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"Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel" (Jean Jaures/discours à la jeunesse)

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vendredi 10 mai 2013

Ligne Charleville-Givet : la rénovation tant espérée attendra encore !


L’état de la ligne ferroviaire reliant Charleville-Mézières à Givet n’est un secret pour personne : il est déplorable, à tel point que de nombreux ralentissements doivent être observés par les conducteurs de train, ce qui a pour effet de rendre le temps de parcours plus long qu’il ne l’était en 1970 ! Cette situation a conduit à une grogne bien compréhensible des usagers, mais aussi plus largement de tous ceux qui sont attachés à la défense d’un service public de qualité. C’est pourquoi, dans la continuité de la pétition lancée à l’automne dernier dans plusieurs gares de cette ligne par le Front de Gauche qui a recueilli des milliers de signatures, le PG/La Pointe et le PCF avaient décidé de proposer aux communes des cantons de Givet et de Fumay d’adopter une motion à l’adresse du ministre des transports afin de demander une remise aux normes de cette infrastructure ferroviaire qui est l’une des plus fréquentées de la Région avec près de 900.000 passagers par an.  

La réponse de ce dernier aux maires de la Pointe, datée du 19 avril, a le mérite de la clarté. Frédéric Cuvillier commence par y rappeler que des travaux de modernisation de la voie ont eu lieu en 2008 et 2009 pour un montant de 20 millions d’euros et que d’autres se dérouleront cet été, à hauteur de 10 millions pour la ligne et d’autant pour les ouvrages d’art : ainsi, ce sont 13 kilomètres qui seront rénovés, avec notamment des interventions sur trois tunnels et deux ponts de franchissement de la Meuse. Il ajoute cependant que, malgré la maintenance annuelle de la ligne qui s’élève à 3,5 millions d’euros, la situation dégradée de certaines portions de la voie est telle que des travaux estimés à 110 millions d’euros - aux conditions économiques de 2011 – seront indispensables dans la décennie à venir pour éviter de nouvelles limitations de vitesse. Mais de là à dire qu’ils auront lieu, il y a un pas qu’il se refuse à franchir !

En effet, dans sa conclusion, il précise que compte tenu de la contrainte budgétaire actuelle et des résultats d’une étude qui a montré que les actions de renouvellement devaient porter sur le réseau principal, c’est « sur ce réseau que le gouvernement a demandé à RFF de concentrer ses efforts ». Et d’en déduire que comme la ligne Charleville-Givet ne fait pas partie de ce réseau principal, la « mise en place rapide d’un plan de régénération de cette voie est très peu probable » sans la participation financière des collectivités territoriales intéressées. Pire, il rajoute que la « participation de l’Etat […] est difficilement envisageable » et qu’elle ne pourra être débattue que dans le cadre du prochain contrat de projets Etat-Région qui commencera en 2014. Il ne faut donc s’attendre à aucune amélioration sensible de l’état de la voie à court terme ! Pour le PG/La Pointe, cette position qui donne la priorité au réseau national sur les lignes TER est inacceptable, non seulement parce qu’elle nuit au bon aménagement du territoire, mais aussi parce qu’elle fait fi des dangers croissants qui pèsent sur la sécurité des voyageurs empruntant cette ligne. Espérons cependant que la raison l’emportera avant qu’un accident ne survienne…

Laurent Bouvier       

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