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"Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel" (Jean Jaures/discours à la jeunesse)

"Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel" (Jean Jaures/discours à la jeunesse)

vendredi 30 novembre 2012

Vers une nouvelle carte de l'intercommunalité ?

Coup de théâtre dans le long feuilleton du redécoupage de la carte des intercommunalités ardennaises ! Avant-hier, le préfet Pierre N'Gahane, dont chacun sait qu'il est le plus haut représentant de l'Etat et donc du gouvernement actuel dans le département, a fait savoir qu'il envisageait une nouvelle carte de l'intercommunalité, en lieu et place du schéma départemental de coopération intercommunale pourtant voté sur sa proposition le 16 décembre 2011 par la C.D.C.I. (commission départementale de coopération intercommunale) après une longue et difficile gestation commencée en avril 2011. Par rapport à la précédente, elle comporte, comme vous pouvez le voir sur la carte ci-dessous, deux modifications majeures : la fin du "splendide isolement" de la communauté de communes Ardenne Rives de Meuse qui devrait fusionner, d'une part avec celles de Meuse et Semoy et des Plaines et Forêts de l'Ouest Ardennais, d'autre part avec la plus grande partie de celle de Val et Plateau d'Ardenne, tout en intégrant les communes blanches de Revin et d'Anchamps ; la mise en place d'une grande intercommunalité de 135.171 habitants grâce à la fusion de la communauté d'agglomération Coeur d'Ardenne et de la communauté de communes du Pays Sedanais, avec au passage l'intégration des deux communautés de communes des Balcons de Meuse et du Pays des Sources au Val de Bar ainsi que de 12 communes dont celles de Bazeilles, Tournes et Cliron.

Loin d'être un simple toilettage à la marge, il s'agit d'une véritable révolution pour le nord du département qui ne peut laisser le PG/La Pointe indifférent. Bien sûr, il est encore trop tôt pour en tirer toutes les éventuelles conséquences. Mais cela ne saurait nous empêcher de faire d'ores et déjà quelques remarques sur ce projet : 

 - les plus : une solidarité financière accrue au profit de territoires économiquement sinistrés ; la réintégration de Revin dans la vallée de la Meuse ; la formation d'une communauté d'agglomération (la deuxième par la population en Champagne-Ardenne) capable de jouer dans la cour des grands ; la fin de la rivalité stérile entre Charleville-Mézières et Sedan.

 - les moins : l'appauvrissement sensible des 17 communes d'Ardenne Rives de Meuse ; la mise en grande difficulté des quelques communes de cette intercommunalité qui viennent de se lancer dans des grands travaux ( Aubrives, par exemple, avec sa pharaonique salle polyvalente à vocation sportive et culturelle au coût exorbitant approchant les 3 millions d'euros !) ; le risque de "cannibalisation" des activités économiques par la super communauté d'agglomération qui rassemblera près de la moitié de la population du département et possédera ses trois principales zones industrielles (Tournes-Cliron, Donchery et Bazeilles) ; l'absence de concertation préalable avec certaines communes concernées par les modifications comme Tournes et Cliron.

 - la méthode : cette nouvelle carte de l'intercommunalité n'est pour le moment qu'une proposition du préfet qui sera soumise aux 42 membres de la C.D.C.I. lors de leur prochaine réunion qui aura lieu le 07 décembre. Pour être acceptée, il suffira qu'un tiers d'entre eux se prononce en sa faveur. Par contre, tout amendement visant à la modifier devra être approuvé par deux tiers des membres pour être validé. Puis la carte éventuellement amendée sera soumise aux communes et aux intercommunalités qui devront la ratifier à la majorité pour qu'elle devienne effective.

 - une certitude : quel que soit le sort qui lui sera réservé, le futur schéma du préfet va donner lieu à de belles empoignades et faire couler beaucoup d'encre...

Laurent Bouvier

(pour une meilleure lecture de cette carte publiée aujourd'hui dans l'Ardennais, vous pouvez faire un clic gauche dessus)

jeudi 29 novembre 2012

Aubrives : il savait et pourtant, il n'a rien fait !

Pour certains, devenir maire, c'est le rêve de toute une vie ! Ils sont prêts à tout, ou presque, pour y arriver afin de pouvoir enfin parader avec des glands ... de couleur or attachés à l'extrémité d'une écharpe tricolore. Quelle jouissance alors pour eux d'être salué comme ils ne l'ont jamais été par des personnes, qui jusqu'ici, les ignoraient superbement. Désormais, ils sont quelqu'un, des messieurs ! Du moins le croient-ils avant que leurs administrés n'ouvrent les yeux et se rendent compte de ce qu'ils sont réellement. Cette prise de conscience peut être plus ou moins longue, mais elle finit toujours par arriver. C'est notamment le cas, lorsque de façon récurrente, un de ces tristes sires se contente de s'occuper de ce qui l'intéresse et fait preuve de mépris à l'égard des problèmes que connaissent les habitants de sa commune. A Aubrives, depuis quelques années, les exemple d'un tel dédain sont légion. Mais le dernier en date, que je vous exposerai en détail d'ici peu avec tous les documents nécessaires à l'appui, est absolument intolérable. Pourquoi ? D'abord parce qu'il montre que Gilbert Leclercq, notre bon maire, n'applique pas les obligations qui sont les siennes en matière de salubrité et de sécurité des immeubles sur le territoire de sa commune, même après plusieurs sollicitations des intéressés. Ensuite et surtout parce que son inertie, dont a été victime une personne vulnérable puisque sous tutelle de l'UDAF (union départementale des associations familiales), aurait pu entraîner des conséquences sanitaires graves si les autorités préfectorales ne s'étaient pas décidées à intervenir...  

Laurent Bouvier




(pour une meilleure lecture du dernier document, vous pouvez l'agrandir en faisant un clic gauche dessus)

mercredi 28 novembre 2012

La TristitUMP : une merveille d'Oldelaf à écouter en boucle

Dans la grille des programmes d'Europe 1 pour la saison 2012/2013, Michel Drucker occupe le créneau de 10h00 à 11h30 où, chaque jour, en direct et en public, il se fait chahuter en compagnie de Julie et de son invité par les meilleurs humoristes du moment. Il reçoit aussi une fois par mois le chanteur Oldelaf qui commente l'actualité avec sa guitare sur fond de tristitude. Lors de sa dernière intervention, ce talentueux artiste qui, pourtant, ne se prend pas au sérieux a commenté la "crise" qui se joue actuellement à l'UMP. C'est vraiment très drôle et tellement vrai que ce petit chef d'oeuvre mérite d'être écouté et réécouté sans fin...


"La tristitUMP" par Europe1fr

mardi 27 novembre 2012

Prostitution : le plus vieux débat du monde n'est pas fini !


Sujet difficile à aborder, puisqu’il relève de l’intime, la prostitution est pourtant bien une problématique impossible à écarter du débat public. Pour le Parti de Gauche qui souhaite "une société où chacun puisse vivre librement dans des conditions permettant son émancipation", la prostitution est incompatible avec un tel objectif. Il s’est donc prononcé dans son programme pour son abolition et a proposé plusieurs mesures pour éradiquer ce phénomène, parmi lesquelles la lutte contre la précarisation des femmes sur le marché du travail, la revalorisation des métiers féminisés, la traque des proxénètes et pourquoi pas la pénalisation des clients. Une position progressiste qui ne stigmatise pas les prostitué(e)s mais qui vise à garantir la dignité de la personne humaine et à en finir avec la marchandisation des corps qui, comme les biens culturels, ne sont pas de simples objets ! C’est pourquoi lorsque le PG/La Pointe a été contacté, comme bien d’autres organisations, par le Collectif National pour les Droits des Femmes afin de signer un texte appelant à une manifestation le 25 novembre 2012 contre les violences faites aux femmes, dont la prostitution, nous l’avons fait sans hésiter. Cela nous a valu de recevoir quelques jours après un long mail (en bon français, il faudrait dire un courriel) de la part du STRASS, le syndicat des travailleurs du sexe, que vous trouverez en intégralité ci-dessous. Il y expose les arguments habituels en faveur de la prostitution et se termine par une question précise dont la réponse se trouve dans le programme du Parti de Gauche. Il n’apporte donc rien de nouveau, mais il a le mérite d’exister et d’ouvrir le débat (et non pas les ébats) pour ceux qui sont intéressés par le sujet...  


"Vous avez signé l'appel du Collectif national pour les droits des femmes pour la manifestation du 25 novembre 2012 contre les violences faites aux femmes. Parmi les revendications de cet appel figure la revendication suivante : « pour la mise en oeuvre d'une véritable politique abolitionniste, reconnaissant donc la prostitution comme une violence, incluant une vraie réinsertion des personnes prostituées, l'abolition du délit de racolage, et une politique de responsabilisation, pénalisation du client. ». En tant que syndicat de travailleurSEs du sexe, nous ne pouvons qu'être en accord avec la revendication de l'abrogation du délit de racolage public, puisque nous nous battons depuis l'origine contre cette infraction. Nous nous opposons en revanche fermement à la volonté de pénaliser les clients des travailleurSEs du sexe, et ce à deux titres.

Nous estimons, en premier lieu, que la pénalisation des clients des travailleurSEs du sexe serait une violence faite aux travailleuses du sexe, et donc une violence faite aux femmes. Forts de l'expérience rapportée par nos collègues suédoises, nous savons que la pénalisation des clients des travailleurSEs du sexe serait une catastrophe pour les travailleuses du sexe, tant du point de vue de leur santé que de celui de leur sécurité. En ce qui concerne la santé des travailleurSEs du sexe, pénaliser leurs clients les éloignerait des structures de prévention, de soins et de dépistage. Cela rendrait également plus difficile pour elles d'imposer le port du préservatif. En ce qui concerne la sécurité des travailleurSEs du sexe, la pénalisation des clients donnerait aux forces de police le pouvoir de les contrôler davantage. Cela favoriserait l'exploitation des travailleurSEs du sexe, celles-ci ayant plus de difficultés à exercer leur activité et à défendre leurs droits. Il apparaît clairement que la pénalisation des clients des travailleurSEs du sexe aurait des conséquences catastrophiques et bien réelles pour elles. Le travail sexuel n'est pas en tant que tel une violence faite aux femmes : ce sont les conditions d'exercice de cette activité qui le sont. La pénalisation des clients des travailleurSEs du sexe ne ferait qu'empirer les conditions d'exercice du travail sexuel, et favoriserait donc la violence faite aux femmes que sont les travailleuses du sexe.

Nous estimons, en second lieu, que la lutte contre les travailleuses du sexe ne va pas dans le sens d'une lutte pour les droits de toutes les femmes. La pénalisation des clients reviendrait purement et simplement à interdire tout travail sexuel. Il convient ici de rappeler que la prohibition du travail sexuel serait dangereuse pour les libertés individuelles de tous, et plus particulièrement des femmes. La volonté de pénalisation des clients est le fruit d'une idéologie qui nie la parole des premières concernées : les travailleurSEs du sexe. Se fondant sur des arguments erronés, elle considère que le travail du sexe serait la vente de son corps, que cela serait contraire en soi à la dignité de la personne humaine et qu'il serait impossible de consentir à l'exercice du travail sexuel.Nous dénonçons cette approche qui s'inscrit dans une démarche paternaliste, quand bien même elle est portée par des femmes. La lutte pour les droits des femmes s'inscrit dans la volonté de reconnaître l'autonomie et la liberté des femmes. De nombreuses revendications de cet appel vont d'ailleurs dans ce sens. Ainsi, le fait que les femmes doivent pouvoir s'habiller comme elles le souhaitent sans craindre des agressions sexuelles, le fait que les femmes disposent de leur corps et ne doivent par conséquent pas subir des attouchements forcés, le fait qu'une femme doive pouvoir choisir son conjoint. Lutter pour les droits des femmes, c'est lutter pour que les femmes soient respectées et entendues. Pourtant, la volonté de pénaliser les clients ne va pas dans ce sens puisqu'elle nie la parole des travailleurSEs du sexe, qui se mobilisent depuis des mois contre. Elle nie aux femmes la possibilité de choisir leur activité. La liberté, l'autonomie, les droits des femmes ne seront pas atteints en excluant certaines catégories de personnes de la catégorie plus générale des femmes.

Le fait que vous ayez signé cet appel sans émettre de réserve nous conduit à vous poser la question suivante : votre organisation soutient-elle la pénalisation des clients des travailleurSEs du sexe ? Si tel n'est pas le cas, notamment au regard de ce que nous venons de vous exposer, il nous paraît important que vous le fassiez savoir au CNDF, par le biais d'une lettre ouverte par exemple, afin que celui-ci ne puisse pas se prévaloir de votre signature sur ce point.

En vous remerciant de l'attention portée à ce courrier et dans l'attente d'un retour de votre part afin de connaître votre position, nous prions d'agréer, Madame, Monsieur, nos sincères salutations".

Sur "L'ARDENNAIS" du 26 novembre 2012


dimanche 25 novembre 2012

Une boisson engagée qui mérite d'être connue !


Quel point commun y a-t-il entre un cardinal, ce haut prélat de l’Eglise catholique chargé d’élire le Pape et de l’assister dans ses fonctions, et un communard, c’est-à-dire une personne qui a participé en 1871 à ce grand épisode révolutionnaire qu’a été la Commune de Paris ? A priori aucun ! Et pourtant, en cherchant un peu, on peut tout de même en trouver un puisque ces deux termes désignent la même boisson : un apéritif constitué, d’après les puristes, de très exactement 9 cl de vin rouge (de préférence du Bourgogne) et de 2 cl de crème de cassis. Un mélange bien connu de l’un des piliers du PG La Pointe (le pot pilier s’entendant ici comme un élément solide sur lequel on peut compter et non pas comme un habitué des débits de boisson !) qu’il convient, bien sûr, de consommer comme lui avec modération. Un mélange que nous avons toujours préféré appeler, du fait de notre solide ancrage à gauche, un communard afin de maintenir vivant le souvenir de ces révolutionnaires qui avaient eu le courage, entre autres, de suspendre le versement des dettes des plus pauvres, de réquisitionner les logements vacants, de séparer les Eglises et l’Etat ou encore de reconnaître l’union libre, et qui sont tombés par dizaines de milliers sous les balles des troupes dirigées par l’infâme Adolphe (il y a des prénoms comme ça qui, hélas, penchent du mauvais côté de l’histoire) Thiers qui possède malgré cette ignominie une rue à son nom dans le centre-ville de Givet. 

Et parmi ces avant-gardistes qui se sont souvent comportés en héros, s’il y en avait un seul à retenir, notre choix se porterait sur Jean-Baptiste Clément. Pourquoi ? D’abord parce que, après avoir été libéré de la prison où il croupissait pour avoir édité un journal non cautionné par l’empereur, il a joué un rôle important dans la Commune, notamment en tant que délégué à la fabrication des munitions puis à la commission de l’enseignement. Ensuite parce qu’il s’est beaucoup intéressé à notre département, au point d’y avoir fondé en 1885 un cercle d’études socialiste à Charleville, L’Etincelle, puis d’avoir mis sur pied la Fédération socialiste des Ardennes. Enfin, parce que, en plus d’avoir écrit cette chanson d’anthologie qu’est Le temps des cerises, il est l’auteur d’une autre chanson, aussi engagée que poignante, qui s’intitule La semaine sanglante - dans laquelle il dénonce le massacre de près de 30.000 personnes de tous âges et de tous sexes qui ont été fusillées sans le moindre jugement entre le 22 et le 29 mai 1871 – qui a fait l’objet de nombreuses reprises, dont une par Francesca Solleville que vous pouvez écouter sur l’enregistrement ci-dessous...

Laurent Bouvier 




Sauf des mouchards et des gendarmes,
On ne voit plus par les chemins,
Que des vieillards tristes en larmes,
Des veuves et des orphelins.
Paris suinte la misère,
Les heureux mêmes sont tremblants.
La mode est aux conseils de guerre,
Et les pavés sont tous sanglants.

- Refrain :
Oui mais !
Ça branle dans le manche,
Les mauvais jours finiront.
Et gare ! à la revanche
Quand tous les pauvres sy mettront.
Quand tous les pauvres sy mettront.

On traque, on enchaîne, on fusille
Tout ceux quon ramasse au hasard.
La mère à côté de sa fille,
L'enfant dans les bras du vieillard.
Les châtiments du drapeau rouge
Sont remplacés par la terreur
De tous les chenapans de bouges,
Valets de rois et dempereurs.

- Refrain -

Demain les gens de la police
Refleuriront sur le trottoir,
Fiers de leurs états de service,
Et le pistolet en sautoir.
Sans pain, sans travail et sans armes,
Nous allons être gouvernés
Par des mouchards et des gendarmes,
Des sabre-peuple et des curés.

- Refrain -

Le peuple au collier de misère
Sera-t-il donc toujours rivé ?
Jusques à quand les gens de guerre
Tiendront-ils le haut du pavé ?
Jusques à quand la Sainte Clique
Nous croira-t-elle un vil bétail ?
À quand enfin la République
De la Justice et du Travail ?

- Refrain -

Heureusement que le ridicule ne tue pas !


samedi 24 novembre 2012

Le budget de la honte a été adopté !


"Le budget d’austérité le plus lourd depuis la libération a  été adopté le 20 novembre en première lecture à l’assemblée nationale. Il pénalise tous les ménages, les revenus du travail par rapport à ceux des capitaux et prévoit 10 milliards de coupe dans les dépenses de l’état. Pire, cette cure d’austérité n’est pas imposée pour une seule année : la loi de programmation anticipe en effet une diminution de 50 milliards de dépenses publiques d’ci 2017 auxquels s’ajouteront les 10 milliards du pacte de compétitivité. Si l’on ne rompt pas avec cette politique d’austérité, la France est engagée dans la spirale de la récession. En dégradant malgré tout la note de la France, l’agence Moody’s a envoyé un signal à la veille de ce vote : tout cela ne satisfera pas l’appétit de la finance. Le gouvernement s’étant mis lui-même sur le reculoir, elle compte bien l’entrainer vers des mesures toujours plus libérales. Dans ces conditions, il faut rassembler tous ceux à gauche qui n’abdiquent pas face à la finance. Voilà le rôle immédiat du Front de Gauche. En ce sens nous nous félicitons du refus des députés Front de Gauche de voter ce budget. Le Parti de Gauche rappelle toutefois sa position : l’abstention n’est pas suffisante car le contenu de ce budget est tel qu’il appelle une opposition nette.  Le vote contre est justifié et nécessaire afin de lever toute ambigüité vis-à-vis de cette politique d’austérité. Le Front de gauche sera d’autant plus entendu dans son objectif de construire une majorité alternative à l’austérité que ses décisions seront claires."

(communiqué du Parti de Gauche, 21 novembre 2012)

vendredi 23 novembre 2012

Le "cocu magnifique" de la Pointe !


Comment appelle-ton une personne qui est trompée par son ou sa conjoint(e) ? Un cocu bien sûr ! Et lorsqu’il refuse de le reconnaître alors que les preuves de l’infidélité sont flagrantes ? Depuis la farce en trois actes du belge Fernand Crommelynk qui a été jouée pour la première fois en 1922 et qui a été portée au cinéma en 1964 de façon magistrale par le duo Claudia Cardinale-Ugo Tognazzi, un cocu magnifique ! Une situation plus qu’improbable, êtes-vous certainement en train de penser, qui ne peut se produire que dans la littérature. Eh bien, vous avez tort puisque nous possédons dans la Pointe un superbe spécimen relevant de cette espèce. De qui s’agit-il ? Donner son nom serait trop facile et pour tout dire bien peu élégant ! Vous allez donc essayer de le deviner.

Pour vous aider, voici quelques indices : l’individu en question a été élu en 2008 maire de l’une des 17 communes de la Communauté de communes Ardenne Rives de Meuse ; il a toujours été d’une fidélité sans faille envers cette structure qui l’en a remercié en faisant en sorte qu’il en devienne vice-président en juin 2010 ; il s’est heurté il y a quelques semaines à une fin de non-recevoir lorsqu’il a voulu faire rentrer sa commune dans le cercle très fermé de celles qui bénéficient des voiries d’intérêt communautaire ; enfin il a eu ces derniers jours la désagréable surprise de voir l’intercommunalité à laquelle il est si dévoué piétiner sans la moindre considération l’autorisation qu’il avait accordée aux compagnons d’Emmaüs de procéder à un ramassage sur le territoire de sa commune.

Il a donc beaucoup donné, mais le moins qu’on puisse dire c’est qu’il a été très peu payé en retour ! Pourtant il n’envisage pas d’ouvrir les yeux et de changer d’attitude. Je suppose que vous avez déjà trouvé le nom de cet énergumène qui mérite sans conteste le titre de "cocu magnifique de la Pointe". Dans le cas contraire, plutôt que de continuer à vous creuser en vain les méninges, regardez la photo ci-dessous qui a été publiée dans l’édition du 05 octobre 2012 de « L’Ardennais » où il pose, à une place qui correspond parfaitement à son positionnement politique, en compagnie des compagnons d’Emmaüs qu’il croyait alors pouvoir accueillir les bras ouverts sur le territoire de sa commune...

Laurent Bouvier      

(pour ceux qui ne sont pas physionomistes, il reste une solution : faire un clic gauche sur la photo !)

mercredi 21 novembre 2012

Ardenne Rives de Meuse : cachez cette pauvreté que je ne saurais voir !

Classé 17 années d’affilée, entre 1989 et 2003, en tête du palmarès des personnalités les plus aimées des Français, l’abbé Pierre n’est pas près de sortir de nos mémoires ! Pourquoi ? D’abord parce qu’il a été un personnage hors du commun, religieux bien sûr, mais aussi résistant décoré de la Croix de guerre avec palme puis député et même vice-président de la Confédération mondiale, un mouvement fédéraliste universel de promotion de la mondialisation démocratique. Mais surtout parce qu’il a fondé en 1949 une organisation laïque de lutte contre l’exclusion, le Mouvement Emmaüs, dont il a assuré le financement initial en participant victorieusement en 1952 au jeu "quitte ou double" sur Radio Monte Carlo avant de le faire connaître à tous les Français pendant le terrible hiver 1954, qui a coûté la vie à de nombreux sans-abri, en lançant son fameux appel à "l’insurrection de la bonté" sur les ondes de Radio-Luxembourg. Depuis, cette association n’a cessé de se développer, au point de compter 115 communautés en France, dont une dans les Ardennes qui s’est installée depuis 1989 dans une ancienne ferme du hameau de Briancourt, près de Sedan.

Forte de 24 compagnons, la communauté ardennaise est surtout connue pour son magasin de bric-à-brac ouvert à tous les acheteurs potentiels, sans condition de revenu, les mercredis et les samedis après-midi. Mais elle possède également un lieu d’hébergement, plusieurs camions qui sillonnent le département pour récupérer entres autres des meubles, des bibelots et des vêtements, ainsi qu’un atelier où elle peut remettre en état les objets qu’elle a récupérés. Cela lui permet d’assurer discrètement sa principale mission qui consiste à dépanner en mobilier et en électroménager les plus démunis, du bénéficiaire du RSA au jeune couple sans emploi, en échange d’une contrepartie financière qui ne dépasse jamais 25 % du prix de vente du magasin d’Emmaüs. En tout, ce ne sont ainsi pas moins de 130 foyers qui ont été aidés en 2010 ! Parallèlement à cette solidarité locale, la communauté s’efforce, à hauteur de ces moyens qui se sont élevés à 460.000 euros en 2010, de faire preuve de solidarité à l’échelle nationale comme cela a été le cas en 2001 après l’explosion de l’usine AZF à Toulouse, et même de solidarité internationale en participant à des actions comme le forage de puits à grande profondeur près du lac Nokoué au Bénin.  

Une communauté des plus utiles donc, qui s’est développée en ouvrant le 15 octobre 2011 un deuxième point de vente dans les Ardennes, à Givet, dans l’ancien garage Renault de l’avenue Roosevelt ! Destiné à répondre aux besoins des habitants de la Pointe qui ne pouvaient pas se permettre de faire 1h15 de voiture pour se rendre à Briancourt, ce magasin de 250 m2 a connu des débuts poussifs. Mais aujourd’hui, grâce à un recentrage sur les vêtements et les petits meubles au détriment des gros objets qui avaient du mal à se vendre, il semble avoir trouvé son rythme de croisière. Encore faut-il qu’il puisse s’approvisionner régulièrement ! C’est pourquoi les compagnons de la communauté avaient entrepris au début du mois, après en avoir demandé l’autorisation au maire, de faire du porte-à-porte à Vireux-Molhain afin de collecter des vieux objets qui pourraient être revendus. Une action on ne peut plus classique qui est réalisée dans toute la France et qui est généralement bien accueillie, mais qui n’a pas eu l’heur de plaire à la Communauté de communes Ardenne Rives de Meuse qui s’est fendue d’un courrier demandant d’arrêter illico presto le démarchage.

Pourquoi une telle réaction, êtes vous certainement en train de vous demander ? Apparemment parce qu’il existe sur le territoire de l’intercommunalité trois déchetteries dans lesquelles la population amène ses encombrants qui sont récupérés une semaine sur deux par Emmaüs et par l’association Bell’Occas. Dans ces conditions, une collecte en porte-à-porte n’aurait aucun intérêt sauf à rendre le tri moins efficace et à servir de précédent à d’autres associations qui s’empresseraient de suivre le mouvement. Une justification dont chacun pensera ce qu’il voudra, mais dont le PG/La Pointe n’est pas dupe ! Pourquoi ? D'abord parce que que les compagnons d'Emmaüs récupèrent tous les objets inutilisés, qui vont des encombrants , certes, aux simples vêtements. Ensuite parce qu’après avoir consulté le site internet de l’office de tourisme communautaire, nous avons constaté que l’antenne d’Emmaüs ne figurait pas, dans l’onglet conçu pour les nouveaux arrivants, dans la liste des commerces et des services ou, à l’image du Secours catholique et de la Croix Rouge, dans la rubrique vie pratique. Il faut descendre plus bas dans l’arborescence pour la trouver, dans les informations concernant la commune de Givet, où elle a été placée dans la rubrique associations culturelle (!) juste après les Anciens combattants et prisonniers de guerre et avant, par exemple, l’association des radios amateurs, l’association franco-portugaise ou le club aquariophile. Un classement qui en dit long sur la méconnaissance des activités réalisées par Emmaüs, à moins qu’il ne révèle une volonté délibérée de cacher son existence qui nuirait à l’image de prospérité que la Communauté de communes souhaite véhiculer...     

Laurent Bouvier     


mardi 20 novembre 2012

Nous vivons une époque formidable où tout devient possible !


Il était une fois les Trente glorieuses où tout était plus simple. Deux camps et quelques dissidences ici et là. Aujourd’hui, tout devient possible. Le meilleur comme le pire. L’inouï comme l’abject. Il y aurait de quoi remplir un livre. Et ces exemples sont pleins d’enseignements pour qui est en mesure de les décrypter. Voilà des sujets de réunions publiques qui rendraient plus sexy les initiatives d’éducation populaire ! Avis aux amateurs ! Je prendrai deux éclairages parmi des milliers.

14 novembre 2012. Les manifestations anti-austérité se déclinent dans toute l’Europe à l’appel de la Confédération européenne des syndicats. Une première fort réussie. Plusieurs centaines de milliers de manifestants rien qu’en Espagne, 4ème pays de la zone euro. Des grèves générales massives au Portugal et en Espagne. Fortes manifestations en Grèce. Le PIB a chuté de plus de 20 % depuis le début 2010 et le troisième trimestre 2012 a vu une chute de 7,2 % sur un an ! Et c’est au même moment à Athènes, devant un parterre de banquiers grecs, que Charles Dallara, directeur de l’Institut de la finance internationale (IIF), groupement d’intérêt des grandes banques de la planète, basé à Washington, s’époumone contre l’austérité. Il déclare qu’il est « temps de reconnaître que l’austérité seule condamne non seulement la Grèce, mais l’intégralité de l’Europe à la probabilité d’une ère douloureuse ». Il appelle la zone euro et le FMI à rechercher des solutions « créatives » et « non conformistes ».

Bien évidemment, l’honorable Charles Dallara ne fait là qu’être le porte-parole d’une partie des banques, qui s’inquiètent des perspectives de remboursement de leurs créances en raison de l’application des dogmes de l’ordolibéralisme (variante ultra du néolibéralisme européen). Il ajoute : « Sans une stabilisation de l’économie et une reprise de la croissance, la viabilité de la dette ne sera jamais atteinte. » Ou encore « Le FMI a un programme permettant à certains pays d’avoir accès à des prêts à taux zéro. Il est limité actuellement aux pays à bas revenus. Mais, veut-on vraiment attendre que la Grèce tombe dans cette catégorie pour reconnaître que les circonstances exceptionnelles entourant le cas grec aujourd’hui justifient quelques idées non conformistes en matière de politique de prêt au FMI ? ». Il fait même appel à la Banque européenne d’investissement (BEI). L’estocade avant de conclure « Nous sommes tous Grecs… Les problèmes de la Grèce ne pourront pas être résolus sans des changements structurels dans le fonctionnement de la zone euro ». Comment lire ce discours ? Dallara craint tout simplement que le défaut de paiement de la Grèce puisse provoquer l’écroulement du château de cartes de l’ensemble de la zone euro.

Eh bien disons-le tout net : les duettistes Merkel et Hollande en restent à la potion de l’austérité sans fin. Après la potion de l’austérité en France sur le budget 2013, puis les 20 milliards d’euros de l’impropre « choc de compétitivité », le plan de François Hollande prévoit plus de 60 milliards d’euros sur le quinquennat. Sans compter les « vertiges » supplémentaires possibles. Nous voyons donc une contradiction poindre au sein de la finance internationale. Et si le mouvement social et populaire en profitait ?

Revenons en France. Après le scandaleux accord de légalisation des dépassements d’honoraires prônant la possibilité de facturer des honoraires multipliés par 2,5 mais aussi de faire payer les cotisations sociales des médecins du secteur 2 par la Sécurité sociale, voilà que les fermeture de « blocs opératoires » entraînent un mouvement ultra-libéral (« le Bloc », les « médecins pigeons » soutenus par la Fédération de l’hospitalisation privée) dépassant les syndicats néolibéraux traditionnels (CSMF et SML) avec la revendication d’une liberté totale des médecins. Comme si certains enseignants demandaient d’être affectés dans l’école de leur choix à des salaires décidés par eux-mêmes. Et la ministre d’ouvrir la discussion. On croît rêver ! Et que dire de ces internes qui ont mêlé leur mobilisation à celles des ultras de la chirurgie et de l’obstétrique !

Quels enseignements ? La méthode UMP-PS de négociation avec la CSMF et le SML n’apporte même pas la paix chez les médecins néolibéraux. Négocier avec les néolibéraux soi-disant « modérés » contre les ultra-libéraux n’est pas plus efficace que négocier, dans un autre domaine, avec des intégristes dits « modérés » contre les ultra-intégristes. En fait, il faut changer de paradigme et prendre une voie alternative. Oui, il faut affronter l’ensemble du dispositif ordolibéral en matière de santé/protection sociale (et donc pas seulement les médecins néolibéraux) en prenant position « contre les prédateurs de la santé » incluant d’abord les firmes multinationales de la pharmacie et des assurances, le privé lucratif en matière de santé et de protection sociale. Oui, il faut promouvoir une protection sociale solidaire de type nouveau.
Hasta la victoria siempre !

(Chronique d'Evariste, ReSPUBLICA n°699, 18 novembre 2012)

samedi 17 novembre 2012

vendredi 16 novembre 2012

Quand j’entends le mot culture, je sors mon vieux bréviaire…


Chacun sait que le maire de Givet est attaché à ses deux églises, autant voire plus que celui de Colombey : sur le site internet communal, elles représentent une bonne moitié de la page "Art et culture". Claude Wallendorff vient d’ailleurs de faire restaurer la chapelle de Walcourt et de participer à sa bénédiction par un beau discours, à défaut de l’ouvrir au public ou d’y faire donner les œuvres du très républicain Méhul. C’est très bien, mais cela suffit-il ? Il est permis de penser que les atouts de Givet, ville industrielle et membre essentiel du Pré carré de Vauban, vont au-delà de sa paroisse. Les richesses existent, mais elles restent largement virtuelles, car ni le passé ouvrier, ni l’unité architecturale du centre-ville, ne sont réellement exploités. A une ou deux exceptions près, la commune a été gérée par la droite depuis 1800. On conçoit aisément que la bourgeoisie locale ne se soit pas souciée de la culture de sa main d’œuvre ; mais elle n’a même pas su valoriser une architecture civile et militaire que les Ardennais ont bâtie de leurs mains…

Pourtant, si l’on en juge par le récent classement du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais au Patrimoine mondial de l’UNESCO, il est possible de faire honneur à la mémoire du monde ouvrier. Pour prendre un exemple plus modeste, la mairie communiste de Gennevilliers a placé sur le site des anciennes usines de la commune des panneaux récapitulant leur histoire. Or, la Pointe a connu de nombreuses industries et des mouvements sociaux notables, de la grève des métallos de Fromelennes en 1904 à celle des Cellatex en 2000 en passant par les luttes de La Chiers. La municipalité de Givet a préféré ignorer ce genre de réalités. C'est regrettable, mais nos édiles locaux ont tout de même quelques réalisations à leur actif : le Manège est un bel aménagement, qui vient d’ailleurs de passer au numérique ; il y a aussi un point internet et une bibliothèque ; récemment encore, le Festi’meuse et la Foire aux oignons ont attiré du monde contrairement à l’exposition d’art contemporain des Récollectines qui a fait un flop. Quant aux Journées du Patrimoine, elles ont permis pendant deux jours de cacher la misère du reste de l’année. Somme toute, on peut reprocher aux municipalités qui se sont succédé depuis la démocratisation de l’Etat culturel -  legs de la gauche en 1981 - de ne pas avoir fait de réel choix politique dans ce domaine et de ne pas avoir utilisé des richesses que beaucoup de communes nous envieraient si elles étaient médiatisées. Subventionner le travail souvent remarquable des associations ne saurait constituer une excuse à l’inactivité…

A l’échelle de la Communauté de communes, il est bien dommage qu’on n’ait pas créé non plus d’équipements culturels dignes de ce nom – ce qu’il est pourtant tout à fait possible de faire avec un peu d’astuce, par exemple en ouvrant une bibliothèque moderne et ouverte sur son environnement, et qui serait aussi un lieu d’information juridique et social. Il est encore plus regrettable qu’il n’y ait pas dans la Pointe de musée d’histoire locale, ni de circuit patrimonial. Que la coopération culturelle avec la Belgique soit restée lettre morte, faute d’avoir pu intéresser nos voisins à un projet sérieux, sur la langue wallonne par exemple. Qu’on n’ait pas encore produit quelques idées réellement novatrices d’aménagement du fort Condé – pas des réalisations, ne rêvons pas, mais au moins des directions crédibles. Ou encore qu'on n'ait pas jugé utile de mettre une borne bien faite expliquant au touriste ce qu’il voit à Charlemont (3000 euros pièce si l’on ne cherche pas un designer parisien…), avant de l’illuminer la nuit pour cent fois plus cher. Et tant qu’à faire, on aurait pu songer à en mettre une autre devant la maison natale de Méhul

A tout cela, Claude Wallendorff et ses collègues de droite ont certainement pensé, mais il semble que le temps leur ait manqué. Ils ont donc échoué à valoriser le patrimoine pour attirer le touriste, comme à rompre avec une culture élitiste de prestige, détachée des préoccupations des gens. La crise économique ne saurait constituer une excuse : le mandat de ces maires a souvent commencé avant, et en cette matière, il est possible de faire beaucoup avec de l’huile de coude, de l’entregent et un peu de modestie. Mais c’est aussi une question de prédisposition : si vous voulez toucher du doigt ce que j’entends par culture populaire, plutôt que d’aller sur le site du Lions Club, visitez donc le blog de Vireux-Rive-Gauche !

Boris Spirta

jeudi 15 novembre 2012

Revin : 1ère manifestation de solidarité avec les Electrolux !


Hier après-midi, sous un ciel gris comme l’automne ardennais en connaît tant, près de 1.200 personnes se sont réunies à l’occasion de la journée européenne d’action et de solidarité devant l’usine Ardam-Electrolux de Revin. Venues non seulement des environs immédiats mais aussi de toute la vallée de la Meuse, de Charleville-Mézières et parfois d’endroits encore plus éloignés situés aux quatre coins du département, souvent encore sous le choc de l’annonce de la fermeture programmée de ce site industriel pourtant bénéficiaire qui constitue le poumon économique du bassin d’emplois, toutes avaient à cœur de montrer leur solidarité avec les 419 salariés menacés à terme de licenciement !

Après avoir écouté les interventions des représentants syndicaux, le cortège, au sein duquel figuraient de nombreux élus de gauche mais aussi quelques élus de droite suffisamment attachés à leur territoire pour prendre le risque de défiler au milieu d’une foule leur étant très majoritairement hostile, s’est mis en mouvement et a rallié l’hôtel de ville après avoir battu le pavé pendant deux bonnes heures. Le temps pour les manifestants d’échanger sur la situation politique actuelle, sur l’impasse que constitue l’austérité dans laquelle bascule un nombre toujours plus important de gouvernements européens et sur les dégâts enregistrés ces derniers temps par le tissu économique local.

Bref, une belle manifestation, soutenue par les commerçants dont la quasi-totalité avait baissé leurs rideaux en signe de solidarité, mais dont on aurait pu attendre au vu des 10.000 personnes qui ont déjà rejoint le groupe créé sur Facebook « contre la fermeture d’Electrolux Revin » et des 5.000 qui ont signé la pétition en ligne pour la défense du site qu’elle rassemble encore plus de monde. Espérons que ce sera le cas la prochaine fois afin d’établir un rapport de force plus à même d’inciter la multinationale suédoise à revenir sur son funeste projet...  

Laurent Bouvier



                 


mercredi 14 novembre 2012

Les gros sabots du PS vis-à-vis du Front de Gauche


"Porte parole du PS, David Assouline a chaussé ses gros sabots pour essayer de diviser le Front de Gauche. Il sépare le bon grain de l’ivraie : d’un côté des communistes jugés par lui constructifs et raisonnables, de l’autre Jean-Luc Mélenchon et le Parti de Gauche qui s’opposeraient, à « titre personnel », à la politique du gouvernement.

Les voilà donc qui manient la carotte et le bâton maintenant ! A chacun son rôle : au sénateur parisien les fausses flatteries, à Bruno Leroux les menaces vis-à-vis des communistes pour les municipales. Tout cela serait risible si leur objectif ainsi poursuivi n’était pas sérieux : éviter que le groupe Front de Gauche au Sénat s’abstienne sur les recettes comme il le prévoit puis que nos parlementaires refusent de voter le budget. Dans sa dérive droitière et libérale, le PS craint par dessus tout que se révèle toujours plus l’existence à gauche d’une alternative à la politique d’austérité du gouvernement.

Dans les deux cas, ces responsables socialistes se dupent sur la réalité du Front de Gauche. Ils continuent de nous considérer les uns comme une force domestiquée, les autres à domestiquer. C’est méprisant et méprisable pour nos partis et les 4 millions d’électeurs qui ont permis la défaite de Nicolas Sarkozy. C’est se tromper de période, comme ils se trompent de politique."

(Communiqué de Eric Coquerel, Secrétaire national aux relations unitaires)

mardi 13 novembre 2012

Investissez dans la révolution citoyenne !



14 novembre : c'est à Revin qu'il faudra être !

A l'appel de la Confédération Européenne des Syndicats (CES), une journée européenne d'action et de solidarité aura lieu demain, 14 novembre, afin, d'une part de s'opposer aux politiques d'austérité qui ne mènent qu'à des impasses économiques et sociales, et d'autre part de proposer un certain nombre d'orientations nouvelles comme l'intensification de la lutte contre le dumping social et salarial, l'harmonisation de la fiscalité sur les entreprises en Europe ou encore la mise en commun de la dette des Etats par la création d'euro-obligations. Relayée par plus de 40 organisations syndicales, cette journée aura lieu dans 23 pays, dont la France où, en plus des grèves lancées à l'initiative des syndicats CGT-CFDT-FSU-Solidaires-UNSA, des manifestations et des actions de sensibilisation se dérouleront dans au moins 80 départements. Parmi eux on trouvera bien sûr les Ardennes dans lesquelles, symboliquement, un rassemblement aura lieu à 14h00 devant l'usine Ardam-Electrolux de Revin que ses dirigeants envisagent sans scrupule de fermer, malgré les bénéfices qu'elle dégage, d'ici deux ans en laissant sur le carreau 419 salariés ! Une manifestation à ne pas manquer pour tous ceux qui ont compris que la survie d'une industrie dans la Vallée passe par un changement radical de politique économique, et à laquelle le PG/La Pointe s'associe pleinement sans la moindre réserve...   

Laurent Bouvier

dimanche 11 novembre 2012

"Le Forgeron de la Paix" dans sa version originale

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Aujourd'hui, on va commémorer le 94ème anniversaire de l'armistice qui a mis fin à la 1ère guerre mondiale. Jour de recueillement par excellence en mémoire des sacrifices consentis par tous ceux qui ont participé à ce conflit que l'on croyait à l'époque être "la der des der", il devrait aussi être l'occasion de se rappeler que ce premier affrontement total de l'histoire s'est soldé par un bilan humain désastreux : environ 9 millions de morts, les fameuses "croix de bois", dont plus de 2 millions pour l'Allemagne et près d'1,5 million pour la France qui a été le pays le plus touché proportionnellement à sa population ; 6,5 millions de blessés (invalides, aveugles, gazés, amputés, handicapés) restés dans la mémoire collective sous la dénomination de "gueules cassées" et que les Etats ont dû prendre en charge en les pensionnant à vie ; des familles marquées à jamais avec 3 millions de veuves et 6 millions d'orphelins ; sans oublier un vieillissement de la population bien mal venu au moment de la Reconstruction et dont les courants les plus conservateurs ont su tirer profit. De quoi maudire la guerre, comme la commune d'Equeurdreville l'a si bien inscrit sur son monument aux morts, et lui préférer la paix que Mademoiselle Doriga a chantée avec talent en interprétant au Caf'Conc' le chef d'oeuvre écrit en 1876 par Lucien Delormel et Gaston Villemer et mis en musique par Tac-Coen : "Le Forgeron de la Paix" que le PG/La Pointe se fait un plaisir de vous faire (re)découvrir en mettant ci-dessous à votre disposition ses superbes paroles...   

Dans un village minuit sonne
Un forgeron frappe le fer
Auprès du brasier qui rayonne
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Son marteau s'élève dans l'air
Il retombe et sa main velue
S'accompagne d'une chanson
En forgeant un soc de charrue
Pour une prochaine moisson

 C'est pour la paix, dit-il, que je travaille 
Loin des canons, je vis en liberté
Je façonne l'acier qui sert à la semaille
Et ne forge du fer que pour l'humanité

Soudain par la porte qui s'ouvre
Entre une femme au teint bronzé
Sous le long manteau qui la couvre
Elle tient un glaive brisé
Sa poitrine est toute sanglante
Et l'homme en fronçant les sourcils
Lui demande avec épouvante
"Femme que viens-tu faire ici ? "


 C'est pour la paix, dit-il, que je travaille 
Loin des canons, je vis en liberté
Je façonne l'acier qui sert à la semaille
Et ne forge du fer que pour l'humanité

Moi, répond alors l'étrangère
Dans les sillons, je mets du sang
Reconnais moi, je suis la Guerre !
Et Forge mon sabre à l'instant !
Le forgeron saisit la lame
Mais la broyant sous ses outils
Il lui dit : "Sois maudite, ô femme !
Toi qui m'as, un jour, pris mon fils.

C'est pour la paix, que mon marteau travaille
Loin des canons, je vis en liberté
A jamais, soient maudits les engins de bataille
Je ne forge du fer que pour l'humanité


samedi 10 novembre 2012

Une petite merveille d'Avel Trez sur l'air du "Forgeron de la Paix"

                                 La chasse aux bourgeois


Une excellente analyse de la désindustrialisation du nord du département des Ardennes !

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Xavier Médeau, avocat spécialisé en droit du travail, 41 ans, exerce au barreau de Charleville. Il a notamment défendu dans la Vallée les salariés de Cellatex, Fonte Ardennaise (Haybes), Tréfimétaux, Artis, Thomé Génot, Guilloteaux, Pierquin, Ardennes Forges, Lenoir et Mernier, Affixa, Sopap, Godard, Oxame, Porcher. Pour ne citer que les dossiers "collectifs" donc supérieurs à 10 salariés, le plus important en comportant 300. En tout plus de mille dossiers défendus rien que dans la Vallée ! Dans cette analyse succincte, il évoque les principaux problèmes de l’industrie locale et tente, modestement, d’apporter un début de solution.

L’appareil de production :
A l’exception notable de la fonderie P.S.A., les industries traditionnelles des métaux souffrent de vétusté synonyme de mauvaises conditions de travail. La Fonte Ardennaise ou même le "fleuron" local Invicta, unité de Vivier au Court, en sont de "bons" exemples. Les salaires, sauf exceptions rares, sont peu attractifs. Métiers pénibles et mal rémunérés, l’industrie des métaux n’attire plus les jeunes vers les "boutiques". Les difficultés à trouver la main d’oeuvre sur place est un frein au développement et à la pérennité des entreprises.
Solutions : C.H.S.C.T. et comités d’entreprises dotés de véritables pouvoirs. Négociations salariales de branche. Application stricte des réglementations du code du travail.

tg.jpg Le patronat et ses "spécificités locales" :
*Les « patrons voyous » :
Thomé-Génot, Ardennes Forges, Lenoir et Mernier, Oxame, autant d’exemples d’entreprises victimes de repreneurs sans scrupules attirés par des conditions très favorables (subventions, exonérations) accordés par des pouvoirs publics pas très regardants et une main d’oeuvre bon marché et peu exigeante. La région est très touchée par la crise industrielle et ne jouit pas d’une bonne image de marque : elle a tout ce qu’il faut pour attirer les "charognards". Lire à ce sujet l’interview que j'ai accordée à L’ Humanité du 19 avril dernier, page trois.
* Des patrons pas toujours à la hauteur :
Les fautes de gestion apparaissent comme une des principales causes de fermetures d’entreprises. Le manque de vision à long terme associé à un certain conservatisme qui se traduisent par le manque d’investissements sont constatés à maintes reprises lors des faillites. Un manque d’investissements qui a par ailleurs des répercussions sur l’état de l’entreprise. Un exemple : les repreneurs américains de Thomé-Génot ont racheté "la plus sale" non sans avoir visité des entreprises dans les pays émergents ! Cette saleté étant pour eux le gage d’une main d’oeuvre prête à accepter les conditions les plus dures.

La main d’oeuvre et ses "spécificités locales" :
Elle a la réputation justifiée d’être dure à la tâche, elle supporte et pallie d’une certaine manière le manque d’investissements … jusqu’à ce que cela ne suffise plus pour assurer la compétitivité de l’entreprise. Mais elle est peu polyvalente et demeure le plus souvent spécialisée dans une seule tâche qu’elle exécute d’ailleurs fort bien d’où le mythe du « savoir faire ardennais ». Elle apparaît résignée et peu revendicative, 30 ans de crise ont durablement façonné les mentalités : "on a un boulot, c’est déjà pas si mal" ! On ne réagit que lorsque la fermeture est devenue inéluctable, lorsqu’il est déjà trop tard. Les conflits emblématiques, car très durs, chez CELLATEX et Thomé-Génot étaient motivés par le désespoir d’avoir perdu son emploi non par l’espoir de le sauvegarder.
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Solutions : renforcement du rôle des comités d’entreprise et syndicats qui doivent avoir le pouvoir de mettre en place des expertises capables de jauger la santé réelle de l’entreprise dès les premières difficultés. Mise en place d’une politique de formation professionnelle avec un « guichet unique » capable de mettre rapidement en adéquation les besoins des entreprises avec l’Education Nationale et les organismes de formation professionnels du Ministère du Travail. La coopération réussie du Lycée Armand Malaise avec Hermès à Bogny sur Meuse a valeur d’exemple.


Une aide publique distribuée trop généreusement ?
L’argent public accordé sous forme de subventions à la reprise d'entreprises en faillite ou d’exonération de charges (les fameuses zones franches) est localement abondant. En témoignent aussi les C.T.P. qui doivent aider à la réinsertion professionnelle des licenciés mai qui sont coûteux et d’une efficacité douteuse. La bonne volonté est là, certes. Mais elle est loin d’être toujours utilisée à bon escient. On a vu ainsi des prêts aux entreprises à taux zéro, des locaux rachetés par le Conseil Général et reloués ensuite au repreneur, des subventions qui ont servi à indemniser des licenciés. Le choix du repreneur, restreint il est vrai par le peu de candidatures, s’avère parfois catastrophique (cf. ci-dessus « les patrons voyous »).
Solutions :
les élus doivent pouvoir bénéficier de conseils de véritables experts indépendants capables d’évaluer la fiabilité d’un projet de reprise. L’argent public ne serait-il pas mieux dépensé en subventionnant la création de SCOP par les anciens salariés ?

Bilan :
Les difficultés que rencontre de longue date l’industrie locale donnent l’impression qu’un "processus morbide" est engagé, un processus qui se reproduit avec toujours les mêmes causes, toujours les mêmes effets. Les difficultés de l’industrie ardennaise, que l’on se gardera de sous-estimer, ont engendré dans les esprits un climat de pessimisme, une peur de l’avenir et une nostalgie du passé glorieux.
Les conséquences :
Chantage patronal à l’emploi aidant ( "Si vous m’embêtez je délocalise en Roumanie, si tu n’est pas heureux il y en a dix qui attendent dehors"), les ouvriers et partenaires sociaux acceptent à peu près tout et n’importe quoi (ce n’est pas un grief mais un constat) et les pouvoirs publics, eux, ne se montrent pas très regardant sur les conditions de travail ni l’utilisation des subventions. Cette attitude, compréhensible, loin de rendre service à l’entreprise, la dessert en réalité. Il n’y a plus dès lors aucun contre-pouvoir à celui du patron. Dans cette situation, si l’entreprise est bien gérée, tant mieux, il existe toujours des entreprises ardennaises correctement dirigées, Dieu merci, mais dans le cas contraire, c’est la catastrophe assurée. Si on peut difficilement agir sur le moral des gens, peut-on retrouver un certain courage politique à ne pas laisser faire tout et n’importe quoi ?

(interview réalisée il y a quelques mois par notre camarade Didier Fuselier sur un thème au coeur de nos préoccupations)

jeudi 8 novembre 2012

Givet : les raisons du refus de l’incinérateur par le préfet


Un peu moins long que les célèbres séries américaines Dallas et La petite maison dans la prairie, mais plus proche de "l’univers impitoyable" de la première que du "monde de bons sentiments" véhiculé par la deuxième, le feuilleton à rebondissements de l’implantation à Givet d’un incinérateur à déchets de papèteries est sur le point de se terminer. Commencé en toute discrétion il y a déjà 6 ans mais révélé au public par quelques citoyens vigilants en juin 2010 seulement, ce projet s’est heurté à la fois à une contestation forte des riverains et à une opposition massive des élus belges concernés par ce projet frontalier qui ont défrayé la chronique. De quoi irriter au plus haut point les soutiens à cette installation, et tout particulièrement le duo Wallendorff-Dekens qui s’est fendu à plusieurs reprises de tracts bien peu élégants à l’égard de ceux qui osaient se mettre en travers de leur chemin. Mais rien n’y a fait ! La vérité sur ce projet plus que contestable a réussi à percer, notamment lors de l’enquête publique, et le préfet des Ardennes a fini par prendre un arrêté refusant la mise en service de l’installation tant controversée.

Signé le 29 octobre dernier, ce document tout ce qu’il y a de plus officiel a été communiqué au porteur du projet en même temps qu’il était transmis au gouvernement wallon et aux mairies de Givet, Chooz, Foisches, Rancennes et Fromelennes. A sa lecture, on y apprend trois choses ! Lesquelles ? Sur la forme, d’une part que l’installation d’une unité industrielle de ce type et de cette envergure nécessite la consultation et bien souvent l’approbation d’un nombre important de services de l’Etat, et d’autre part que l’administration française est encore loin d’être aussi simplifiée que d’aucuns le réclament à cor et à cri. Sur le fond, que la décision du préfet ne repose pas sur un seul élément, mais sur une accumulation au sein de laquelle les plus graves sont les réserves tant financières que techniques mises en avant par l’autorité environnementale, le rapport mitigé du commissaire enquêteur, l’avis défavorable de l’agence régionale de santé et les insuffisances persistantes dans les données fournies par le porteur du projet. Pour le vérifier, rien de plus simple, il vous suffit de lire, en intégralité si le cœur vous en dit ou partiellement en sautant d’un passage mis en évidence à un autre, la reproduction de l’arrêté préfectoral qui figure ci-dessous et que le PG/La Pointe se fait un devoir de mettre à la disposition du plus grand nombre...   
 
Laurent Bouvier






(pour une meilleure lecture des documents, vous pouvez faire un clic gauche dessus)