facebook

.

.

"Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel" (Jean Jaures/discours à la jeunesse)

"Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel" (Jean Jaures/discours à la jeunesse)

samedi 15 décembre 2012

Qui a dit que les caisses étaient vides ?

Dans une dépêche AFP publiée le 12/12/12, non pas à 12h12 mais à 20h50, on apprend que la contribution de la France à l'Union Européenne va augmenter l'an prochain de 837 millions d'euros. Pour quel motif ? Pour couvrir les dépenses de Bruxelles "qui ont été plus fortes que prévu cette année" ! L'Union Européenne, si prompte à imposer l'austérité aux peuples des pays qui la constituent, ne parvient donc pas à maîtriser ses propres dépenses et comble son incurie en présentant la note aux États. Une situation absolument aberrante quand on songe que ce monstre technocratique dénué de sentiments humains impose depuis plusieurs années des efforts terribles aux Grecs, aux Portugais, aux Irlandais et aux Espagnols avec, entre autres, des suppressions d'emplois dans la fonction publique, un recul des droits des travailleurs, une diminution des retraites et des privatisations en masse. Une situation d'autant plus insupportable qu'elle va augmenter sensiblement le fardeau financier que fait peser l'U.E. sur la France !

En effet, la France ne fait pas partie des heureux receveurs net de l'actuelle construction européenne mais, malgré ses plus de 3.100.000 chômeurs de catégorie A, des contributeurs net. Elle en est même le deuxième contributeur net, derrière l'Allemagne et devant l'Italie et le Royaume-Uni ! De combien ? De 6,5 milliards d'euros en 2011 puisque, si nous bien reçu l'an dernier 13,1 milliards d'euros de l'UE, essentiellement au titre de la politique agricole commune, nous lui avons versé la jolie somme de 19,6 milliards d'euros. Des chiffres tout à fait officiels que l'on peut trouver, à condition de fouiller un peu, sur le site internet de la commission européenne et sur divers sites gouvernementaux. Et le plus grave, comme vous pouvez le voir sur le tableau ci-dessous, c'est que depuis 2007 les versements de la France ont considérablement augmenté alors que les reversements de l'Union Européenne ont, eux, diminué.


La construction européenne, qui est en soi une belle idée, nous coûte donc de plus en plus cher. J'entends déjà certains dirent que c'est le prix à payer pour qu'il n'y ait plus de guerres sur notre continent et pour avoir un poids économique suffisant afin de pouvoir rivaliser avec les Etats-Unis et la Chine. Je suis sûr qu'ils le disent de bonne foi, mais pour moi, c'est surtout le prix à payer pour avoir 26 millions de chômeurs dans les 27 pays de l'Union Européenne, soit 10,7 % de la population active et 2.160.000 de plus qu'il y a un an. C'est aussi le prix à payer pour avoir perdu depuis une décennie notre souveraineté monétaire et maintenant, avec l'adoption du traité budgétaire européen, notre souveraineté budgétaire. Surtout, contrairement à ce qu'affirment tous les bien-pensants de service, c'est un prix qui est très loin d'être négligeable quand on sait que le budget du ministère de la justice s'est élevé cette année à 7,4 milliards d'euros, que le coût annuel du dispositif RSA de base est de 6,5 milliards, que celui de la prime pour l'emploi a été de 2,4 milliards en 2011 ou encore que le coût annuel du recrutement de 12.000 enseignants s'élèverait à 0,5 milliard... 

Laurent Bouvier


Aucun commentaire: