1945, La France manque cruellement de
logement ( 5 millions) , la population manque de moyen et pourtant c'est là que l'imagination
ouvrière fondée sur le courage et la solidarité va trouver une solution
collective à cette pénurie. Inspirés par une expérience d'entre les deux
guerres, initiée par l'ingénieur Georgia Knapp qui s'appuya sur la loi
Loucheur(*) de 1928, 150 ouvriers créerent une coopérative d'habitants. En
unissant leurs efforts et leurs moyens, ils bâtirent à Pessac une cité
collectivement afin d'accéder individuellement à un logement décent. Je vais
tenter de répondre succintement à toutes ces questions que nous sommes en droit
de nous poser: Qui étaient ils, comment ont ils trouvé les moyens, le temps pour
y parvenir, quels exemples cela a t il suscité, et que pourrait on en tirer
comme leçon aujourd'hui pour demain ?
Les personnes participants à cette
aventure étaient des jeunes qui selon leurs professions oeuvraient à la réussite
de la cité. Menuisiers, maçons, électriciens, plombiers, comptables,
dessinateurs industriel, ... chacun tenait une place égale mais indispensable
car selon le principe que l'union fait la force, l'unité mène à la réussite. Ils
étaient pour la plus grande part des militants syndicalistes ou politiques
proche des idées du PCF. Ce qui leur attira l'hostilité de la mairie de "droite"
refusant le raccordement en eau de la nouvelle cité, les obligeant à construire
en plus des habitations un château d'eau ! Motivés par la solidarité et l'espoir
d'un monde meilleur, ils élevèrent même une bibliothèque. Ceci est remarquable
mais l'argent étant le nerf de la guerre, comment ont il pu bien
faire?
Les banques n'auraient jamais participé à un tel projet hier et encore moins aujourd'hui sans l'argument suivant, l'apport travail, un concept révolutionnaire qui se définit comme suit:
pendant trois ans, les 150 ont consacré 24h de travail par mois (soit tous leurs dimanches) et deux semaines de congés par an à bâtir les 150 maisons et leurs équipements. Une organisation collective a été mise en place pour que chacun participe bien à hauteur des engagements.
Ce principe fut par la suite reconnu par le ministre de la reconstruction, Monsieur Claudius Petit, le 12 août 1952 par une circulaire officielle intégrée dans la législation des HLM.
Il ne manquait plus que ces deux paramétres pour réussir, le Courage et la Volonté, ce dont ils ne manquaient pas. Le courage de travailler dur en renonçant à tous loisirs et la volonté de rester soudé, ce à quoi leur investissement politique ou syndical les avait préparé.
Tous leurs efforts furent couronnés d'un succés tel, qu'ils servirent de modèles à d'autres initiatives de ce genre à Montreuil, Villeurbanne, Lyon...A Noisy-Le-Sec, des problèmes de cohabitation, des tensions et des querelles éclatèrent certainement dus à ce que les ouvriers présents n'appartenaient pas à une formation syndicale ou politique et par conséquent n'en possédaient pas les valeurs qu'elles prônent. Leur union n'était qu'un " mariage d'intêret".
Les logements, plus grands que la moyenne, comportant toutes les commodités, respectant les dernières normes en vigueur, employant des procédés nouveaux, étaient attribués par tirage au sort (suivi parfois de quelques changements à l’amiable).
Le déclin de ce mouvement solidaire intervient déjà vers 1955, avec le lancement par le gouvernement du programme des grands ensembles(HLM )
Qui aujourd'hui se souvient de cet épisode de la reconstruction d'après-guerre et quels enseignement en tirer ?
Depuis, la loi Chalandon de 1971 a abrogé la loi de 1947 (**) sur la coopération : le statut de coopérative d’habitant n’est plus reconnu.Un projet de loi a été porté par Noël Mamère en 2009 rejeté par l’assemblée nationale . Et pourtant..., des expériences de coopératives d’habitat se développent et montrent que des pratiques d’habitat collectif sont encore possibles et vivantes (Habicoop à Lyon et Villeurbanne). Dans le respect du grenelle de l'environnement et dans la continuité de l'action "un toit pour tous" mené par le DAL , Le Parti de Gauche de la Pointe réclame une réquisition des friches et des terrains pour construire de maisons écologiques basse-consommation avec des matériaux bon marché ! Le PG/La Pointe réclame la réquisition des immeubles vides et des maisons saisies par les banques pour loger décemment des familles à la rue ou logées dans des réduits immondes à des prix prohibitifs par des propriétaires voyous
(*)Les particuliers pouvaient emprunter à taux réduit afin d'acheter un terrain et d'y faire construire un pavillon ou une maison. Tout en laissant chaque propriétaire libre de choisir l'entrepreneur, le matériau et le plan de sa future maison, l'État mandate un de ses architectes pour suivre et vérifier la qualité de la construction.
Les banques n'auraient jamais participé à un tel projet hier et encore moins aujourd'hui sans l'argument suivant, l'apport travail, un concept révolutionnaire qui se définit comme suit:
pendant trois ans, les 150 ont consacré 24h de travail par mois (soit tous leurs dimanches) et deux semaines de congés par an à bâtir les 150 maisons et leurs équipements. Une organisation collective a été mise en place pour que chacun participe bien à hauteur des engagements.
Ce principe fut par la suite reconnu par le ministre de la reconstruction, Monsieur Claudius Petit, le 12 août 1952 par une circulaire officielle intégrée dans la législation des HLM.
Il ne manquait plus que ces deux paramétres pour réussir, le Courage et la Volonté, ce dont ils ne manquaient pas. Le courage de travailler dur en renonçant à tous loisirs et la volonté de rester soudé, ce à quoi leur investissement politique ou syndical les avait préparé.
Tous leurs efforts furent couronnés d'un succés tel, qu'ils servirent de modèles à d'autres initiatives de ce genre à Montreuil, Villeurbanne, Lyon...A Noisy-Le-Sec, des problèmes de cohabitation, des tensions et des querelles éclatèrent certainement dus à ce que les ouvriers présents n'appartenaient pas à une formation syndicale ou politique et par conséquent n'en possédaient pas les valeurs qu'elles prônent. Leur union n'était qu'un " mariage d'intêret".
Les logements, plus grands que la moyenne, comportant toutes les commodités, respectant les dernières normes en vigueur, employant des procédés nouveaux, étaient attribués par tirage au sort (suivi parfois de quelques changements à l’amiable).
Le déclin de ce mouvement solidaire intervient déjà vers 1955, avec le lancement par le gouvernement du programme des grands ensembles(HLM )
Qui aujourd'hui se souvient de cet épisode de la reconstruction d'après-guerre et quels enseignement en tirer ?
Depuis, la loi Chalandon de 1971 a abrogé la loi de 1947 (**) sur la coopération : le statut de coopérative d’habitant n’est plus reconnu.Un projet de loi a été porté par Noël Mamère en 2009 rejeté par l’assemblée nationale . Et pourtant..., des expériences de coopératives d’habitat se développent et montrent que des pratiques d’habitat collectif sont encore possibles et vivantes (Habicoop à Lyon et Villeurbanne). Dans le respect du grenelle de l'environnement et dans la continuité de l'action "un toit pour tous" mené par le DAL , Le Parti de Gauche de la Pointe réclame une réquisition des friches et des terrains pour construire de maisons écologiques basse-consommation avec des matériaux bon marché ! Le PG/La Pointe réclame la réquisition des immeubles vides et des maisons saisies par les banques pour loger décemment des familles à la rue ou logées dans des réduits immondes à des prix prohibitifs par des propriétaires voyous
(*)Les particuliers pouvaient emprunter à taux réduit afin d'acheter un terrain et d'y faire construire un pavillon ou une maison. Tout en laissant chaque propriétaire libre de choisir l'entrepreneur, le matériau et le plan de sa future maison, l'État mandate un de ses architectes pour suivre et vérifier la qualité de la construction.
(**) article 1 de la loi du 10 septembre 1947 sur la
coopération :
« Les coopératives sont des sociétés dont l’objet essentiel est de réduire, au bénéfice de leurs membres, et par l’effort commun de ceux-ci le prix de revient et, le cas échéant, le prix de vente de certains produits ou services, en assumant les fonctions des entrepreneurs ou intermédiaires dont la rémunération grèverait le prix de revient. »
La loi élargit notamment le rôle de la Caisse des Dépôts, qui, depuis 1905 est chargée de financer le logement social.
« Les coopératives sont des sociétés dont l’objet essentiel est de réduire, au bénéfice de leurs membres, et par l’effort commun de ceux-ci le prix de revient et, le cas échéant, le prix de vente de certains produits ou services, en assumant les fonctions des entrepreneurs ou intermédiaires dont la rémunération grèverait le prix de revient. »
La loi élargit notamment le rôle de la Caisse des Dépôts, qui, depuis 1905 est chargée de financer le logement social.
Cartiaux Michel
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