Hier après-midi, dans un hémicycle plein à craquer, Manuel
Valls a prononcé une semaine tout juste après sa nomination au poste de premier
ministre son discours de politique générale. Très attendue, cette prise de
parole, qui a duré 47 minutes, a permis au nouveau chef du gouvernement dont
les sympathies rocardiennes ne sont un secret pour personne de confirmer le
tournant social-libéral déjà annoncé par le Président de la République. Le seul
enjeu était donc de savoir ce que les députés penseraient de cette
politique ! Et notamment les 86 députés frondeurs du PS qui avaient fait
savoir urbi et orbi qu’ils n’accorderaient leur confiance au gouvernement qu’en
échange d’un « nouveau contrat de majorité » qui prendrait en compte
le mécontentement des Français et infléchirait la politique d’austérité.
En théorie, il y avait donc un risque pour que Manuel Valls
n’obtienne pas le soutien de la majorité des membres de l’Assemblée Nationale.
Mais entre la théorie et la pratique, il y a un pas ! Ainsi, à l’issue du
vote des députés, le gouvernement a obtenu la confiance par 306 voix contre 239
et 26 abstentions. Parmi les contre, on trouve bien sûr la quasi-totalité des
élus UMP (197), UDI (23) et Front de Gauche (12), mais aussi 6 non inscrits et
1 député EELV. Quant aux abstentionnistes qui proviennent des 7 groupes qui
constituent l’Assemblée Nationale, ils ne comptent dans leurs rangs que 11 des
députés socialistes frondeurs : Pouria Amirshahi, l’initiateur du
mouvement, Fanélie Carrey-Conte, Nathalie Chabanne, Pascal Cherki,
Jean-Pierre Dufau, Henri Emmanuelli, Jérôme Guedj, Philippe Noguès,
Barbara Romagnan, Gérard Sebaoun et Suzanne Tallard. Les 75
autres, parmi lesquels figurent le leader de l’aile gauche du PS Emmanuel
Maurel, le rapporteur général de la commission des finances Christian Eckert ou
encore le député de la 2ème circonscription des Ardennes Christophe
Léonard, ont donc préféré rentrer gentiment dans le rang pour des
raisons, hélas, qui ont certainement plus à voir avec leur intérêt personnel
qu’avec l’intérêt général…
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