La suppression de l’écotaxe poids lourds révèle une fois de
plus l’inconsistance de la politique écologique, l’indécision permanente érigée
en principe politique et l’inclination à céder à tous les chantages patronaux du
gouvernement Ayrault. Certes, l’écotaxe faisait une bien mauvaise politique
écologique car elle ne s’attaquait pas vraiment au problème du recours massif
au transport routier. En l’absence de régulation des échanges et de lutte
contre le dumping social en vigueur en Europe, il sera toujours plus profitable
de faire voyager 45000 porcs par an sur les routes européennes plutôt que de
les abattre sur place. A cela le gouvernement ne s’est pas attaqué.
Par ailleurs, alors que cette taxe était censée inciter au
report modal vers le fluvial et le ferroviaire, aucun plan de développement du
fret n’était mis en œuvre pour endiguer le flot toujours plus dense des camions
sur nos routes. Pour autant, la suspension de cette mesure montre la
perméabilité du gouvernement aux discours patronaux, alors que les
revendications des salariés sont systématiquement ignorées ! Cette
suspension montre également l’incapacité de ce gouvernement à envisager de
façon globale les raisons qui poussent les citoyens bretons à la colère. L’écotaxe
était une farce, mais sa suspension l’est tout autant !
Laurence Pache, secrétaire nationale à l'aménagement
territorial