Depuis plusieurs années, le lycée de Givet ne cesse de voir
sa voilure se réduire. Après la fermeture de sa quatrième classe de Seconde
puis le transfert à Revin d’une des deux options qui y étaient enseignées en
STG (sciences et technologies du tertiaire), c’est le peu qui restait de cette filière qui est passé à la trappe
avec la suppression cette année de la classe de Première et l’an prochain de
celle de Terminale. Sans parler des nombreuses options qui ont disparu dans le
silence le plus complet ! Une cure d’amaigrissement drastique que les
autorités de tutelle ont justifiée par la baisse que personne ne peut contester
des effectifs, mais qui a eu pour effet de diminuer l’attractivité de
l’établissement, entraînant ainsi une nouvelle baisse des effectifs. C’est donc
un cercle négatif qui a été enclenché, voire mortifère, puisqu’en faisant
chuter le nombre des élèves à 200 à peine à la rentrée 2012, il a fait passer
le lycée Vauban en dessous du seuil critique jugé nécessaire à son maintien par
les technocrates du Rectorat.
Ainsi, c’est la survie à court terme du lycée de Givet qui se
pose maintenant ! D’ailleurs, Patrice Dutot, le nouveau patron de
l’Education Nationale dans les Ardennes qu’il ne faut plus appeler simplement
l’Inspecteur d’Académie mais plus pompeusement le DASEN (directeur académique
des services de l’éducation nationale), ne l’a pas caché lorsqu’il est venu
rencontrer les enseignants de la cité scolaire le tout premier jour de cette année
scolaire. Il a joué cartes sur table et a bien précisé que tous les scénarios
étaient possibles, depuis le maintien en l’état de l’établissement jusqu’à sa
fermeture pure et simple en passant par une éventuelle transformation en lycée
technologique, voire professionnel. Une franchise qui l’honore et qu’il a
assortie de l’engagement de revenir dans l’établissement avant les vacances de
Noël afin de présenter en avant-première aux enseignants les résultats de son
diagnostic sur l’offre de formation dans la vallée de la Meuse ainsi que les propositions
qu’il soumettra au Recteur, lequel prendra au final la décision .
Toute la question est désormais de savoir ce que Monsieur
Dutot sortira de sa hotte ! Pour le moment, il est trop tôt pour le dire,
mais une chose est sûre, nous allons le découvrir très bientôt étant donné qu’il a
annoncé sa venue dans l’établissement le 17 décembre, de 18h00 à 20h00, afin de
rencontrer non pas tous les enseignants comme initialement prévu mais seulement
les membres de la commission permanente du lycée, au sein de laquelle ne
siègent que 3 représentants des enseignants, ainsi que la fédération des
parents d’élèves. Un mini concile en quelque sorte, qui n’augure rien de bon
puisqu’on peut supposer qu’en cas de bonne nouvelle, le DASEN se serait fait un
plaisir de l’annoncer dans une grand-messe ouverte à toute la communauté
éducative. D’après les dernières rumeurs, on s’orienterait cependant vers la fermeture de
la filière Littéraire, qui serait transférée à Revin, et vers l’ouverture en
septembre 2013 d’un bac professionnel "environnement nucléaire" en
alternance.
Deux hypothèses d’autant plus vraisemblables qu’une demande
officielle d’ouverture d’une filière Littéraire a été faite par le Proviseur de
Revin et que celui de Givet a lancé auprès des enseignants du lycée ce qu’il a
appelé un "appel d’offres" afin de trouver des volontaires en
Eco-Gestion (1 poste), en Lettres-Histoire-Géographie (2), Maths-Sciences (2),
Anglais (1), Arts Plastiques (1) et Prévention santé environnement (1). Un "appel d’offres" assorti d’un impératif troublant, à savoir donner
une réponse de principe avant le 17 décembre 2012, date à laquelle aura lieu au
lycée une commission technique pour aborder la mise en place de la formation en
alternance dans le domaine nucléaire, quelques heures seulement avant la venue
du DASEN ! De là à penser que les jeux sont faits et que l’actuel lycée
général de Givet va laisser la place à un lycée professionnel qui sera rattaché
administrativement à celui de Revin, il n’y a qu’un petit pas que le PG/La Pointe , par prudence, ne
franchira cependant pas aujourd’hui...
Laurent Bouvier
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