La ligne ferroviaire Charleville/Givet n’en finit plus de
faire parler d’elle ! Après les différentes actions menées pour obtenir sa
réfection - et ainsi éviter que les TER récemment mis en service par la Région ne soient obligés de
circuler à 10 ridicules kilomètres/heure sur un tronçon- qui ont amené RFF (Réseau
Ferré de France) à envisager des travaux pour un montant de 139 millions
d’euros, voilà que la présence humaine dans les gares de cette ligne qui est la
plus fréquentée régionalement est dans l’œil du cyclone. Ainsi, sous prétexte
d’une ouverture à la concurrence en 2015, la SNCF a déjà réduit ces derniers mois la présence
de son personnel dans les gares de Charleville-Mézières, Nouzonville, Fumay,
Revin et Givet. Une réalité dénoncée il y a quelques semaines d’abord par
Franck Tuot, conseiller régional communiste, dans un courrier adressé au
directeur régional de la SNCF ,
puis par Jean-Paul Bachy lui-même. Une réalité reconnue le 28 février 2013 par
Patrick Auvrèle, le directeur de la
SNCF pour la Champagne-Ardenne , dans une réponse où il
explique le plus sérieusement du monde qu’il s’agit « d’adapter l’organisation
de la vente des gares à la fréquentation effective des guichets tout en veillant
à rester à une organisation quasi-équivalente ».
Le beurre et l’argent du beurre en quelque sorte. Mais le
plus grave est ailleurs ! En effet, si l’on en croit des rumeurs
récurrentes venant des syndicats de cheminots, la gare de Vireux-Molhain serait
la principale victime de cette réorganisation puisque sa fermeture serait
purement et simplement envisagée. Et ce à très court terme puisque la date du
02 mai était fréquemment avancée ! De quoi faire réagir les défenseurs
locaux du service public qui sont montés au créneau pour faire part de leur vif
mécontentement. Cela a eu pour effet d’amener la direction régionale de la SNCF à préciser ses
intentions qui seraient de « mettre en place une expérimentation
d’une vente sur rendez-vous ». Ainsi, « deux jours par semaine,
l’ouverture se fera à la carte » après « une prise de rendez-vous
auprès du Centre de Relation Clientèle ». Ce système, effectif à compter
du 07 mai, conduirait donc à remplacer les 16h15 d’ouverture actuelle à tous
les usagers réparties sur 5 matinées (à partir de 07h45) par 13h30 concentrées les
mardis et les mercredis aux seuls usagers ayant pris rendez-vous au plus tard
le vendredi précédent avant 11h00 !
Un service quasi-équivalent, d’après la SNCF , à celui qui existait, à
cela près qu’il risque fort d’être déstabilisant pour les personnes âgées et
problématique pour les usagers amenés à faire un déplacement non programmé.
Certes, il restera toujours la possibilité d’utiliser le distributeur
(lorsqu’il n’est pas en panne) ou d’aller à la rencontre du contrôleur dans le
train. Mais, pour le PG/La Pointe, cela ne remplacera jamais la présence d’un
agent dans la gare, dont on sent bien qu’elle n’est désormais qu’en sursis.
Alors, à quand sa fermeture définitive ? Pour le moment, c’est difficile à
dire, mais sachant que la SNCF donne maintenant clairement la priorité à la rentabilité économique sur l’utilité sociale, cela ne
saurait hélas trop tarder…
Laurent Bouvier
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire