A l’issue du séminaire gouvernemental autour de François Hollande pour relancer l’investissement, il semble qu’une des propositions retenues puisse être d’inciter les sociétés d’autoroutes à se lancer dans de nouveaux investissements en échange de l’allongement de leur concession.
Faut-il rappeler qu’avec la privatisation des autoroutes, des milliards ont atterrit dans les poches des concessionnaires. Le réseau autoroutier français, le deuxième d’Europe derrière l’Allemagne, génère 8,11 milliards d’euros de chiffres d’affaires par an contre 4,5 milliards en Allemagne pour un réseau 30% moins long en France ! Ces autoroutes construites grâce aux impôts payés par les ménages voient leur péage augmenter chaque année bien au delà de l’inflation afin d’enrichir tous les ans un peu plus les actionnaires. Leur prix de vente a été sciemment sous-évalué lors du bradage au secteur privé. Mais cela n’a pas suffit aux concessionnaires comme Vinci : en surexploitant les salariés, en réduisant leurs effectifs, en augmentant les prix des tronçons les plus fréquentés, les bénéfices au kilomètre ont augmenté de 30% en 5 ans.
Malgré cela, ils osent pleurer en disant qu’ils n’ont pas de quoi investir et que c’est à l’état de le faire. Ou alors il leur faut en échange un allongement de concessions, alors qu’ils ont déjà obtenu un an de plus en 2010 grâce à Jean-Louis Borloo. Hors de question ! Ni les automobilistes ni les contribuables n’ont à servir de vache à lait aux actionnaires des sociétés d’autoroutes. Cela suffit ! Il n’y pas pas besoin d’autoroutes en plus alors que le réchauffement climatique glisse vers un niveau incontrôlable ! Et encore moins pour engraisser Vinci. A Notre Dame des Landes ou dans les autoroutes, Vinci dehors !
Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche
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