Rappelez-vous, c’était au début de l’année 2009 ! Un
événement devenu particulièrement rare se produisait alors à Givet avec
l’installation d’une entreprise industrielle répondant au nom de Géma.
Spécialisée dans l’importation de magnésie (la noire, dont la stabilité lui
permet d’être employée comme revêtement interne des creusets utilisés en
métallurgie, et non la blanche qui sert à améliorer les performances des mains
des gymnastes !), elle avait choisi la cité de Méhul pour son port, facilement
accessible depuis Rotterdam et Anvers où arrivent les minéraliers en provenance
essentiellement de la Chine ,
ainsi que pour sa localisation géographique présentant l’avantage de compter
une vingtaine d’aciéries à approvisionner dans un rayon de 250 kilomètres .
Mieux, elle avait décidé de s’implanter dans 15.000 m2 des anciens
locaux de stockage de Cellatex, recréant ainsi un début d’activité dans un site
emblématique abandonné depuis 2000. Enfin, cerise sur le gâteau, elle
envisageait même de porter dans un délai de 2 ans son chiffre d’affaires à 2,5
millions d’euros et ses effectifs à 45 salariés grâce à la transformation sur
place de la magnésie en un produit adapté aux besoins spécifiques de chaque
client. Une véritable aubaine donc pour la cité économiquement sinistrée de la Pointe , qui avait valu à la
nouvelle venue de bénéficier, de la part du dispositif d’aide aux petites et
moyennes entreprises Alizé, d’une avance remboursable de 30.000 euros
équivalente au montant du capital social de l’entreprise. Hélas, la crise
économique est passée par là, affectant tout particulièrement le secteur
sidérurgique comme l’ont montré les drames de Gandrange et de Florange !
Le résultat ne s’est alors pas fait attendre, avec un chiffre
d’affaires pour l’exercice 2010 de seulement 310.200 euros, conduisant à une
perte nette de 195.700 euros et à des capitaux propres négatifs à hauteur de
142.700 euros. L’année 2011 n’ayant pas permis de redresser la situation, le
couperet est très vite tombé avec d’abord un placement en redressement
judiciaire le 10 mai 2012 puis une mise en liquidation judiciaire le 06 juin
2013. C’en est donc déjà fini de la
Géma et, avec elle, d’un espoir de redémarrage d’une activité
industrielle conséquente à Givet. Pour les décideurs politiques locaux qui
avaient présenté l’installation de cette entreprise comme une preuve de
l’efficacité de leur action économique, cette fin prématurée est un échec
incontestable. Mais, au-delà, c’est aussi un coup dur pour le port, qui perd un
client important, et surtout pour la petite dizaine de salariés qui s’en est
allée rejoindre dans l’indifférence la plus totale les rangs déjà bien remplis
des privés d’emplois…
1 commentaire:
La désindustrialisation continue et elle coûte cher à la collectivité. Il est temps d'investir de façon réaliste dans une économie pérenne. Pas facile!
Enregistrer un commentaire