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Aujourd'hui, on va commémorer le 94ème anniversaire de l'armistice qui a mis fin à la 1ère guerre mondiale. Jour de recueillement par excellence en mémoire des sacrifices consentis par tous ceux qui ont participé à ce conflit que l'on croyait à l'époque être "la der des der", il devrait aussi être l'occasion de se rappeler que ce premier affrontement total de l'histoire s'est soldé par un bilan humain désastreux : environ 9 millions de morts, les fameuses "croix de bois", dont plus de 2 millions pour l'Allemagne et près d'1,5 million pour la France qui a été le pays le plus touché proportionnellement à sa population ; 6,5 millions de blessés (invalides, aveugles, gazés, amputés, handicapés) restés dans la mémoire collective sous la dénomination de "gueules cassées" et que les Etats ont dû prendre en charge en les pensionnant à vie ; des familles marquées à jamais avec 3 millions de veuves et 6 millions d'orphelins ; sans oublier un vieillissement de la population bien mal venu au moment de la Reconstruction et dont les courants les plus conservateurs ont su tirer profit. De quoi maudire la guerre, comme la commune d'Equeurdreville l'a si bien inscrit sur son monument aux morts, et lui préférer la paix que Mademoiselle Doriga a chantée avec talent en interprétant au Caf'Conc' le chef d'oeuvre écrit en 1876 par Lucien Delormel et Gaston Villemer et mis en musique par Tac-Coen : "Le Forgeron de la Paix" que le PG/La Pointe se fait un plaisir de vous faire (re)découvrir en mettant ci-dessous à votre disposition ses superbes paroles...   

Dans un village minuit sonne
Un forgeron frappe le fer
Auprès du brasier qui rayonne
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Son marteau s'élève dans l'air
Il retombe et sa main velue
S'accompagne d'une chanson
En forgeant un soc de charrue
Pour une prochaine moisson

 C'est pour la paix, dit-il, que je travaille 
Loin des canons, je vis en liberté
Je façonne l'acier qui sert à la semaille
Et ne forge du fer que pour l'humanité

Soudain par la porte qui s'ouvre
Entre une femme au teint bronzé
Sous le long manteau qui la couvre
Elle tient un glaive brisé
Sa poitrine est toute sanglante
Et l'homme en fronçant les sourcils
Lui demande avec épouvante
"Femme que viens-tu faire ici ? "


 C'est pour la paix, dit-il, que je travaille 
Loin des canons, je vis en liberté
Je façonne l'acier qui sert à la semaille
Et ne forge du fer que pour l'humanité

Moi, répond alors l'étrangère
Dans les sillons, je mets du sang
Reconnais moi, je suis la Guerre !
Et Forge mon sabre à l'instant !
Le forgeron saisit la lame
Mais la broyant sous ses outils
Il lui dit : "Sois maudite, ô femme !
Toi qui m'as, un jour, pris mon fils.

C'est pour la paix, que mon marteau travaille
Loin des canons, je vis en liberté
A jamais, soient maudits les engins de bataille
Je ne forge du fer que pour l'humanité