Ceux qui avaient annoncé à grand renfort de tambours et de trompettes
que la journée d’hier serait animée pour les salariés d’Ardam-Electrolux de
Revin ne s’étaient pas trompés. Alors que le débrayage organisé par FO - sans
le soutien de l’intersyndicale CFDT/CGT/CGC au motif que cette organisation ne
fait pas partie des syndicats représentatifs de l’entreprise - devait commencer
à 15h00, c’est avant même le lever du jour que la première action a eu lieu
avec l’incendie de quelques palettes dans la cour de l’usine. Puis, ce sont
près d’une centaine de salariés, appartenant d’après ce que j’ai pu entendre
pour la plupart aux classes d’âge les plus jeunes, qui ont bravé la position de
l’intersyndicale en répondant à l’appel à cesser le travail.
Un débrayage bien suivi donc, qui a précédé l’intervention
publique à 16h00 de l’avocat rémois Philippe Brun dans une salle mise à
disposition par la municipalité. Qu’a-t-il dit dans ses propos tenus devant une
grosse centaine de personnes à l’inquiétude bien palpable ?
Essentiellement trois choses ! D’abord que, contrairement à une rumeur
savamment orchestrée, son but n’est pas de faire de l’argent en saignant les
salariés puisque sa convention d’honoraire se limite à 500 euros par personne,
finançable soit par le recours à l’aide juridictionnelle soit par des
versements fractionnés en autant de fois que nécessaire. Ce préalable financier
étant levé, il a ensuite martelé que pour que FO devienne incontournable dans
les négociations malgré l’opposition actuelle de l’intersyndicale, il fallait
qu’elle s’impose au plus vite comme le syndicat le plus important de l’usine.
Pour ce faire, il faudra obtenir une centaine d’adhésions, ce qui correspond
peu ou prou au quart des effectifs.
Enfin, après avoir rappelé que « l’on perd de vue
l’essentiel » en se payant « le luxe d’avoir 4 syndicats
divisés » alors que « l’on a devant nous une multinationale suédoise
extrêmement puissante qui est une vraie machine de guerre », il a lancé un
appel au dialogue dans la diversité des opinions afin de gagner ce qu’il a
appelé « la bataille de la transparence ». Autrement dit, l’obtention
de réponses claires à une longue batterie de questions : la procédure
d’alerte a-t-elle été lancée à temps ? Quelles sont les conclusions de
l’expert économique ? Quel est le contenu exact du projet de
reprise ? Quels sont les engagements d’Electrolux envers Selni ?
Quels sont les engagements d’Electrolux envers les salariés repris en cas de défaillance ?
Que pensent les salariés de Nevers de ce projet de reprise ? Quel sera le
contenu du PSE, notamment en termes de mesures d’âge et d’accompagnement
financier ? Et de conclure en encourageant les salariés présents à prendre
le pouvoir, en bousculant s’il le faut l’intersyndicale qui rencontrera
aujourd’hui le président et le directeur général de Selni au cours de leur
visite au sein de l’usine revinoise…
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