Emmanuel Jacquemin, un élu du pays de Sedan, poursuivait
mardi une grève de la faim entamée le 1er juin, pour protester contre les
fermetures de classes et d'établissements scolaires programmées dans les
Ardennes à l'horizon 2014. "En fermant des écoles, on condamne des
territoires entiers. Le rectorat applique une pure logique comptable sans
prendre en compte les répercussions économiques et sociales de décisions
quasi-autoritaires", a expliqué M. Jacquemin. L'homme de 51 ans, père de 5
enfants, délégué communautaire du pays de Sedan et chef d'entreprise, s'est
installé dans une caravane bariolée devant l'inspection académique de
Charleville-Mézières pour poursuivre sa grève de la faim.
L'élu (sans étiquette) affirme avoir perdu près de 20 kilos
en 25 jours de jeûne mais refuse de communiquer sur son état de santé. "Je
suis un homme déterminé, il faut que le ministre s'engage par un moratoire à
rediscuter les fermetures programmées qui condamnent à une mort lente ce
département", a poursuivi M. Jacquemin, qui dénonce également des
pressions de l'Éducation nationale sur des personnels de certains
établissements scolaires, hostiles aux fermetures. Mardi en début d'après-midi,
il a rejoint une manifestation organisée par le syndicat Snes qui a rassemblée
une centaine de personnes, professeurs, parents d'élèves et élus de communes
rurales, devant la préfecture des Ardennes.
Selon le syndicat d'enseignants, le plan proposé par le
rectorat prévoit la suppression de la filière générale au lycée de Bazeilles,
près de Sedan, et des classes littéraires à Givet. Deux collèges sont également
menacés à plus ou moins long terme dans le secteur de Vouziers, a affirmé
Frédéric Thibault, le représentant départemental du Snes. "Fermer des
sites ou des filières dans des zones rurales, c'est transformer le parcours
scolaire des enfants en parcours du combattant avec des temps de transports
énormes et quelques fois dangereux", a souligné le syndicaliste.
"L'État abandonne la ruralité, il veut obliger les gens
de la campagne à s'installer en ville. L'école c'est le fondement du service
public", a souligné Patrick Iwanczuk, maire de Jonval, qui est venu à
Charleville manifester avec les enseignants. Selon l'inspection académique des
Ardennes, "il y a une nécessité d'adapter le réseau d'établissements à la
réalité démographique". "Il y a une baisse démographique dans ce
département, et il convient d'avoir un nombre d'élèves suffisant par établissement
pour assurer un bon fonctionnement et des conditions de travail acceptables
pour le corps enseignant", a expliqué Patrice Dutot, le directeur
académique des services de l'éducation nationale.
(dépêche AFP, 25 juin 2013)
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