Vendredi dernier, une réunion a eu lieu à la salle des fêtes de Monthermé à l'initiative d'un rassemblement d'associations ouvrières d'ex-entreprises ardennaises mises en liquidation comme Lenoir et Mernier, LCAB, Ardennes Forge, Raguet, Artis, Thomé-Génot, Oxame, Ideal Standard. Son objectif ? Recueillir les réponses et les actions précises des élus aux 11 propositions concrètes (pour en prendre connaissance, cliquez ici) faites le 1er février à l'issue d'une interpellation directe - une première en France - de la classe politique départementale dans sa totalité par d'anciens salariés victimes de patrons voyous ou de délocalisations ayant décidés d'être acteurs de leur destin plutôt que de rester spectateurs sceptiques et raleurs.
Couverte par L'Ardennais, La Semaine des Ardennes et même France 3 Champagne-Ardenne, cette initiative qui a été suivie par une petite quinzaine de spectateurs a-t-elle obtenu les résultats escomptés, c'est-à-dire non pas des discours politiciens, des promesses sans lendemain ou de la compassion sans solution mais l'annonce de mesures précises permettant de lutter contre les causes et les conséquences du chômage ? Hélas non, et ce pour trois raisons ! La première est que les élus qui ne s'étaient pas faits prier pour participer à la première réunion n'ont été que 7 à honorer la deuxième de leur présence : par ordre alphabétique, le maire de Monthermé Alain Bernard, le conseiller général de Nouzonville Pierre Cordier, le député Christophe Léonard, le conseiller régional Jean-Marie Meunier, le conseiller général-maire de Bogny-sur-Meuse Erik Pilardeau, le conseiller général Boris Ravignon et enfin le conseiller général-maire de Givet Claude Wallendorff.
Par contre, aucun sénateur, aucun député UMP, aucun élu de Revin pas plus d'ailleurs que de Charleville-Mézières ! Une vraie déception, d'autant que dès l'étude de la première proposition faite le 1er février, à savoir la création d'un service emploi de proximité dans les communes, aucun des élus présents n'a été en mesure de présenter une mesure concrète, à l'exception notable de Claude Wallendorff qui a mis en avant la création dans la ville dont il est le maire d'un P.L.I.E. (plan local d'insertion par l'emploi) qui dispose de 4 salariés grâce à la mobilisation de fonds européens. Les autres se sont contentés de rappeler que la mise à disposition de personnel relève de Pôle Emploi, que le dispositif régional "espace métiers" possède déjà une antenne à Revin et que ce n'est pas tant de structures d'accueil décentralisées mais d'emplois dont ont besoin les chômeurs. Une entrée en matière qui a été suivie par de (trop) longs verbiages politiciens au cours desquels tout ce beau petit monde s'est mis d'accord pour regretter l'absence de représentants de l'Etat et pour constater qu'aucun des élus n'était à même de répondre aux 11 propositions du fait du saucissonnage de leurs compétences.
Il n'en fallait pas plus pour que Pierre Cordier suggère qu'une réunion soit organisée, en présence des services de l'Etat, dans les locaux du Conseil Général sur les propositions relevant de son ressort, et ce avant le 15 juin. Aussitôt, Jean-Marie Meunier lui a emboîté le pas en fixant au 14 mai une rencontre sur les mêmes bases à la maison de la Région à Charleville-Mézières. Pour le PG/La Pointe qui n'est pas dupe de la manœuvre, on a donc eu droit à un magnifique bottage en touche, comme on dit au rugby, qui a permis aux élus de gagner un peu de temps mais qui a surtout révélé leur impuissance à apporter des réponses concrètes aux problèmes quotidiens que connaissent les chômeurs...
Laurent Bouvier
7 commentaires:
1) A la dernière réuinon,les responsables n'ont pas voulu inviter les syndicats pour cette seonde réunion.
2) Le refus de politiser leur action, et vouloir ratisser de droite à gauche fait fuir les gens qui savent que cette situation est l'héritage d'une politique ultra libérale de droite. Si on ne veut pas elargir le débat et si on ne pas politiser la lutte,si on refuse la lutte des classes, on va irrémédiablement à l'échec et on attire que des politiciens ménageant leur électorat. Les gens de gauche voyant le combat légitime de ces ouvriers se limiter à leur seule cause se sentent un peu exclus. De plus si on ne veut pas des gens qui ont des convictions politiques fortes, on les fait fuire.
3) Beaucoup de proposition faites très interessantes sont déjà mises en oeuvre par des services de l'état.
4) Dans leur situation, on ne peut pas plaire à tous le monde si on veut arracher la victoire. Il faut compter sur les forces de gauches qui luttent contre l' ANI et les licenciements boursiers et ceux-là n'étaient pas assez sollicités. A les mettre au même niveau que les autres formations politiques responsables de la situation économique actuelle, on les écarte de la lutte !
6)A ne pas frapper à la bonne porte, il n'y a personne derrière !
Salut et Fraternité, la victoire est dans la rue. Tous ensemble et pas chacun dans son coin sinon on fait le jeu des patrons voyous !
Nous remercions chaleureusement le parti de gauche pour son soutien. Pour autant, il ne faudrait pas prendre les associations ouvrières pour des naïfs. Nous ne sommes pas des novices et nous connaissons les tactiques politiciennes. Et pour reprendre la métaphore du rugby, les politiques peuvent bien botter en touche, cela ne nous empêchera pas de marque un essai.
Mais pour répondre au commentaire précédent, il faut savoir que les syndicats étaient représentés par de nombreux membres des associations qui sont des militants syndicaux.
C'est vrai le refus de politiser l'action fait fuir ceux pour qui l'action politique contestataire est la seule solution. Nous avons préféré le pragmatisme sans condamner l'action politique nécessaire.
La lutte des classes bien avant Lénine n'a pas changé ou empêché (souvent) l'échec de ceux qui ont essayé.
Il faudrait relire nos propositions pour s'apercevoir que nous sommes loin de défendre notre seule cause et nous n'excluons personne et surtout pas les gens de gauche.
Il est complètement faux de dire que beaucoup de nos propositions sont déjà mises en œuvre par les services de l'État. Cela relève d'une ignorance blessante sur la nature de nos propositions.
Si nous voulons la victoire, nous devons compter sur l'ensemble des forces populaires de droite ou de gauche, y compris des militants syndicaux et ouvriers qui approuvent l'A.N.I.
Faut-il rappeler que la situation économique actuelle est l'œuvre de la droite mais également de la gauche élue avec les voix du front de gauche. Ceux la même qui s'apprêtent à siéger sur la même liste, dans les municipalités ou au conseil régional au côté de ceux qui sont actuellement critiqués. Ce n'est pas un reproche, mais il s'agit de cohérence avec les propos tenus dans le commentaire de l'œil.
Ne frapper qu'à une seule porte, c'est prendre le risque de rester enfermé dans des certitudes avec que l'espoir pour avancer.
Et malheureusement la victoire n'est plus seulement dans la rue. Sinon l'ANI n'aurait jamais passé, et le mariage pour tous non plus (LOL).
Une réponse qui s'imposait, mais qui nécessitait de venir de toi pour avoir le poids nécessaire ! Je te remercie, Claude, et je t'assure de notre soutien - sans œillère, mais sans naïveté non plus - dans le combat que tu as lancé. J'espère sincèrement qu'il aboutira à du concret, parce que c'est de cela qu'ont besoin les ouvriers que tu représentes...
Laurent Bouvier
Monsieur Bouvier,
Votre réponse en tant que secrétaire du comité politique du parti de gauche local est incompréhensible. Vous cirez les bottes à une personne qui non seulement ne veut pas de l'aide du Parti de Gauche mais le dénonce comme complice du pouvoir???? Si vous ne croyez pas que la victoire est dans la rue, je pense que vous ne répondrez pas à l'appel du 5 mai et que vous serez en totale rupture avec les instances de votre parti !
Je laisse à Monsieur Choquet la liberté de ses paroles malgré me semble til son investissement au front de gauche lors de certaines elections. .Votre réaction, monsieur Bouvier est une entorse grave aux responsabilités que vos camarades du parti de gauche vous ont confié. Vous trahissez leur confiance en approuvant les propos de monsieur Choquet qui pencherait vers un gouvernement d'unité national si cher à Bayrou allant de PS à l' UMP ! Quelle connerie ! On ne résoud jamais les problèmes avec ceux qui les ont crées et accepter le raccourci selon lequel le front de gauche a une part de responsabilité par le fait d'avoir demandé à voter Hollande au second tour de la présidentielle me semble être pas loin d'une trahison au vu du poste que vous accupez .Une mise au point me semble nécessaire, car vous aussi peut-être ne croyez vous pas comme monsieur Choquet à la lutte des classes puisque vous approuvez sans réserve ses propos. Monsieur Bouvier, Puisque vous parlez au nom de comité local, consultez le avant de vous prononcer car en aucun cas il cautionne votre position sur la réponse de monsieur Choquet qui lui est libre d'exprimer et penser ce qu'il veut, n'ayant pas les responsabilités politiques qui vous incombent !
Cartiaux Michel
Monsieur Michel Cartiaux, je respecte votre opinion, mais je ne peux vous laisser dire des mensonges ou de fausses interprétations de mes propos.
Je n'ai jamais dit que je refusais l'aide du parti de gauche, comme je n'ai jamais dit que j'étais contre la lutte des classes où que la victoire ne se gagnait pas (également) dans la rue. Pas plus que je ne dénonce le PG d'être complice du pouvoir, d'ailleurs j'ai écrit que ce n'était pas un reproche, mais une question de cohérence avec le discours du commentaire de "l'œil".
Moi-même j'ai voté front de gauche au premier tour et socialiste au deuxième. J'ai été candidat front de gauche aux cantonales. Mais au nom justement de tout ce que dénonce le front de gauche, je ne pourrais être sur la même liste que des socialistes (sauf si cette liste ne soutient pas le pouvoir en place et n'applique pas ses directives).
Vous voyez, je suis très loin de la position de Bayrou. Peut-être même plus à gauche que vous, mon cher Michel.
Maintenant parfois il faut faire la différence entre l'action politique et l'aboutissement de revendications immédiates. En tant qu'ancien syndicaliste, j'ai été amené à négocier avec des patrons ou des représentants de l'État quels qu'ils soient, dans le seul but d'obtenir satisfaction dans les revendications ouvrières. Et ceci tous les syndicalistes diront la même chose. Une intersyndicale sur des revendications précises n'a jamais posé de problèmes.
Donc dans le cadre de notre regroupement d'association, nous ne faisons rien d'autre que cela, négocier des avantages immédiats pour les anciens salariés. Et pour cela nous créons un regroupement de plusieurs associations (avec des sensibilités politiques ou syndicales différentes) et nous interpellons l'ensemble de la classe politique.
Donc Michel vos remarques sont injustes et surtout envers Laurent, qui lui a bien compris la différence entre notre action sociale immédiate et pragmatique et la lutte des classes nécessaire pour un véritable changement politique.
J'aurais aimé, Michel, que vous apportiez un véritable soutien à une action innovante de syndicalistes et de salariés licenciés, plutôt que de porter un jugement uniquement politicien sur une action uniquement de terrain.
Cher Michel, votre esprit trop cartésien vous égare. Il n'y a pas d'élus de droite à mes côtés mais en face afin de répondre à nos revendications. De plus même si j'ai des tendances politiques cela ne veut pas dire que j'affirme des couleurs politiques. Parfois il faut saisir les nuances, ce que vous avez, semble-t-il, beaucoup de mal à faire.
De même je connais très très peu Laurent pour dire que c'est un ami, cela ne m'empêche pas d'apprécier son discernement qui fait honneur au front de gauche et au parti de gauche.
Enfin pour ne pas m'immiscer dans votre conversation, il suffit tout simplement de ne pas m'incriminer dans vos propos.
Cordialement
Tu as raison,Camarade...Je ne fais pas dans la nuance car les temps ne s'y prêtent pas !
Salut et Fraternité.
Cartiaux Michel
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