, l’accueil de la petite enfance, l’aide à la
mobilité pour certaines personnes de plus de 65 ans ou encore l’aménagement et
la gestion d’équipements structurants touristiques. De quoi avoir pourvu le
territoire de nombreuses infrastructures (3 piscines en seulement 20
kilomètres !) souvent de grande qualité et d’un haut niveau de services
qui fait bien des envieux.
A cela, il faut ajouter le versement aux communes membres
d’une dotation de solidarité qui est constituée de 3 parts : la première
(environ 60 %) est répartie en fonction de l’insuffisance du potentiel fiscal
par habitant des communes par rapport au potentiel fiscal moyen par habitant
sur le territoire communautaire ; la deuxième (20 à 30 %) est établie à
partir d’un savant calcul prenant essentiellement en compte l’effort fiscal
communal et l’écart relatif de revenu imposable par habitant sur le territoire
communal ; quant à la troisième (10 à 20 %), elle est fixée tout
simplement à partir du nombre d’habitants. Une méthode de répartition
certainement géniale, mais absolument incompréhensible pour le commun des
habitants de la Pointe !
Aussi, pour que chacun puisse se rendre compte de l’impact qu’a ce versement
total de plus de 13,6 millions d’euros sur les finances des communes
concernées, le PG/La Pointe
se fait, non pas un plaisir, mais un devoir de publier le tableau ci-dessous
dans lequel vous trouverez pour chaque commune la somme reçue en 2011, le
pourcentage que représente ce versement dans leurs recettes totales ainsi que
le montant reversé par habitant. Vous pourrez ainsi constater le degré exorbitant
de dépendance financière des petites communes envers la communauté de communes et
donc mieux comprendre les liens quasi-féodaux actuellement à l’œuvre...
Laurent Bouvier
(pour une meilleure lecture du document, vous pouvez l'agrandir en faisant un clic gauche dessus)
1 commentaire:
Article très intéressant qui démontre comment un maire d'une petite commune peut difficilement émettre un avis contraire ou s'opposer au président sans s'attirer les foudres voir un financement à 81% c'est du délire !!!
Quand on voit que les recettes sont liées à la taxe de la centrale de Chooz il est difficile de vouloir promouvoir
des énergies nouvelles car plus la centrale produit, plus elle génère de taxes et plus l'argent rentre à la comcom et plus on redistribue avec ce système il ne faut surtout pas casser la poule aux oeufs d'or pour certains c'est bien comme cela il ne faut rien changer c'est la part belle au nucléaire peu importe les conséquences; pendant ce temps là les pays voisins eux misent sur des énergies plus propres et renouvelables (BELGIQUE ALLEMAGNE etc etc éolien,solaire,photovoltaique)
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