L’arrivée au pouvoir au printemps dernier d’un nouveau
gouvernement, dit de gauche, avait suscité l’espoir d’un réel changement de
cap, d’un autre choix de société. Pourtant, huit mois après, force est de
constater que bien peu de choses ont évolué : les plans sociaux se
multiplient, le taux de chômage ne cesse d’augmenter, la pauvreté s’installe
durablement et les inégalités continuent leur lent mais inexorable
accroissement. Dans le domaine de l’éducation, il y a bien eu quelques signes
de rupture, comme l’abrogation du décret sur l’évaluation des enseignants, la
suppression de la note de vie scolaire, la confirmation de la création à venir
de 60.000 postes ou encore la reconstruction d’une formation initiale digne de
ce nom, mais nous sommes bien loin de l’objectif affiché de la
« refondation de l’Ecole de la République et de la refondation de la République par
l’Ecole ».
La dernière manifestation dans notre département de cette
révision à la baisse des ambitions éducatives a eu lieu jeudi dernier, à l’occasion
des travaux de préparation de la rentrée 2013 dans le primaire par le CTSD
(comité technique spécial départemental). Au prétexte de l’habituel argument de
la baisse démographique, on savait déjà que les Ardennes devraient faire sans
aucun poste supplémentaire. Rien de bien réjouissant donc, mais nettement mieux
toutefois que ces dernières années au cours desquelles le département avait dû
rendre, comme on dit pudiquement, 43 postes en 2012 et 33 en 2011, après en
avoir déjà restitué 15 en 2010, 25 en 2009, 8 en 2008 et 28 en 2007 ! Toutefois,
derrière cette stabilité apparente, toute personne un peu sensée savait que
l’application du nouveau dispositif « Plus de maîtres que de
classes » allait se traduire par la fermeture d’un certain nombre de
classes. Toute la question était de savoir combien ?
Le chiffre est maintenant connu : à la rentrée 2013, ce
sont 33 classes qui devraient disparaître et 7 qui devraient être créées !
Le différentiel de 26 s’explique, pour 18 postes, par l’application du nouveau
dispositif, et pour le solde, par la mise en place d’un volet d’enseignants
chargés du suivi de la mise en œuvre de la refondation de l’école. C’est donc
une nouvelle saignée que subit l’enseignement primaire dans les Ardennes, non
pas en terme de postes, mais en terme de classes. Sans surprise, c’est à
nouveau le nord du département qui est ponctionné, et tout particulièrement la Pointe dans laquelle 3
classes sont appelées à être fermées : une à l’école élémentaire de
Vireux-Wallerand, une autre à l’école élémentaire Maurice Robinet de
Vireux-Molhain et la dernière à l’école primaire de Fumay centre. Pour le PG/La Pointe qui considère
prioritaire l’amélioration des conditions d’apprentissage des élèves et des
conditions de travail des enseignants, ces 3 disparitions de classes sont
inadmissibles étant donné qu’elles feront passer les effectifs par classe dans
les établissements concernés de respectivement 20 élèves, 19,4 et 20,6 cette année à 24
élèves, 24,3 et 23,6 soit sensiblement plus que la moyenne nationale hors
éducation prioritaire qui s’établit à 22,3 ! Un traitement de défaveur
dont notre territoire déjà lourdement sinistré se serait bien passé et qui
appelle dès maintenant une mobilisation forte de la population et des élus...
Laurent Bouvier
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