Le premier vainqueur de cette élection est
l’abstention. Il faut le dire : ceux qui ne voulaient pas voter à
droite devaient avoir le cœur bien accroché ! Claude Gilardo, maire PCF de
Brignoles, qui avait obtenu 40 % en juin 2012, n’avait pas souhaité se
représenter. Cela a donné lieu à une campagne incompréhensible : les
responsables et militants socialistes locaux ont ouvertement soutenu la
candidate EELV pendant que les dirigeants nationaux solfériniens, Désir en tête,
appelaient au vote pour le candidat PCF, « seul candidat de l’unité à
Gauche » ! Résultat : Les candidats EELV et PCF n’ont atteint à eux
deux que 23,5 % des voix ! Ils sont éliminés au premier tour au profit d’un
duel FN/UMP largement à l’avantage du premier.
Le deuxième vainqueur est le rejet net et sans bavure de
tout ce qui semble lié au gouvernement. Il prouve que le rassemblement
contre la droite et l’extrême droite n’aura aucune efficacité s’il n’est
clairement en rupture avec la politique d’austérité menée nationalement. La
collusion et les investitures données par le PS affaiblissent la gauche. C’est
une leçon pour les élections à venir. À défaut, le FN aura un boulevard devant
lui.
Dans un contexte de forte abstention, l’extrême droite a
progressé en pourcentage et en voix. On pourrait espérer que ceux qui
banalisent, voir relaient, les idées du FN, au Ministère de l’intérieur, à
droite et dans les médias, en tireront les leçons. On est malheureusement surs
que non. Dans ces conditions, le FDG a plus que jamais la responsabilité
d’offrir une nouvelle voie, claire et autonome par rapport à l’impasse dans
laquelle nous a mené la vieille gauche gouvernementale en passe de sombrer avec
sa politique d’austérité.
Eric Coquerel, secrétaire national, et Luc Léandri, membre
du bureau national du Parti de Gauche
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