Depuis maintenant cinq ans, un évènement a lieu chaque 1er
janvier : la publication par la très sérieuse INSEE des populations
légales valables pour l’année en cours ! Loin d’être anodine, cette
batterie de chiffres est très attendue, notamment par les élus, étant donné
qu’elle fournit les bases à partir desquelles seront calculées, d’une part
toute une série de dotations financières, et d’autre part la rémunération des
maires et de leurs adjoints. Un moment particulièrement important de la vie
municipale donc, qui redonne un sourire éclatant à certains édiles alors que
pour d’autres c’est la soupe à la grimace ! Cette année, quels
enseignements peut-on retenir des informations qui viennent d’être publiées ?
D’abord que la
France , contrairement à beaucoup de pays européens dont
l’Allemagne, continue à gagner des
habitants, puisque sa population atteint désormais 64.612.939 personnes, soit
139.799 de plus que l’an dernier. Ensuite que dans ce contexte général positif,
les Ardennes continuent à faire figure de mauvais élève puisque, au lieu de
suivre le mouvement général et de gagner des habitants, elles en perdent
encore ! Certes, la décrue est limitée cette année à 39 personnes si on
prend comme référence la population totale, soit 1 tous les 9 jours alors
qu’elle atteignait 3 personnes par jour au plus fort de la saignée
démographique de la dernière décennie, mais elle n’est pas totalement enrayée.
Enfin que notre département connaît des situations très contrastées.
Dans le détail, si les arrondissements de
Charleville-Mézières et de Vouziers sont à peu près stables avec des gains
respectifs de 17 unités et de 30, celui de Sedan continue à s’enfoncer avec une
perte de 378 habitants (- 0,6 %) tandis que celui de Rethel poursuit sur sa
lancée et gagne encore 292 habitants (+ 0,8 %) grâce à la proximité de Reims.
Dans l’arrondissement du chef-lieu, la ville de Charleville-Mézières poursuit
son déclin démographique avec 166 habitants en moins (- 0,3 %) alors que son agglomération
réussit à rester quasiment stable : la périurbanisation s’y poursuit donc,
avec cela de particulier que les nouveaux habitants de la périphérie ne
viennent pas du centre-ville mais essentiellement – rénovation urbaine oblige –
du quartier de la Houllière !
Dans le reste de l’arrondissement, les cantons situés à
l’ouest (Signy-le-petit, Rumigny, Rocroi et Renwez) gagnent tous des habitants.
Par contre, ceux de la vallée de la
Meuse (Nouzonville, Monthermé, Fumay et Givet) en perdent
tous ! Une dichotomie qui n’a rien de nouveau, mais qui, dans un avenir
proche, pourrait être lourde de conséquences. Et la Pointe dans tout
cela ? Sans surprise, elle voit ses effectifs encore et toujours diminuer
à l’image du reste de la vallée, mais, comme vous pouvez le voir dans les
tableaux ci-dessous que le PG/La
Pointe se fait un plaisir de mettre à votre disposition,
cette baisse s’effectue de façon bien différente d’un canton à l’autre et elle
ne touche pas toutes les communes.
C’est le canton de Fumay qui est le plus affecté par la
diminution de la population avec une perte de 3,8 % en un an et de 6,3 % en
cinq ans. Sans les 260 personnes perdues par ce canton, les Ardennes auraient
donc gagné des habitants cette année ! Quant à celui de Givet, grâce aux
dernières installations de travailleurs transfrontaliers, il ne perd que 9
petites unités. Parmi les communes, les plus concernées par cette baisse sont
sans surprise les bourgs-centres de Fumay (- 7,7 % en 5 ans) et de Givet (- 3
%), ainsi que de façon plus étonnante mais pas forcément inexplicable Aubrives
(- 6,8 %) et les 2 Vireux dont Vireux-Wallerand qui n’arrive pas à repasser
au-dessus du niveau nécessaire pour réintégrer la catégorie des villes. A
l’inverse, surfant sur la vague de ce que les géographes appellent la
rurbanisation, 8 communes ont vu leur population augmenter, et parfois exploser
à l’image de Montigny-sur-Meuse (+ 31,6 % en 5 ans !), Foisches (+ 14,1
%), Hierges (+ 9,3 %) ou encore Fépin (+ 7,9 %).
Laurent Bouvier
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