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"Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel" (Jean Jaures/discours à la jeunesse)

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jeudi 25 avril 2013

Florange : clap de fin pour les hauts-fourneaux !

Après 20 mois de lutte sociale et de polémiques, la Lorraine tourne mercredi une page de son histoire industrielle avec la mise à l'arrêt définitive des hauts fourneaux de Florange, une étape symbolique que certains syndicalistes veulent célébrer par la pose d'une stèle en mémoire des "promesses non tenues" de François Hollande. "Pendant qu'on posera cette stèle, derrière nous, ils seront en train de porter le dernier coup dans la mise à mort de notre outil de travail", a résumé mardi Walter Broccoli, représentant FO ArcelorMittal à Florange. Le gaz alimentant les quatre tours de chauffe encore en état de marche dans les deux cathédrales d'acier du site d'ArcelorMittal, le P3 et le P6, sera coupé entre mercredi et jeudi, au cours d'une procédure qui durera 48 heures. "Ça veut dire qu'on ne pourra plus redémarrer les hauts fourneaux, à moins d'investir dans de nouvelles installations", analyse François Lopera, de la CGT.
 
La procédure complète de mise sous cocon de l'usine à chaud, qui devrait être achevée d'ici fin juin, comprend l'arrêt et la consignation de toutes les installations de la "phase liquide" de Florange, ainsi que la mise en sécurité du site. Cette fermeture d'une partie de l'usine, qui conserve ses activités dites à froid (packaging et automobile), était prévue dans l'accord conclu fin novembre entre le gouvernement et le numéro un mondial de l'acier, qui la jugeait inéluctable en raison du contexte économique. Ce texte prévoyait également qu'il n'y aurait aucun licenciement sec pour les 629 salariés concernés (sur les quelque 2.500 du site), 206 d'entre eux ayant atteint l'âge de la retraite depuis la signature de l'accord, alors que la promesse de reclassement des 423 salariés encore en activité sera l'objet des prochaines négociations sociales. L'accord prévoyait par ailleurs l'engagement d'ArcelorMittal d'investir 180 millions d'euros en cinq ans dans la filière à froid. "Ces engagements seront tenus et j'en serai, avec le gouvernement, le garant", a assuré François Hollande en décembre.
 
Mais pour les syndicats, qui reprochent au gouvernement d'avoir capitulé face à la stratégie industrielle à court terme de Mittal, cet accord est un échec. C'est ce qui a valu au Premier ministre Jean-Marc Ayrault d'être qualifié de "traître" par Edouard Martin, militant CFDT devenu le chef de file médiatique du combat des "Florange". Après l'abandon du projet Ulcos visant à réduire les émissions de CO2 dans le processus de fabrication de l'acier et dans lequel les salariés de Florange voyaient le dernier espoir de sauver les hauts fourneaux, ArcelorMittal a assuré qu'il poursuivrait ses programmes de recherche en France, autour d'un nouveau projet baptisé Lis. Lundi, le groupe a annoncé 32 millions d'euros supplémentaires d'investissements dans ce programme par le biais d'un partenariat public-privé, mais les possibles applications industrielles ne seront pas connues avant six ans, durée de la mise sous cocon des hauts fourneaux. En 2009, une stèle en mémoire des promesses non tenues de Nicolas Sarkozy avait été érigée après la fermeture de l'aciérie voisine de Gandrange.
(dépêche AFP, 24 avril 2013)
 
 

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