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"Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel" (Jean Jaures/discours à la jeunesse)

"Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel" (Jean Jaures/discours à la jeunesse)

mercredi 20 février 2013

Ardenne Rives de Meuse soigne sa communication !


Mercredi dernier, pour la 5ème année consécutive, la Communauté de communes Ardenne Rives de Meuse a invité les conseillers municipaux des 17 communes qui la composent afin de leur montrer la vidéo présentée au mois de janvier aux conseillers communautaires à l’occasion de la cérémonie des vœux. 263 élus étaient donc conviés à prendre connaissance, dans le cadre agréable de la salle du Richat à Fromelennes, des réalisations de la comcom la plus convoitée des Ardennes, parmi lesquels une soixantaine avait répondu présent. Environ un sur quatre donc, au rang desquels figurait à ma grande surprise un autre conseiller municipal d’Aubrives, ce qui n’est certes pas extraordinaire mais néanmoins plus que les années précédentes ! Comme d’habitude, la soirée s’est déroulée en deux temps.

Le premier, qui a duré 45 minutes, a permis de visionner un petit film réalisé à la façon d’un journal télévisé avec, en guise de présentatrice, la directrice de Radio Fugi Odile de Barros. Après avoir montré les réalisations les plus marquantes de l’intercommunalité en 2012, à savoir les inaugurations de la chapelle Walcourt, de la station d’épuration écologique de Charnois et de la fresque de Jean-Paul Surin à Vireux-Molhain, ainsi que l’élargissement de la porte de garde du port de Givet, ce plaisant montage a donné la parole à 4 acteurs majeurs de la comcom. A tout seigneur tout honneur, le premier à s’exprimer a été le directeur général des services, Claude Wallendorff, qui a fait un rappel de l’évolution des finances depuis la création du district de Chooz en 1988. De façon très intéressée, il a ainsi mis l’accent sur les différents dispositifs qui ont réduit les ressources de la communauté de communes (écrêtement avec la loi Chevènement en 1999, ticket modérateur de la taxe professionnelle en 2009, transformation de cette taxe en 2010, création du fonds de péréquation intercommunal en 2012) et il a conclu à l’attention « des 40 voleurs qui croient avoir trouvé la caverne d’Ali Baba » en affirmant qu’Ardenne Rives de Meuse n’était pas riche, mais seulement à l’aise grâce à une gestion intelligente et souvent consensuelle puisque 95 % des décisions sont prises à l’unanimité.

Puis vint le tour d’abord de Daniel Tournay, le vice-président en charge des travaux, qui a listé les chantiers réalisés depuis 2008 : l’achèvement du PACoG, la construction de l’aire d’accueil des gens du voyage et du bâtiment de l’office de tourisme communautaire, la déconstruction de Cellatex et du « vin sans eau », la rénovation d’une partie des parois du Fort Condé, l’extension du bâtiment pour Teruel et la réalisation de quelques voiries communautaires dont il a bien précisé qu’elles étaient réservées aux seules communes de plus de 2.000 habitants ; ensuite de René Choin, le vice-président en charge de l’action économique, qui a rappelé les trois axes mis en place par la communauté de communes : le développement endogène avec le soutien aux petites entreprises et aux reprises, le développement exogène avec la prospection d’entreprises extérieures et le soutien à l’économie sociale et solidaire avec par exemple la prise en charge de la compétence petite enfance ; enfin de Jean-Pol Devresse, le vice-président en charge du tourisme, qui a insisté sur l’installation à l’OTC d’une table numérique et de quelques expositions temporaires ainsi que sur les espoirs qu’il a dans la promotion du massif ardennais par une association regroupant aussi bien des Français que des Belges et des Luxembourgeois.

Commença alors le deuxième temps pour lequel, je l’avoue, j’avais fait le déplacement, à savoir le discours du Président de la Communauté de communes Bernard Dekens qui a duré 40 minutes. Alors que j’attendais des propos musclés voire agressifs à la suite du changement en profondeur des limites de l’intercommunalité décidé dans les conditions que tout le monde connaît au mois de décembre dernier, j’ai eu la bonne surprise d’entendre un discours très pédagogique au ton certes ferme mais sans aucun excès. Evoquant la réalité d’un « territoire en souffrance », il a mis en avant un certain nombre d’arguments pour expliquer son opposition au nouveau schéma du Préfet. Parmi eux, celui qui a été le plus développé a été le CIF, c'est-à-dire le coefficient d’intégration fiscal (pour faire simple, c’est le pourcentage que représentent les dépenses intercommunales dans le total des dépenses des dépenses communales et intercommunales) qui s’élève à 83 % alors qu’il n’est que de 36 % pour la comcom de Meuse et Semoy, de 21 % pour celle des Plaines et Forêts de l’ouest ardennais et bien sûr de 0 % pour Revin. Un détail technique sans intérêt, diront certains qui auraient bien tort puisque la dotation globale de fonctionnement versée par l’Etat sera calculée non pas sur la base du CIF le plus élevé comme c’était encore le cas il y a encore un an, mais sur celle du CIF moyen augmenté de 5 %. Ce qui veut dire que le surplus de recettes que recevra la future intercommunalité Nord-Ardennes sera inférieur à 900.000 euros, alors que le surplus de dépenses pour assurer dans l’ensemble du nouveau territoire les mêmes services que ceux dont bénéficient aujourd’hui les 17 communes d’Ardenne Rives de Meuse sera bien supérieur.         

Quant aux autres arguments qui ont été développés, outre le contrat moral qui aurait été passé lors de la fermeture de la Chiers, il y a eu les difficultés actuelles de KME qui vaudraient bien celle connues par Electrolux et qui justifierait de conserver pour le territoire ses ressources actuelles, le comportement du Préfet qui aurait outrepassé ses pouvoirs en modifiant profondément le périmètre voté en 2011 et qui donnera lieu à un recours en justice ou encore le déni de démocratie que constituerait le refus de prendre en compte l’avis négatif que rendront au moins 70 % des communes concernées représentant plus de 70 % de la population de la future intercommunalité. Sans oublier bien sûr la disparition d’un certain nombre de services rendus à la population comme le taxi à la carte, l’aide aux études supérieures et surtout la gratuité de la collecte et du traitement des déchets ménagers et assimilés qui devrait être remplacée par une taxe annuelle d’environ 60 euros par personne. Fort de ces éléments, Bernard Dekens a alors conclu en affirmant qu’il ne serait pas « le président qui proposera d’augmenter les impôts et de baisser les services » et qu’il n’entendait pas « se laisser bouffer sans rien faire ». Réussira-t-il dans son combat ? Il est encore trop tôt pour le dire, mais une chose est sûre, sa détermination est pleine et entière...

Laurent Bouvier     

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