Depuis le début de l’année dernière, un plan dit "d’optimisation du service aux usagers" a été lancé par la CPAM (caisse primaire
d’assurance maladie) des Ardennes. Dit plus simplement, il s’agit de
transférer, dans un souci d’économie faisant fi de la qualité de vie des
assurés sociaux et de toute notion d’aménagement du territoire, l’essentiel des
activités existantes dans les antennes de Monthermé et de Givet à la ville
préfecture. Une rationalisation des moyens, pour reprendre une formule
politiquement correcte, qui aurait pour conséquence de ne maintenir dans toute
la vallée de la Meuse
qu’un "accueil de proximité" avec 4 agents à Givet et 2 à Monthermé
au lieu des 18 et 12 que l’on y trouve actuellement ! En cette période de
vaches maigres que nous traversons, certains trouveront probablement que cette
mesure est de bon sens, mais ce n’est pas le cas des élus, qui ont compris que
la dégradation des services rendus aux assurés sociaux constituera un frein
supplémentaire à l’attractivité du territoire, et encore moins du personnel qui
se souvient que cette méthode déjà utilisée à Fumay a abouti à la fermeture
pure et simple de cette agence.
Dans ces conditions, les actions de protestation contre ce
projet néfaste se sont multipliées ces derniers mois, avec par exemple, en
décembre, la réception au Ministère des affaires sociales et de la santé d’une
délégation composée entre autres du député Christophe Léonard, du maire de
Givet Claude Wallendorff, du représentant des assurés sociaux Bernard Canonne
et de plusieurs syndicalistes. Mais pour le moment, il faut bien reconnaître
que les résultats n’ont pas été au rendez-vous ! C’est pourquoi, à
l’initiative de l’ADECR (association départementale des élus communistes et
républicains) qui a envoyé en octobre dernier un courrier au directeur
départemental pour obtenir un rendez-vous sans jamais recevoir la moindre
réponse, une occupation des locaux de l’antenne de Givet a eu lieu en fin
d’après-midi. Avec quels résultats ? D’abord le refus de tout dialogue, ce
qui a abouti à l’enfermement dans les locaux à partir de 16h30 de la délégation
forte d’une vingtaine de membres. Ensuite l’appel aux forces de l’ordre qui
s’est traduit par l’arrivée sur le site de 4 gendarmes visiblement peu habitués
à gérer ce genre d’évènement. Enfin le retour à une attitude plus constructive
qui s’est concrétisée par un échange téléphonique avec le sous-directeur de la CPAM.
Au final, cette initiative de sensibilisation relayée sur le
terrain par le PG/La Pointe
et par le Parti Communiste des Ardennes aura donc permis d’avoir l’engagement
qu’un contact sera pris dès lundi matin avec le directeur de la CPAM afin de fixer un
rendez-vous qui se tiendra, pour des raisons de commodité, à
Charleville-Mézières. Elle aura aussi permis d’apprendre qu’il n’est absolument
pas prévu de remplacer les départs en retraite dans le département, ce qui ne
pourra qu’aboutir à terme à une dégradation du service rendu aux usagers. Et
pour terminer, elle aura été l’occasion de faire savoir clairement qu’en cas de
blocage de la situation, d’autres initiatives plus fortes auront lieu afin
qu’un service public de qualité doté d’un personnel suffisant soit maintenu sur
l’ensemble du territoire...
Laurent Bouvier
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