A écouter tous les médiacrates qui sévissent sur les chaînes
de télévisions et de radios, la modernité serait de passer ses dimanches dans
les centres commerciaux. Un air de déjà entendu. C’était sous les gouvernements
UMP. Le plus grand centre commercial à côté de Marseille, Plan de Campagne,
était ouvert tous les dimanches dans l’illégalité la plus totale. Que fit le
gouvernement ? Une proposition de loi portée par le député UMP du coin. Et
déjà les mots qui circulaient étaient les mêmes qu’aujourd’hui :
souplesse, volontariat, emploi… La loi ainsi votée obligeait tous les
travailleurs des zones touristiques à travailler le dimanche, consentant ou
pas, sans compensation salariale, et élargissait les zones de dérogation.
Les commerces, pour lesquels le travail du dimanche est
toujours interdit, ont compris la leçon. Ils ouvrent dans l’illégalité. Puis,
au nom de la liberté de travailler, ils font manifester devant les caméras, les
salariés ainsi embauchés le dimanche. Bizarrement pour ce type de manifestation
sur le temps de travail, les employés sont payés par les patrons mais lorsqu’il
s’agit de défendre leurs droits, là pas de paiement des heures non travaillées
et très souvent la répression. Les syndicats ont donc décidé à juste titre de
poursuivre en justice pour obtenir le respect de la loi. Qui est montré du
doigt par les médias ? Les patrons délinquants ? Non, les syndicats.
Et immédiatement le chœur des ministres libéraux entame à l’unisson le grand
air de la souplesse (on croirait entendre Raffarin) et de leur modernité
synonyme de travailler plus pour pouvoir survivre.
A écouter ces ministres et les éditorialistes grand prêtres
du libéralisme, la rage nous prend et on a envie de leur dire : allez travailler,
payés au SMIC horaire, tous les dimanches à la caisse d’un hypermarché et on
verra si vous continuerez à vanter les mérites de votre modernité. Nous
revendiquons le temps de vivre, le droit au bien vivre. Nous ne voulons pas
d’une société dont le seul moteur serait la consommation entre Castorama et Mac
Donald. Après l’allongement de la durée de cotisation nécessaire au départ en
retraite, voilà maintenant la remise en cause du repos du dimanche. Mesdames et
Messieurs du gouvernement, ne vous étonnez pas que le peuple se détourne de
vous. Il a compris que vous défendiez les intérêts des patrons et pas ceux des
travailleurs.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire